Les chefs de la direction canadiens ont dû résoudre un problème après l’autre au cours des cinq dernières années pour assurer la résilience et l’agilité durable de leur entreprise.

Leur confiance dans les perspectives de croissance de leur organisation demeure inébranlable malgré l’extraordinaire période de volatilité et d’incertitude générée par la pandémie mondiale, la montée de l’inflation, les relations commerciales tendues, les soubresauts des marchés et l’avènement de l’intelligence artificielle (IA) générative. Par moments, les chefs de la direction des plus grandes et influentes sociétés du Canada étaient les plus optimistes du monde.

Aujourd’hui, leur perspective légèrement a changé, chutant de six points de pourcentage par rapport à l’an dernier. De toute évidence, le poids de leurs décisions pèse lourd sur leurs épaules. En effet, selon le plus récent sondage annuel Perspective des chefs de la direction de KPMG International, les chefs de la direction se sentent soumis à une plus forte pression concernant la prospérité de leur entreprise. Dans notre enquête parallèle de KPMG Entreprises privées menée auprès de petites et moyennes entreprises (PME) canadiennes — le pivot de notre économie —, jusqu’à 86 % des propriétaires et des cadres dirigeants disent ressentir cette pression.

Nous avons sondé plus de 800 propriétaires d’entreprise et cadres dirigeants canadiens sur une variété de sujets, allant de leurs principales préoccupations à leurs projets d’acquisition, en passant par les risques et les avantages de l’IA, la productivité, la menace omniprésente de la cybercriminalité et les répercussions du vieillissement de la population sur la main-d’œuvre.

Notre recherche révèle que la plupart des dirigeants canadiens se montrent plus prudents et se recentrent sur les facteurs internes pour déterminer comment leur organisation peut mieux affronter ou absorber les chocs externes, tout comme se protéger contre les éléments hors de leur contrôle. Ils ne regardent pas en arrière, mais plutôt vers l’avenir, et exercent du contrôle, innovent et investissent là où ils le peuvent et où ils croient que cela aura le plus grand impact.

Conscients qu’ils doivent redoubler d’efforts pour rester concurrentiels, réaliser des économies d’échelle et créer une plus grande valeur, les chefs de la direction canadiens cherchent assidûment des façons d’atténuer les risques externes, d’augmenter la productivité, d’optimiser les gains, de tirer parti des nouvelles technologies (comme l’IA générative) et de se protéger contre la cybercriminalité, les transactions et l’inflation.

Bilan des huit dernières années : l’évolution des risques majeurs pour la croissance organisationnelle au Canada


Infographic: CEO Outlook data 2016 Infographic: CEO Outlook data 2017 Infographic: CEO Outlook data 2018 Infographic: CEO Outlook data 2019 Infographic: CEO Outlook data 2020 Infographic: CEO Outlook data 2021 Infographic: CEO Outlook data 2022 Infographic: CEO Outlook data 2023 Infographic: CEO Outlook data 2024

Perspectives économiques

Même si la confiance des chefs de la direction sondés envers l’économie canadienne demeure élevée (83 % d’entre eux ont confiance que le pays connaîtra une croissance économique au cours des trois prochaines années), elle a chuté de 13 points depuis son sommet de 2022 et de 6 points depuis l’an dernier, alors que le pays est secoué par une crise du logement, une piètre conjoncture et une hausse du coût de la vie. Cela dit, leur perspective concernant l’économie mondiale est moins bonne. Seulement 69 % d’entre eux sont optimistes à cet égard, ce taux représentant en fait une hausse de trois points par rapport à 2022, mais demeurant inchangé par rapport à l’an dernier.

La plupart des dirigeants de PME canadiennes (88 %) croient aussi que le pays affichera une croissance économique au cours des trois prochaines années. Ils sont 84 % à être optimistes relativement à la croissance économique mondiale, malgré les tensions géopolitiques, la fragmentation du marché et leurs préoccupations concernant les tarifs douaniers. Selon 85 % des répondants, l’économie, la productivité et les investissements des États-Unis continueront d’être supérieurs à ceux du Canada, les encourageant à adhérer à l’économie nord-américaine dans son ensemble comme solution pour progresser.

Pour leur part, seulement 78 % des chefs de la direction du monde regardent les perspectives de croissance de leur propre pays avec optimisme, un déclin de sept points par rapport à 2022, mais qui demeure inchangé par rapport à l’an dernier. En outre, 72 % des chefs de la direction dans le monde se montrent optimistes par rapport à l’économie mondiale, soit sensiblement le même nombre qu’au cours des deux dernières années.

Degré de confiance à l’égard des perspectives de croissance pour les trois prochaines années

Infographie : Confiance dans les perspectives de croissance économique de leur entreprise au cours des trois prochaines années
Infographie : Confiance dans les perspectives de croissance économique de leur secteur au cours des trois prochaines années
Infographie : Confiance dans les perspectives de croissance économique nationale au cours des trois prochaines années
Infographie : Confiance dans les perspectives de croissance économique mondiale au cours des trois prochaines années

Source: Perspective des chefs de la direction canadiens en 2024 et 2023 de KPMG

Principales préoccupations

Après l’incertitude économique (59 %), les perspectives de croissance ou les défis connexes que doivent affronter leurs organisations (44 %) constituent la principale préoccupation actuelle des chefs de la direction canadiens. Les complexités géopolitiques (41 %), la ruée vers l’IA générative (40 %) et la lutte pour engager les meilleurs talents (30 %) viennent compléter le haut du tableau.

Le commerce et les tarifs douaniers représentent les plus grandes sources d’inquiétude pour les dirigeants de PME. Ils ont mentionné la hausse du protectionnisme, par exemple le découplage économique et les relations commerciales (31 %), comme enjeu majeur. L’incertitude économique (26 %), l’adoption de l’IA générative (26 %), la gestion des coûts et du flux de trésorerie (24 %) et la gestion des risques liés à la cybersécurité (24 %) figurent parmi leurs autres préoccupations actuelles.

Les chefs de la direction dans le monde considèrent aussi que l’incertitude économique (53 %) représente leur principale inquiétude, suivie de près par la ruée vers l’IA générative (50 %) et les difficultés géopolitiques (47 %).

Graphique statistique en cercle animé montrant 59 % 59%

59 % des chefs de la direction de grandes entreprises canadiennes disent que leur plus grande préoccupation aujourd’hui est l’incertitude économique

Risque lié à la cybersécurité minant les plans de croissance triennaux

Tant les chefs de la direction que les dirigeants de PME nous ont dit que la cybersécurité pourrait nuire de façon importante à la croissance de leur entreprise au cours des trois prochaines années.

Les chefs de la direction ont mis les problèmes opérationnels en tête des menaces pour leur plan triennal de croissance. La cybercriminalité et l’insécurité informatique se retrouvent au deuxième rang, juste devant les risques liés à la chaîne d’approvisionnement, à l’environnement et aux changements climatiques ainsi qu’à la réputation. La dernière fois que la cybersécurité s’est retrouvée aussi haut dans ce palmarès était en 2020, alors que la cybercriminalité avait atteint des sommets, la pandémie ayant forcé la virtualisation des milieux de travail.

La cybersécurité constitue pour les PME le principal risque — la plupart de celles-ci se sentent mal outillées pour se défendre contre les cyberattaques et 75 % d’entre elles craignent que l’IA générative les rende « encore plus vulnérables » aux atteintes à la cybersécurité. Suivent les technologies émergentes ou perturbatrices, puis la sécurité et l’abordabilité énergétiques.

La plus grande préoccupation des chefs de la direction canadiens

Graphique: La plus grande préoccupation des chefs de la direction canadiens

Source: Perspective des chefs de la direction canadiens en 2024 de KPMG

Regain du marché des F & A

La croissance externe constituant la principale priorité opérationnelle des chefs de la direction, les baisses des taux d’intérêt prévues en 2025 redonneront un nouveau souffle au marché des fusions et des acquisitions (F & A). Ils ont été deux sur cinq (41 %) à signaler un grand intérêt pour la conclusion d’ententes au cours des trois prochaines années qui propulseront de façon importante leurs activités.

Pour leur part, un tiers (34 %) des PME s’attendent à acquérir une entreprise au cours des trois prochaines années qui aura une grande incidence sur l’ensemble de leur organisation. Alors que la plupart des PME sondées (80 %) cherchent un investisseur à long terme capable de leur offrir des capitaux patients et des conseils qui les aideront à croître, près de la moitié d’entre elles ont fait de cet enjeu une priorité. Plus des trois quarts (78 %) des PME privées ont indiqué qu’elles songeraient sérieusement à devenir publiques si les contraintes liées à la conformité et la gouvernance étaient moins lourdes.

Graphique statistique en cercle animé montrant 90 % 90%

90 % des chefs de la direction canadiens auront un intérêt combiné élevé ou modéré pour les fusions et acquisitions au cours des trois prochaines années

Graphique statistique en cercle animé montrant 34 % 34%

34 % des leaders de PME s’attendent à effectuer des acquisitions au cours des trois prochaines années

Graphique statistique en cercle animé montrant 80% 80%

80 % des leaders de PME cherchent un investisseur à long terme capable de leur offrir des capitaux patients et des conseils d’expansion et de croissance

Les enjeux ESG et l’IA générative prennent le devant de la scène

Même si elles font maintenant partie intégrante de l’exploitation d’une entreprise, les pratiques gagnantes en matière d’enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ne sont pas totalement ancrées au cœur de la plupart des organisations. Sachant que les chefs de la direction des grandes sociétés canadiennes considèrent les enjeux ESG comme leur plus grande priorité opérationnelle, il est clair que les chefs d’entreprise sont conscients qu’une stratégie ESG consciencieusement établie et exécutée peut leur donner un avantage concurrentiel, les aider à se conformer aux nouvelles réglementations et les rendre plus attrayants auprès des clients et des actionnaires.

Bien que les enjeux ESG figurent aussi parmi leurs priorités opérationnelles, les PME cherchent davantage à comprendre et à intégrer l’IA générative, ce qui inclut le perfectionnement des compétences de leur personnel et la rationalisation de leurs processus d’affaires. Après avoir adopté une approche attentiste au cours de la dernière année, elles ont fait de l’IA générative leur priorité opérationnelle d’ici 2025. Près de neuf PME sur dix (86 %) ont reconnu qu’elles essayaient de combler leurs écarts au chapitre de la productivité en intensifiant l’automatisation et l’adoption des nouvelles technologies comme l’IA. Toutefois, comme dans bien des cas, cela présente aussi ces défis : 81 % des répondants disent ne pas disposer de la main-d’œuvre qualifiée requise pour profiter au maximum de l’IA.

Étonnamment, les chefs de la direction canadiens n’ont pas les mêmes priorités opérationnelles que leurs pairs à l’échelle mondiale ni que les PME canadiennes. En effet, les quatre priorités des chefs de la direction dans le monde et des dirigeants de PME canadiennes sont les mêmes; ceux-ci mettent tous l’accent sur la transformation numérique et les nouvelles technologies, comme l’IA générative. Bien que les chefs de la direction canadiens aient accordé une grande priorité à la transformation numérique au cours des dernières années, cet aspect se situe maintenant au cinquième rang, à égalité avec l’IA générative — une préoccupation beaucoup moins grande que pour les chefs de la direction dans le monde et les PME canadiennes.

Même si nos recherches indiquent que, pour les PME, le principal avantage de l’IA générative est d’augmenter l’efficience et la productivité, pour les chefs de la direction canadiens, c’est plutôt la hausse de leur rentabilité. Ces derniers s’attendent aussi à ce que leur investissement devienne rentable au cours des trois à cinq prochaines années, alors que les PME s’attendent à ce qu’il le soit d’ici un à trois ans.

Seulement 37 % des chefs de la direction et 27 % des PME ont déclaré que leurs employés avaient les compétences requises pour tirer pleinement parti des avantages de l’IA générative, et 60 % des chefs de la direction, et près de 90 % des PME, s’entendent pour dire que l’adoption de l’IA générative leur ont fait revoir les compétences exigées pour les postes de premier échelon.

Priorités opérationnelles des chefs de la direction canadiens pour atteindre leurs objectifs de croissance sur trois ans

1
Mise en œuvre des initiatives ESG
2
Proposition de valeur pour attirer et fidéliser les meilleurs talents
3
Protection du capital contre l'inflation et coût des intrants
4
Croissance inorganique
5a
Comprendre et mettre en œuvre l’IA générative dans l’entreprise, améliorer les compétences de la main-d’œuvre et rationaliser les processus
5b
Transformation numérique et connectivité dans l'ensemble de l'entreprise

Source: Perspective des chefs de la direction canadiens en 2024 de KPMG

Retour vers le futur

Les chefs de la direction mettent actuellement l’accent sur la culture d’entreprise et le perfectionnement des talents et, à ce titre, ils sont impatients de rapatrier les employés au bureau à temps plein.

D’après le sondage de cette année, 83 % des chefs de la direction de sociétés canadiennes s’attendent maintenant à ce que les employés reviennent travailler à temps plein au bureau au cours des trois prochaines années — une hausse importante par rapport au 55 % de 2023. De plus, 90 % d’entre eux affirment qu’ils sont susceptibles de récompenser les effectifs « qui font des efforts pour venir sur le lieu de travail en leur offrant de meilleures affectations, des augmentations ou des promotions », alors qu’ils n’étaient que 77 % à l’affirmer l’an dernier.

Graphique statistique en cercle animé montrant 83 % 83%

83 % des chefs de la direction canadiens prévoient maintenant un retour à temps plein au bureau d’ici trois ans (par rapport à 55 % en 2023)

Graphique statistique en cercle animé montrant 20 % 20%

20 % des leaders de PME prévoient maintenant un retour à temps plein au bureau d’ici trois ans, et 65 % prévoient de faire appel à une main-d’œuvre hybride

Les dirigeants de PME ne sont pas encore convaincus : seulement 20 % d’entre eux s’attendent à un tel retour à temps plein au bureau au cours des trois prochaines années. Malgré leur désir de revoir le personnel au bureau — 85 % d’entre eux conviennent qu’ils offriraient des récompenses pour favoriser ce retour — près des deux tiers (65 %) s’attendent à travailler avec une main-d’œuvre hybride d’ici trois ans, reconnaissant qu’il faut faire preuve de souplesse pour attirer et conserver les talents diversifiés dont ils ont besoin pour assurer leur croissance et leur productivité.

Comme la pénurie de main-d’œuvre qualifiée constitue une préoccupation constante, 84 % des PME s’attendent à ce que leur entreprise soit touchée par les bouleversements du marché de la main-d’œuvre — surtout par le nombre d’employés qui prendront leur retraite et le manque d’employés qualifiés disponibles pour les remplacer. En comparaison, un peu moins du tiers (28 %) des chefs de la direction sont préoccupés par cette question, même si 79 % d’entre eux concèdent que les organisations devraient investir dans le perfectionnement des compétences et l’apprentissage continu des membres des collectivités locales pour s’assurer d’avoir accès aux talents futurs.

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Les dirigeants de PME ne sont pas encore convaincus : seulement 20 % d’entre eux s’attendent à un tel retour à temps plein au bureau au cours des trois prochaines années. Malgré leur désir de revoir le personnel au bureau — 85 % d’entre eux conviennent qu’ils offriraient des récompenses pour favoriser ce retour — près des deux tiers (65 %) s’attendent à travailler avec une main-d’œuvre hybride d’ici trois ans, reconnaissant qu’il faut faire preuve de souplesse pour attirer et conserver les talents diversifiés dont ils ont besoin pour assurer leur croissance et leur productivité.

Comme la pénurie de main-d’œuvre qualifiée constitue une préoccupation constante, 84 % des PME s’attendent à ce que leur entreprise soit touchée par les bouleversements du marché de la main-d’œuvre — surtout par le nombre d’employés qui prendront leur retraite et le manque d’employés qualifiés disponibles pour les remplacer. En comparaison, un peu moins du tiers (28 %) des chefs de la direction sont préoccupés par cette question, même si 79 % d’entre eux concèdent que les organisations devraient investir dans le perfectionnement des compétences et l’apprentissage continu des membres des collectivités locales pour s’assurer d’avoir accès aux talents futurs.