Étude CEO Outlook 2024 

Enjeux et stratégies : la pression sur les dirigeants s’accentue

Dans un environnement global marqué par l’incertitude, les dirigeants ressentent plus de pression pour assurer la croissance de leur entreprise. Les enjeux qui les préoccupent le plus sont :

En France, les dirigeants doivent anticiper des risques de tous ordres : cybersécurité, approvisionnement, opérationnels, réputationnels... Pour autant, plus de 8 sur 10 se disent confiants dans les perspectives de croissance de leur pays, secteur et entreprise.

Dix ans de CEO Outlook

Au cours de la dernière décennie, la confiance des chefs d'entreprise dans l'économie mondiale s'est érodée, reflétant la complexité croissante de l'environnement auquel ils sont confrontés. Bien que la confiance soit restée relativement stable ces trois dernières années, elle est en nette diminution par rapport aux 93% de 2015, année d’inauguration du CEO Outlook. Cette complexité est vivement ressentie par les chefs d'entreprise, dont près des trois quarts (72%) avouent qu'ils se sentent davantage sous pression pour assurer la prospérité à long terme de leur entreprise.

IA : la bascule vers une nouvelle ère s’accélère

Pour les dirigeants interrogés, l'innovation technologique a été le phénomène le plus disruptif de ces dix dernières années : les technologies de rupture figurent parmi les trois principaux risques pour la croissance dans six des neuf dernières enquêtes.

Lorsque KPMG a lancé le CEO Outlook il y a dix ans, l'IA gagnait du terrain grâce à des percées dans des domaines tels que la reconnaissance d'images, le traitement automatique du langage naturel et les véhicules autonomes. Il est désormais évident que l’IA générative offre aux entreprises de nouvelles perspectives business et des leviers de performance qui vont radicalement les transformer. Les trois quarts des CEO français considèrent que leur équipe dirigeante a une vision claire de la façon dont l’IA générative va profiter à leur entreprise et lui conférer un avantage concurrentiel. 

• Avec un ROI majoritairement attendu à 3-5 ans, l’IA est une priorité d’investissement pour 59% des dirigeants français et 65% des dirigeants mondiaux, malgré les incertitudes économiques. 

• Les opérations sur lesquelles l’IA serait déployée en priorité seraient, pour la France :

                - les systèmes d’informations,

                - les ventes et le marketing,

                - la stratégie,

                - la R&D. 

• Reste à assurer la cybersécurité, priorité absolue des dirigeants, et à lever les freins techniques (disponibilité de la data), éthiques (coût environnemental, reproduction des biais...) et humains (accès aux talents, formation des équipes, gouvernance...). 

L’humain, toujours au cœur des organisations

Depuis 2015, les dirigeants ont dû s’adapter à une profonde évolution des attentes de leurs collaborateurs : ceux-ci demandent plus de flexibilité dans leurs horaires de travail et un meilleur alignement entre leurs convictions personnelles et la mission de l’entreprise. Les dirigeants qui prospèrent sont ceux qui placent les individus au cœur de leur stratégie de croissance et font évoluer leur proposition de valeur.

Contre les prédictions de remplacement par les algorithmes, les hommes et les femmes restent au coeur des organisations. L’IA ne se fera pas sans eux ! En 2024, 55% des dirigeants français investissent prioritairement dans la technologie, 45% les ressources humaines. 

• Les trois quarts des dirigeants (75% en France, 76% dans le monde) considèrent que l’implémentation de l’IA ne conduira pas à la destruction d’emploi, mais va conduire à reconfigurer les postes et nécessiter des mises à niveau. 

• L’optimisme est tel que 25% des CEO français pensent que l’IA va créer des emplois.

Preuve que l’humain n’est pas près de disparaître en entreprise, son retour au bureau se confirme, clôturant la parenthèse ouverte par la crise Covid.

• 83% des CEO jugent qu’un poste traditionnellement effectué en présentiel le sera toujours dans 3 ans – une hausse très nette comparée au 60% de l’année dernière. 

Le renouveau des générations est l’autre grand défi humain des entreprises : il leur incombe de gérer finement cette transition, qui suscite des tensions opérationnelles (main d’œuvre disponible, transfert de compétences), et des désalignements dans les attentes et valeurs des collaborateurs. 

ESG : une détermination renforcée

Les résultats de cette année mettent en évidence la réalité de la gestion des priorités environnementales, sociales et de gouvernance dans le contexte actuel. Parallèlement à une prise de conscience croissante de l'impact de l'ESG sur la confiance et la réputation, la nature de plus en plus politisée de l'agenda ESG augmente la pression ressentie par les dirigeants d'aujourd'hui. En effet, face à la perte de confiance dans les gouvernements, les entreprises se voient investies d’une responsabilité environnementale, sociale et sociétale accrue, qui renforce leur détermination à réaliser les objectifs ESG. D’autant que celle-ci a un impact jugé positif sur l’allocation du capital et le M&A, l’image de marque ou encore l’attractivité auprès des talents. 

• De mieux en mieux intégré à la création de valeur (selon 80% des CEO français), l’ESG s’est imposée comme un enjeu de taille, malgré un ROI repoussé à 3-7 ans (selon 75%). 

• Les CEO sont aussi de plus en plus nombreux à y voir un enjeu de compétitivité : 28% pensent que ne pas intégrer l’ESG, c’est prendre le risque de se faire devancer par ses concurrents (vs. 20% en 2023). 

• Enfin, 30% des CEO dans le monde et 39% en France déclarent que le plus grand obstacle à la réalisation de leurs ambitions climatiques est la complexité de la décarbonation de leur chaîne d'approvisionnement – un problème encore aggravé par les tensions géopolitiques globales actuelles, qui ont un impact sur les principales routes commerciales mondiales.