Le secteur des ressources naturelles bravera les droits de douane

Selon un nouveau sondage de KPMG au Canada, dans le contexte d'une guerre commerciale qui se développe avec les États-Unis, 80 % des chefs de la direction des secteurs de l'énergie et des ressources naturelles du Canada sont convaincus de pouvoir résister à une guerre tarifaire prolongée, mais ils exigent que le gouvernement prenne des mesures pour éliminer les obstacles au commerce interprovincial et s'engage à bâtir une structure d'infrastructures nationales qui protégera la souveraineté du pays et stimulera la croissance économique.

« Cette crise offre au Canada une réelle occasion de bâtir notre nation : une occasion unique de renforcer notre économie et notre souveraineté en prenant le contrôle total de nos ressources abondantes dans les secteurs de l'énergie et des ressources naturelles », a déclaré Shane Doig, associé et leader national du secteur de l'énergie et des ressources naturelles pour KPMG au Canada. « Si nous voulons réaliser ces projets, il est important que tous les paliers de gouvernement - fédéral, provincial, municipal et autochtone - travaillent de concert pour veiller à la construction d'une infrastructure Ouest-Est-Nord dont toutes les régions du pays ont grandement besoin.

« La question est de savoir si cette crise sera suffisante pour créer une volonté de construire de nouvelles infrastructures. Si l'on constate une réelle volonté et un réel engagement, l'industrie investira les fonds nécessaires. Ce sera un effort monumental, mais pas un défi insurmontable », a-t-il ajouté.

KPMG a sondé 151 chefs de la direction des secteurs de l'énergie et des ressources naturelles dans le cadre d'une initiative de recherche plus vaste, à la fin de février, afin d'évaluer l'incidence des tarifs sur leurs activités commerciales et de déterminer comment bâtir un Canada plus fort et plus résilient. Plus de la moitié (52 %) des répondants sont établis dans les provinces des Prairies.

Voici les faits saillants du sondage :

  • 80 % des 151 dirigeants canadiens des secteurs de l'énergie et des ressources naturelles affirment qu'ils peuvent résister à une guerre tarifaire prolongée pendant plus d'un an; 18 % ont déclaré qu'ils s'attendent à subir des « pertes de profit importantes »; et 2 % ont déclaré que leur entreprise ferait faillite.
    • En comparaison, 67 % des 602 chefs d'entreprise canadiens ont déclaré que leur entreprise pourrait résister à une guerre tarifaire qui dure plus d'un an; 30 % ont déclaré qu'ils s'attendent à subir des « pertes de profit importantes »; et les 3 % restants ont déclaré que leur entreprise ferait faillite.
  • 86 % estiment que le Canada devrait répondre aux tarifs des États-Unis au moyen de tarifs douaniers de représailles (comparativement à la même proportion parmi tous les chefs d'entreprise).
  • 90 % affirment que l'élimination des obstacles interprovinciaux est essentielle à la survie de leur entreprise (comparativement à 84 % parmi tous les chefs d'entreprise).
    • 42 % indiquent qu'il s'agit d'une mesure « extrêmement importante -  qui permettrait de sauver leur entreprise » (comparativement à 34 % parmi tous les chefs d'entreprise).
    • 48 % mentionnent qu'il s'agit d'une mesure « »très importante -  qui leur permettait d'ouvrir un autre marché » (comparativement à 50 % parmi tous les chefs d'entreprise)
    • 9 % affirment qu'il s'agit d'une mesure « quelque peu importante », et 2 % indiquent qu'il s'agit d'une mesure « pas importante » (contre 12 % et 4 % parmi tous les répondants, respectivement).
  • 79 % veulent que les obstacles au commerce interprovincial soient éliminés le plus rapidement possible (par rapport à 85 % parmi tous les chefs d'entreprise).
  • 87 % croient que le moment est venu pour le Canada de construire des pipelines d'ouest en est afin de réduire la dépendance au transport du pétrole et du gaz canadiens vers les États-Unis, puis vers l'est du Canada (comparativement à 86 % parmi tous les chefs d'entreprise).
  • 83 % ont déclaré qu'il était temps d'accroître les pipelines et l'infrastructure des régions productrices de pétrole et de gaz des côtes Ouest et Est pour l'exportation vers les marchés non américains afin de diversifier les marchés d'exportation d'énergie (comparativement à 86 % parmi tous les chefs d'entreprise)
    • Cette proportion grimpe à 90 % chez les chefs d'entreprise du secteur pétrolier et gazier et à 93 % chez les dirigeants du secteur des énergies renouvelables.

Bâtir un réseau solide

Les mégaprojets sont essentiels au développement économique et à la croissance des infrastructures du Canada, mais ils nécessitent une planification méticuleuse, une gouvernance rigoureuse et une mobilisation efficace des intervenants, a déclaré Doug Ewing, associé, Services-conseils en infrastructures mondiales de KPMG, qui dirige les services-conseils en matière de grands projets de l'entreprise.

« Les résultats de notre sondage montrent que les chefs d'entreprise canadiens sont très favorables à ce que les gouvernements agissent de toute urgence et fassent preuve d'audace dans le cadre de mégaprojets de développement de la nation, mais nous avons besoin d'un engagement, de créativité et d'investissements sans précédent », a déclaré M. Ewing. « Le Canada doit adopter une vision pour les 50 ou 100 prochaines années, et non seulement pour quatre ans. »

« Nous croyons que le Canada devrait investir dans un programme ambitieux de politiques et d'infrastructures pour libérer son potentiel économique, comme un corridor de services publics nationaux ou une voie simplifiée et consacrée à l'énergie, à l'électricité, à la décarbonisation, aux transports, et l'infrastructure numérique nécessaire pour alimenter notre économie d'un océan à l'autre aujourd'hui et à l'avenir », a déclaré Zach Parston, associé et responsable de la pratique des services-conseils en matière de grands projets de KPMG pour les Prairies. « Des zones industrielles approuvées au préalable le long du corridor permettraient de réduire les formalités administratives et d'accélérer les délais d'approbation pour la construction de raffineries, de mines ou d'usines, ce qui favoriserait l'expansion au Canada et l'ouverture de l'accès aux ports de l'Atlantique, du Pacifique et du Nord, et permettrait de réaffirmer notre souveraineté de l'Arctique. »

Par exemple, selon l'Institut Macdonald-Laurier (MLI), dans la foulée de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'Allemagne a construit son premier terminal d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) grâce au développement et à la mise en œuvre de la loi allemande sur l'accélération du GNL. La législation « a simplifié et accéléré une panoplie de procédures administratives et juridiques, des lois sur l'environnement et l'énergie aux règles sur les marchés publics et au droit administratif général, le tout dans un contexte de chevauchement des lois étatiques, fédérales et européennes ». Toujours selon MLI, l'implantation de la loi sur l'accélération du GNL a permis d'accélérer les procédures de délivrance de permis d'un an, passant maintenant à un délai de six à neuf ans.

Autres constatations :

  • 83 % se disent extrêmement préoccupés ou très préoccupés par la perte de clients au profit de concurrents américains (comparativement à 80 % parmi tous les répondants).
  • 85 % se disent extrêmement préoccupés ou très préoccupés par la gestion des prix et des marges avec les clients (même proportion que parmi tous les chefs d'entreprise).
  • 80 % déclarent être extrêmement préoccupés ou très préoccupés par les perturbations de la chaîne d'approvisionnement (comme c'est le cas dans le sondage plus vaste).
  • 78 % affirment que la faiblesse du dollar canadien compensera partiellement ou entièrement les coûts tarifaires; 12 % affirment que leur entreprise sera dans une position nette positive; 8 % indiquent que leur entreprise ne profitera pas de la faiblesse du huard; et 3 % sont incertains.
    • En comparaison, 67 % de tous les répondants affirment que la faiblesse du dollar canadien compensera partiellement ou entièrement les coûts tarifaires; 10 % affirment que leur entreprise sera dans une position nette positive, 17 % indiquent que leur entreprise ne profitera pas de la faiblesse du huard; et 6 % sont incertains, respectivement.
  • 66 % entreprennent un examen stratégique de leurs activités en raison de l'incertitude entourant les perturbations commerciales potentielles (comparativement à 76 % parmi tous les répondants).
  • 74 % mentionnent que si des tarifs sont imposés, leur entreprise entreprendra un examen stratégique pour cerner les occasions d'acquisitions ou de dessaisissements (comparativement à 77 % parmi tous les répondants).
 

À propos du sondage sur les tarifs douaniers de KPMG au Canada

KPMG au Canada a sondé 602 chefs d'entreprise canadiens entre le 13 et le 28 février 2025 dans le cadre du principal panel d'entreprises de Sago, en utilisant la plateforme de recherche en ligne de Methodify. Dans le cadre de ce sondage, KPMG a demandé l'avis de 151 chefs de la direction du secteur de l'énergie et des ressources naturelles. Quatre-vingt-quinze pour cent des répondants exportent leurs produits aux États-Unis. Soixante-dix-neuf pour cent s'attendent à ce que leur entreprise soit touchée par les tarifs douaniers américains, 19 % ne s'attendent pas à être touchés et les 3 % restants ne savent pas si les tarifs douaniers les toucheront. Trente-six pour cent des entreprise ont déclaré des revenus annuels de 500 millions de dollars à 1 milliard de dollars, 29 % ont déclaré des revenus annuels de 100 millions de dollars à 500 millions de dollars, 26 % ont déclaré des revenus annuels de 10 millions de dollars à 100 millions de dollars, et 8 % ont déclaré des revenus annuels de plus d'un milliard de dollars.

Un mot sur KPMG au Canada

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Renseignements :

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Alannah Page
Service national des communications et Relations avec les médias
KPMG au Canada
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