L'essentiel

      Dans un contexte de transition énergétique et de neutralité carbone à horizon 2050, le nucléaire innovant s’impose comme un pilier stratégique du programme de développement énergétique en France. Il s’intègre dans une logique de politique publique industrielle, portée par un financement structuré alliant capitaux publics et privés.

      KPMG a mené une étude sur les projets soutenus de l’Appel à Projets « Réacteurs Nucléaires Innovants » lancé en 2022, dans le cadre de France 2030. Opéré par Bpifrance avec le soutien du CEA, cet appel vise à structurer une filière nationale conjuguant innovation, investissement, et montée en puissance technologique.

      À ce jour, 11 startups ont bénéficié d’un financement public à hauteur de 129,8 millions d’euros, marquant une première étape essentielle pour faire émerger une offre industrielle française dans les réacteurs nucléaires innovants.

      Téléchargez l’étude complète pour découvrir les recommandations concrètes.

      Les chiffres à retenir

      • 11 startups

        lauréates de l’Appel à Projets « Réacteurs Nucléaires Innovants »

      • 129,8 M€

        de financements publics engagés via France 2030

      • 3 phases de soutien

        maturation initiale (10 M€ max), preuve de concept (80 M€ max), prototypage (300 M€ max)

      • Environ 1 milliard d’euros

        mobilisé dans le cadre du financement du nucléaire innovant via France 2030

      Enjeux et financements

      Le développement de réacteurs de petite puissance comme les SMR ou les EPR nouvelle génération soulève des défis multiples : technologiques, réglementaires, financiers et industriels.

      Les principaux enjeux 

      des technologies telles que les neutrons rapides, les sels fondus ou la fusion nucléaire nécessitent encore de lourds investissements en R&D.

      pensé pour les grandes centrales, il induit des surcoûts fixes, des délais incompatibles avec le rythme des startups.

      du concept à la pré-industrialisation, les besoins d’investissement varient fortement.

      les investisseurs perçoivent un risque élevé, freinant la mobilisation des fonds financiers.

      Un parcours de financement structuré

      L’État joue un rôle catalyseur via France 2030, avec un soutien public articulé en trois phases. Mais ce soutien reste partiel : pour franchir les étapes de preuve de concept et de prototypage, les startups doivent lever des capitaux privés sur un marché encore naissant.

      L’accès à des prêts à taux préférentiels ou à des fonds européens dédiés est crucial pour prolonger les efforts initiaux. C’est dans cette logique que des instruments tels que le prêt, le fonds d’investissement, ou les aides à la commande publique prennent tout leur sens.

      Enseignements clés

      account_tree

      Structurer un parcours lisible

      alterner intelligemment entre financement public et fonds privés, selon le niveau de maturité technologique.

      account_balance

      Renforcer l’engagement de l’État au-delà du financement

      commandes, infrastructures, soutien politique.

      gavel

      Adapter le cadre réglementaire

      des exigences différenciées pour les réacteurs innovants, une instruction plus agile.

      euro

      Mobiliser les financements européens

      Innovation Fund, InvestEU… à travers des partenariats européens structurants.

      hub

      Clarifier le marché du nucléaire innovant

      cartographier les technologies, usages, échéances et les coûts pour rassurer les investisseurs.


      Conclusion

      Le nucléaire innovant est un levier industriel majeur pour accélérer la transition énergétique, réduire les coûts de production d’électricité, renforcer la souveraineté française et européenne.

      Mais pour que la filière franchisse l’étape du prototype au marché, il est essentiel de :

      Garantir un accompagnement public et privé continu

      Améliorer la visibilité du marché pour les acteurs financiers

      Et lever les freins réglementaires persistants

      La réussite de ces réacteurs innovants dépendra de la capacité à mobiliser l’ensemble des leviers financiers, industriels et politiques, dans une logique de soutien public stratégique à une filière compétitive et pérenne.

      Contacts :

      Valérie Besson

      Associée, Responsable France du secteur des Énergies, Ressources Naturelles et Chimie, Responsable Monde Audit du secteur ENRC

      KPMG en France

      Charles Abbey

      Associé, Transaction Services, Responsable du secteur Énergies renouvelables

      KPMG en France

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