CEO Outlook 2025

La 11ᵉ édition de l'étude KPMG CEO Outlook, met en lumière un niveau de confiance dans l’économie mondiale au plus bas depuis cinq ans. Mais elle révèle aussi des dirigeants résolument engagés dans la transformation, déterminés à faire de l’IA, des compétences et de la résilience les leviers d’une performance durable. Découvrez les enseignements clés de l’étude.

L’essentiel

Incertitude économique, tensions géopolitiques croissantes… Les dirigeants évoluent dans un environnement de transformation permanente. Dans ce contexte de pressions multiples, l’adaptabilité s’impose comme leur nouveau paradigme. Les CEO doivent conjuguer agilité, innovation et responsabilité sociétale pour maintenir le cap dans un monde en mutation rapide. Leur fonction s’élargit et se complexifie, entre pilotage opérationnel et anticipation stratégique.

Loin de céder à l’immobilisme, les dirigeants en France comme dans le monde révisent leurs priorités, adaptent leurs stratégies de croissance et fixent des orientations claires : l’IA comme accélérateur de transformation, les talents comme créateurs de valeur et l’ESG comme vecteur d’innovation. Des arbitrages qui commencent à produire des effets : malgré une confiance fragilisée, la majorité des entreprises interrogées affichent des perspectives financières bien plus solides que l’an passé.

L’appétit pour la croissance externe se confirme également. Près d’un dirigeant français sur deux prévoit une opération de fusion-acquisition d’envergure d’ici trois ans, alors que la tendance recule à l’international. Dans ce contexte de transformation continue, un nouvel équilibre se dessine entre innovation, performance et durabilité.

Le rôle du CEO se complexifie

64 % des dirigeants français estiment que leur fonction a profondément évolué en cinq ans.
L’adaptabilité s’affirme comme une priorité stratégique

72 % des CEO dans le monde ont déjà adapté leurs plans de croissance à 3 ans pour répondre à la volatilité actuelle.
L’IA est une priorité absolue en termes d’investissements

69 % des dirigeants (65 % en France) prévoient d’y consacrer 10 à 20 % de leur budget sur les 12 prochains mois.

79 % des chefs d’entreprise au niveau mondial et français

estiment que l’intégration de l’IA dans leurs organisations les a amenés à repenser la manière dont sont formés les collaborateurs et le développement de leurs compétences.
79 % des CEO restent confiants dans leurs entreprises

signe qu’ils se sentent plutôt bien préparés et équipés désormais pour affronter la vague continue de disruptions.
92 % des CEO mondiaux (97 % en France)

prévoient d’augmenter leurs effectifs dans l’année à venir, confirmant que l’IA est vue comme un levier de croissance et non de réduction des emplois.

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Face à l’incertitude, les dirigeants mondiaux renforcent leur adaptabilité et concentrent leur stratégie sur l’IA et les talents.

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Dans un environnement darwinien où l’incertitude et la disruption sont devenues la règle, les dirigeants des grandes économies restent confiants pour leurs entreprises parce qu’ils font de l’adaptabilité leur nouveau paradigme. Du point de vue stratégique, cette adaptabilité se traduit par des investissements concentrés sur l’IA et les talents. Sous l’angle du leadership, elle vise à transformer les défis macroéconomiques en moteur d’innovation et de transformation. Au niveau des équipes, elle devient une compétence décisive que chacun doit acquérir ou cultiver, en particulier la capacité à intégrer l’intelligence artificielle dans son travail quotidien.

Marie Guillemot

Présidente du directoire & membre du Global Board de KPMG International

KPMG en France

Adapter, sécuriser, transformer

Des impératifs stratégiques.

Les entreprises françaises évoluent dans un environnement toujours plus complexe, où les pressions de court terme dictent déjà les arbitrages. L’édition 2025 du CEO Outlook révèle l'ordre des préoccupations des dirigeants:

La résilience des chaînes d’approvisionnement (31 %)
L’incertitude économique mondiale (28 %) et 2)bis l’intégration de l’IA dans les processus (28 %)
Les événements climatiques (25 % pour les dirigeants français soit deux fois plus qu’à l’international)

Dans ce contexte, les dirigeants renforcent leur adaptabilité : sécuriser leurs activités, investir dans de nouveaux leviers et transformer leurs modèles sont devenus des priorités stratégiques. En France, deux dirigeants sur trois déclarent avoir déjà adapté leurs plans de croissance pour répondre à la volatilité actuelle, et un tiers prévoient de le faire prochainement. Le statu quo n’est plus une option.

Les priorités d’investissement reflètent cette volonté d’adaptation :

37 % des dirigeants français placent l’intégration de l’IA au cœur de leur stratégie de réduction des risques.

35 % misent sur la cybersécurité pour protéger leurs actifs critiques.

33 % investissent dans la conformité et le reporting réglementaire.

Entre gestion des risques immédiats et investissements structurants, les CEO posent les bases d’une transformation durable. Et déjà, un constat s’impose : parmi tous les leviers, l’IA prend une longueur d’avance.

L’étude CEO Outlook 2025 met en évidence les leviers concrets sur lesquels les dirigeants agissent pour maintenir le cap dans l’incertitude : l’IA comme accélérateur de transformation, les talents comme créateurs de valeur et l’ESG comme vecteur d’innovation. Elle montre combien les entreprises se mobilisent pour adapter leurs modèles et sécuriser leurs parts de marchés. Avec une exigence de résultats qui s’intensifie : 84 % des dirigeants français attendent un retour sur investissement de l’IA en moins de trois ans, contre moins d’un quart l’an dernier. Plus que jamais, notre rôle est de les accompagner dans ces arbitrages déterminants pour leur performance et leur impact.

Mathieu Wallich-Petit

Associé, Membre du Comité Exécutif, Head of Clients & Markets

KPMG en France

IA

Investissements, montée en compétences des équipes et passage à l’échelle au cœur du calendrier des entreprises.

L’intelligence artificielle entre dans une nouvelle phase : l’heure n’est plus à l’expérimentation, mais au déploiement à grande échelle, en conjuguant innovation, rentabilité et responsabilité. Plus de 80 % des CEO interrogés prévoient d’y allouer entre 10 et 20 % de leur budget pour 2026.

Mais cette nouvelle édition met également en lumière une nette accélération des exigences de ROI : en France, 84 % des dirigeants attendent un retour sur investissement en moins de trois ans, contre seulement un quart l’an dernier. Et 21 % espèrent même des résultats dès la première année. Un basculement spectaculaire, qui confirme l’accélération de l’IA dans les stratégies d’entreprise.

Si les attentes sont si fortes, c’est parce que l’IA n’est plus vue comme un simple outil d’efficacité, mais comme un levier stratégique de transformation. Les bénéfices attendus portent d’abord sur le pilotage et l’innovation, avant l’automatisation et les gains de productivité :

21 % citent l’amélioration de la prise de décision et de l’analyse de données

17 % attendent de l’IA qu’elle stimule l’innovation et ouvre de nouvelles perspectives

16 % y voient un moyen de diversifier les compétences et d’enrichir les capacités internes

Cette montée en puissance de l’intelligence artificielle générative et agentique s’accompagne d’une vigilance accrue. La cybersécurité s’impose comme une priorité absolue :

95 % des dirigeants considèrent la fraude et l’usurpation d’identité comme des risques majeurs

92 % placent la protection des données au plus haut niveau de vigilance

Des freins persistent néanmoins. Les enjeux éthiques arrivent en tête (61 %), devant la qualité des données (55 %), le coût de mise en œuvre (53 %) et la pénurie de compétences techniques (51 %). La France se distingue enfin par une attention particulière aux impacts environnementaux (44 %, contre 34 % dans le monde).

Talents et compétences

Accompagner les transitions, un enjeu de compétitivité.

Malgré les vents contraires, les entreprises françaises affichent leur volonté de maintenir l’emploi. La quasi-totalité des dirigeants (97%) prévoient d’augmenter leurs effectifs dans les trois prochaines années, confirmant que l’IA est vue comme un levier de croissance et non de réduction des emplois. Mais cette croissance restera mesurée : la plupart anticipent des ajustements progressifs plutôt que des plans d’expansion massifs.

Derrière ce consensus, de nouveaux défis apparaissent, notamment liés aux compétences et à la transformation technologique.

29 % des dirigeants

évoquent un écart croissant de compétences entre générations, notamment autour du numérique et de l’IA.
25 % soulignent aussi

un décalage d’attentes dans la relation au travail, qui met à l’épreuve les modèles managériaux.
24 % peinent à remplacer les départs

en retraite par des profils qualifiés, accentuant la pression sur les ressources disponibles.

ESG & durabilité

Maintenir le cap, entre ambitions et réalités.

L’évolution du statut du dirigeant français au sein de sa propre entreprise est concomitante avec la perte de confiance des citoyens dans l’action publique : 72 % des chefs d’entreprises français – versus 63 % des dirigeants au niveau mondial – observent qu’au fur et à mesure que la confiance dans les gouvernements diminue, les citoyens se tournent vers les entreprises pour palier une forme de défaut d’initiative ou d’action face aux défis sociétaux.

Jamais le rôle de l’entreprise n’a été aussi élargi :

79 % des CEO en France

estiment que leur organisation doit investir dans le développement des compétences.
75 % soulignent

l’importance de l’engagement auprès des communautés et de cultures internes positives.
75 % insistent

sur la nécessité de concilier approches globales et spécificités locales face aux tensions géopolitiques et au climat.
60 % considèrent

que l’entreprise doit contribuer à atténuer la crise du coût de la vie.

Même si l’attitude vis-à-vis des sujets ESG varie selon les régions du monde, les dirigeants au niveau mondial et français restent, parallèlement, fortement engagés en faveur de la transition climatique. 61 % des CEO internationaux se disent confiants dans l’atteinte des objectifs de neutralité carbone d’ici 2030 (contre 51 % en 2024). Spécificité française, 53 % des dirigeants misent sur l’innovation pour lancer de nouveaux produits et services liés à la transition énergétique, pour en faire des atouts compétitifs.

Dans ce paysage contraint, la technologie ouvre de nouvelles perspectives. L’intelligence artificielle s’impose comme un pilier de la transition durable, à la fois outil de gestion des risques et levier de résilience :

85 % des dirigeants français estiment qu’elle renforcera la modélisation des risques climatiques

84 % y voient un moyen d’optimiser l’usage des ressources

83 % l’associent à une amélioration de l’efficacité énergétique

Autant de niveaux supérieurs à la moyenne mondiale, qui traduisent une confiance particulière des dirigeants français dans l’IA comme catalyseur de durabilité.

L’ESG s’affirme ainsi comme une boussole stratégique incontournable. L’enjeu pour les entreprises françaises est désormais de transformer leurs intentions en actions tangibles et durables.

Méthodologie de l’étude

La 11ᵉ édition de CEO Outlook a été menée entre le 5 août et le 10 septembre 2025 auprès de 1 350 CEO dans le monde. Elle offre un aperçu unique de leur état d’esprit, de leurs priorités stratégiques et des décisions opérationnelles prises dans un contexte d’incertitude persistante.

Tous les répondants ont un chiffre d’affaires supérieur à 500 millions de dollars US et un tiers des entreprises interrogées ont un chiffre d’affaires annuel supérieur à 10 milliards de dollars US.

L’enquête couvre 11 pays (Australie, Canada, Chine, France, Allemagne, Inde, Italie, Japon, Espagne, Royaume-Uni et États-Unis), ainsi que 11 grands secteurs d’activité (gestion d’actifs, automobile, banque, biens de consommation et distribution, énergie, infrastructures, assurance, sciences de la vie, industrie, technologies, télécommunications).

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