Si le transfert de l’entreprise à la génération suivante n’est pas une option, ou que trouver le bon acheteur équivaut à chercher une aiguille dans une botte de foin, la FCE s’avère une lueur d’espoir dans le monde complexe de la succession.
Un sondage de KPMG Entreprises privées a révélé que près de 8 dirigeants d’entreprise familiale canadiens sur 10 (79 %) accélèrent leurs plans de relève en raison de pressions croissantes tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de la famille. De plus, étant donné le changement démographique en cours, 73 % des répondants ont indiqué s’attendre à une transition vers un nouveau leadership d’ici 3 à 5 ans.
Dans l’ensemble, la FCE représentera probablement une option attrayante pour de nombreux propriétaires d’entreprise qui songent à la retraite, et surtout pour celles situées à l’extérieur des principaux marchés. Comme dans notre exemple du frère et de la sœur entrepreneurs, ces propriétaires ont tendance à entretenir des relations étroites avec les employés qui ont contribué au succès de l’entreprise. Ils sont admirablement sentimentaux lorsqu’il s’agit de veiller au bien-être de leurs employés et de s’assurer que l’entreprise demeure enracinée dans sa communauté.
L’une des craintes de ces propriétaires est qu’un acheteur important déménage le siège social de l’entreprise dans un grand centre-ville, ce qui aurait un effet dévastateur sur le marché du travail local. Une autre préoccupation est qu’un tiers ou un acheteur étranger remplace la culture organisationnelle existante par la sienne.
Entre donc en jeu la FCE, qui offre des avantages aux deux parties concernées, ainsi que la possibilité de concrétiser l’actionnariat des employés.
Toutefois, il ne faut pas négliger les inconvénients potentiels de la FCE. Les propriétaires qui optent pour cette stratégie acceptent généralement de prélever des paiements différés sur les bénéfices de l’entreprise au fil du temps plutôt que de recevoir un chèque pour le montant dû, comme ils le feraient s’il s’agissait d’un acheteur tiers, mais cela ne représente que l’une des manières de procéder. En outre, ce n’est pas tout le monde qui souhaite toucher un paiement immédiat.Les entreprises familiales ont tendance à être financées par des capitaux patients et plus disposées à accepter ce compromis, avec l’idée que leur entreprise sera « entre bonnes mains ».
Elles doivent toutefois savoir que les liquidités versées au fil du temps seront fortement liées au rendement de l’entreprise, ce qui comporte un certain risque en ce qui concerne le capital. Un autre inconvénient est que les propriétaires peuvent encore se sentir concernés par l’entreprise après la transaction; il n’y a pas de coupure nette. Ils ne jouiraient donc pas de la liberté qu’ils espéraient, mais cela pourrait être compensé par le fait que l’entreprise conserve son statut d’élément vital de la ville et que la cote d’estime continue de croître pour les propriétaires.