Oui c’est possible : les facteurs ESG et la décarbonation dans le secteur de la fabrication

Bien que plus des deux tiers des fabricants canadiens (69 %) aient une stratégie ESG et que 66 % en tiennent compte dans leur planification budgétaire et dans la gestion de leur chaîne d’approvisionnement, 63 % affirment qu’ils ont du mal à trouver des moyens de réduire leur empreinte carbone. De plus, 62 % considèrent que l’entreprise ou ses dirigeants ne sont pas prêts (manque de volonté, de technologie, de financement, etc.) pour une transformation visant à atteindre la carboneutralité. Même si à l’échelle mondiale le principal obstacle à la carboneutralité ou à l’atteinte d’autres objectifs semblables est la complexité de la décarbonation de la chaîne d’approvisionnement, près du tiers (30 %) des fabricants canadiens affirment que ce sont plutôt les coûts liés à la décarbonation.

63% des fabricants canadiens affirment qu’ils ont du mal à trouver des moyens de réduire leur empreinte carbone

63% des fabricants canadiens affirment qu’ils ont du mal à trouver des moyens de réduire leur empreinte carbone

La transformation de vos activités pour qu’elles deviennent plus durables est réalisable, surtout si vous commencez par mobiliser le conseil d’administration et les hauts dirigeants pour susciter la prise de conscience et l’engagement. Il est tout aussi important de bien définir vos motifs, notamment en identifiant et en gérant les risques ESG et climatiques liés importants pour votre entreprise, les coûts qui y sont associés et les lacunes dans la gestion proactive de ces risques.Ensuite, saisissez les occasions de combler ces lacunes en matière de gestion des risques. Mettez à profit les données ESG recueillies dans le cadre de vos opérations afin d’analyser en profondeur les changements à apporter et leur incidence sur vos activités, vos employés, vos technologies, vos processus et vos résultats.

Vous devez également évaluer vos équipes actuelles. Votre structure organisationnelle se prête-t-elle à une approche ESG intégrée? Vos employés disposent-ils des compétences et de l’expertise requises pour progresser de façon convaincante?Assurez-vous de mettre à profit les connaissances spécialisées de vos équipes opérationnelles et de première ligne, dont les représentants, les ingénieurs et les acheteurs, qui sont au cœur de l’action et qui savent quelles améliorations peuvent être apportées en ce qui a trait aux questions environnementales, sociales et de gouvernance.

Faites appel à vos équipes des finances et des opérations pour analyser l’incidence de diverses approches à la décarbonation, comme l’utilisation d’énergies renouvelables et le remaniement des fournisseurs. Également, les ressources humaines, le marketing et les autres services devraient avoir un mot à dire au sujet de l’incidence sur les employés et sur les clients.

L’essentiel lorsque vous vous lancez, c’est de ne pas laisser le mieux devenir l’ennemi du bien. Si la mise en œuvre de votre stratégie ESG demande trop d’efforts, divisez-la en petites étapes; vous prendrez de l’élan pour la suite.

Les organismes de réglementation, les investisseurs et les clients exercent de plus en plus de pression sur les fabricants pour qu’ils élaborent un plan de décarbonation. La transition vers la carboneutralité exige la prise en compte d’un large éventail de facteurs ESG cruciaux.

1. La première étape consiste à comprendre la portée de la décarbonation. Celle-ci doit faire partie intégrante des activités de l’entreprise, s’aligner sur la stratégie d’affaires et la rendre possible.
   
2. Ensuite, établissez l’inventaire actuel de vos émissions de gaz à effet de serre. Formulez un diagnostic de l’empreinte carbone de chaque actif – bâtiments, véhicules, équipement et autres – et déterminez les principales sources d’émissions.
   
3. Définissez l’état futur souhaité et recensez les mesures incitatives qui existent pour vous aider à réaliser votre vision et atteindre vos objectifs de décarbonation. Analysez les écarts entre l’état futur souhaité et l’état actuel, identifiez les mesures à gain rapide et les initiatives à plus long terme pour traiter les principales sources d’émissions et déterminez les projets de décarbonation qui sont admissibles aux mesures incitatives.

Enfin, procédez à une analyse de scénarios et évaluez les parcours possibles vers la carboneutralité. Des outils comme la méthode de décarbonation de KPMG peuvent vous aider à évaluer ces scénarios et ces parcours.

L’établissement et la communication des objectifs de réduction des émissions de GES et des autres cibles et initiatives en matière d’ESG et de climat sont de plus en plus considérés comme des exigences d’affaires minimales. La transition vers des activités à faibles émissions de carbone est une occasion de protéger votre entreprise afin de poursuivre vos activités à long terme.

Les fabricants canadiens qui n’investiront pas à court terme dans cette transition ne répondront probablement pas aux attentes des parties prenantes à moyen ou à long terme, ce qui pourrait poser des défis, notamment :

• Coûts de financement plus élevés ou difficulté à mobiliser des capitaux
• Difficulté à recruter et à retenir les meilleurs talents et constituer la main‐d’œuvre de demain
• Risques financiers accrus découlant des répercussions des changements climatiques.
  Exposition à des risques réglementaires ou à des litiges
• Préjudice à la valeur pour les actionnaires en cas de réclamations liées à l’écoblanchiment, de sanctions gouvernementales, de poursuites pénales ou de dommages à la réputation en raison de laxisme en ce qui concerne les facteurs ESG et la lutte contre les changements climatiques
• Risque de perte du statut de fournisseur privilégié auprès des clients.
• Perte de terrain face aux concurrents
• Être aux prises avec un modèle d’affaires qui ne peut tirer parti des nouveaux produits et des technologies novatrices.
  

Fini le temps de l’improvisation

De nombreux fabricants estiment qu’ils doivent présenter un rapport rigoureux sur les facteurs ESG et sur le climat pour répondre aux besoins des principales parties prenantes. Parallèlement, 59 % des fabricants canadiens et 46 % des fabricants étrangers affirment avoir du mal à établir un rapport convaincant sur les facteurs ESG.

Cependant, les fabricants ne devraient pas se soucier de raconter une histoire éloquente; ils doivent plutôt mettre l’accent sur la présentation des mesures et des objectifs pertinents relativement aux facteurs ESG et au climat et de leur performance annuelle dans l’atteinte de leurs objectifs. Ainsi, les fabricants devraient fournir un contexte approprié lors de la communication des rapports, en utilisant les données comme un outil permettant de présenter une description plus large des enjeux ESG et climatiques. En exagérant les points positifs tout en évitant d’aborder les défis, les lacunes et les limites, ils pourraient se voir accusés d’écoblanchiment. Il est donc préférable d’adopter une approche équilibrée et transparente en matière de présentation de l’information au public.