La vente de l’entreprise à laquelle vous avez consacré votre vie peut entraîner un flot d’émotions. Lorsqu’arrive enfin le jour de la clôture de la transaction, après des mois ou même des années de planification minutieuse, une vague d’activité déferle, entraînant avec elle des remous d’appels et de courriels d’avocats et de conseillers qui gèrent les derniers détails. Une fois les points mis sur les « i », les documents signés et la transaction conclue, un sentiment de soulagement se fait ressentir, mêlé à de l’excitation et à de l’incertitude.Vient ensuite le moment de vérité, qui s’accompagne de la redoutable question : « Que faire maintenant? ».
De tels scénarios continueront de se produire partout au pays à mesure que de plus en plus d’entreprises changeront de mains. En effet, 61 % des propriétaires de petites et moyennes entreprises au Canada se préparent à prendre leur retraite au cours de la prochaine décennie, selon la plus récente enquête de KPMG Entreprises privées.
Les défis liés à l’obtention d’une nouvelle fortune
Les propriétaires d’entreprise qui prennent leur retraite composent souvent avec des défis inattendus.Ces derniers savent comment gérer leur entreprise, alors ils peuvent trouver difficile de lâcher prise et de faire face à l’inconnu.Beaucoup se retrouvent à implorer les acheteurs de les garder comme conseillers pendant deux ou trois ans, souvent pour des salaires symboliques.
Cela reflète un problème courant : les propriétaires d’entreprise disposent rarement de plans clairs, non seulement quant à ce qu’ils veulent faire du reste de leur vie, mais aussi en ce qui concerne la gestion de leurs nouvelles liquidités. Très souvent, ils regrettent de s’être concentrés uniquement sur un plan de sortie ou de relève, sans tenir compte de ce qui les attendait.En outre, beaucoup étaient habitués à vivre modestement et se retrouvent soudainement millionnaires à l’issue de la vente de leur entreprise.
Les conflits peuvent ensuite surgir de toutes les directions, ce qui entraîne un sentiment d’accablement et de confusion. Un conjoint peut rêver de partir en croisière autour du monde, tandis que l’autre souhaite épargner autant que possible pour la prochaine génération. De plus, certains enfants adultes peuvent réagir négativement – et même intenter des poursuites – relativement à la perte potentielle d’un héritage lorsque leurs parents décident soudainement d’être philanthropes après avoir passé leur vie à ne pas prôner l’importance de redonner à la communauté.
La question « Que faire maintenant? » prend alors tout son sens.
Un nouveau plan d’action
Quand vient le temps de planifier sa vie après la conclusion d’une transaction, il n’existe pas d’approche universelle. Cependant, un point de départ fondamental pour tout propriétaire d’entreprise est de définir clairement ses objectifs en matière de fortune.
Pour ceux qui visent l’accumulation de richesse, comme les familles qui veulent léguer d’importants héritages à leurs enfants, l’accent sera mis sur les possibilités de croissance et d’investissement. Il est essentiel que ces propriétaires d’entreprise déterminent leur tolérance au risque et diversifient leurs actifs, notamment par l’entremise de placements non traditionnels, de l’immobilier, de placements privés et de fonds de capital-investissement.
En outre, la philanthropie offre des avantages fiscaux, et la vente d’une entreprise fait souvent ressortir l’envie d’avoir une incidence positive. Après avoir amassé des sommes importantes, de nombreux anciens propriétaires d’entreprise expriment le désir de créer une fondation caritative pour une cause qui leur a toujours tenu à cœur. Ceux-ci souhaitent parfois jouer un rôle actif et stratégique au sein de leur communauté grâce à leur capital philanthropique, qui entraînera des retombées à long terme.
Compte tenu des dynamiques familiales, il est essentiel d’amorcer sa planification aussitôt que possible.Si la philanthropie est votre objectif ultime, faites-le savoir et commencez à jeter les bases dès que vous le pouvez, idéalement 5 à 10 ans avant de vendre votre entreprise.
Cette approche proactive permet non seulement de réduire au minimum les conflits familiaux, mais aussi de faciliter grandement la transition vers la philanthropie. Un bon encadrement avant un événement de liquidité et une adaptation graduelle amélioreront votre préparation à d’importants investissements philanthropiques.
Que votre objectif soit de conserver, de faire fructifier ou de donner votre fortune, l’essentiel est d’avoir un plan. De cette façon, le lendemain de la vente de votre entreprise et à l’aube d’une nouvelle aventure, la question « Que faire maintenant? » sera remplacée par une plus optimiste : « Quelle occasion devrai-je saisir en premier? ».