Les tendances de l’éolien en mer en France
Le marché de l’éolien en mer en France s’accélère avec des objectifs ambitieux : atteindre une capacité installée de 18 GW d’éolien offshore d’ici 2035 et 45 GW en 2050, couvrant à terme plus de 20 % de la consommation électrique nationale.
Un marché dynamique, en pleine expansion
En 2024, la filière franchit un cap avec 1 GW de nouvelles capacités éoliennes mises en service en mer et 4,84 GW de projets attribués:
- Les parcs de Saint-Brieuc et Fécamp (AO1) sont désormais opérationnels.
- les appels d’offres AO9 (2,5 GW) et AO10 (10 GW) préparent la prochaine vague de développement.
- La révision de la Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (PPE) en 2025 sera un élément clé pour structurer ce déploiement et garantir l’attribution de l’AO10 en 2026.
L’essor stratégique de l’éolien flottant
L’éolien flottant en mer, permettant d’accéder à des vents plus puissants et stables tout en évitant les contraintes de profondeur, marque un tournant. Avec les AO5 et AO6, la France lance ses premiers parcs éoliens flottants commerciaux, mais la technologie nécessite encore des investissements massifs pour moderniser les ports et les infrastructures maritimes. Le programme "Ports de France 2030" accompagne notamment cette industrialisation pour favoriser les installations éoliennes offshore.
Les défis pour structurer une filière pérenne
La pression économique s’intensifie avec la hausse des coûts des matières premières et l’inflation. Un soutien financier accru reste indispensable pour la mise en service des nouvelles fermes éoliennes en mer et assurer la viabilité des projets. Dans ce contexte, l’instabilité politique pourrait ralentir les décisions stratégiques, retarder les appels d’offres et menaçer l’atteinte des objectifs fixés pour 2035 et 2050. En parallèle, l’avenir des usines françaises dédiées à l’éolien offshore reste incertain, soulignant la nécessité d’une structuration plus robuste de la chaîne de valeur pour sécuriser la production locale et maximiser les retombées économiques.
Un marché toujours porteur
Malgré ces défis, le marché français de l’éolien offshore reste attractif, porté par un cadre fiscal incitatif incluant un crédit d’impôt sur les technologies vertes jusqu’en 2025. La planification s’intensifie avec la publication en octobre 2024 d’une carte des zones prioritaires, offrant une meilleure visibilité aux investisseurs et aux développeurs. Par ailleurs, l’application du Net Zero Industry Act introduit de nouveaux critères afin de soutenir l’industrie européenne.
L’éolien offshore en France est à un tournant : entre objectifs ambitieux, enjeux de production d’électricité et défis industriels, la filière doit accélérer son industrialisation, optimiser ses coûts et structurer son écosystème. Avec l’essor de l’éolien flottant et la montée en puissance des appels d’offres, la France s’impose comme un acteur clé des énergies renouvelables en Europe.