• 647 fusions et acquisitions avec participation suisse, volume de transactions de USD 138,5 milliards en 2022
  • Le secteur des télécommunications et de la technologie, ainsi que l’industrie, le domaine pharmaceutique et celui des sciences de la vie ont été les plus actifs
  • La plus grosse transaction de M&A en 2022 a été l’acquisition de Firmenich SA par Royal DSM, pour un montant de USD 21 milliards.
  • La durabilité devient un critère de Due Diligence de plus en plus important: les acteurs sont prêts à payer un supplément de durabilité allant jusqu’à 10%.

En dépit d’une situation économique morose, le nombre de fusions et acquisitions avec participation suisse a atteint un nouveau record en 2022. Il n’y a pas eu autant de fusions et acquisitions depuis plus de dix ans. 2022 dépasse même le précédent record de 2021, qui recensait 604 fusions et acquisitions avec un volume s’élevant à USD 170 milliards. «Cette forte activité sur le marché suisse des M&A montre que les fusions et acquisitions font partie intégrante de nombreuses stratégies d’entreprise orientées vers la croissance, et ce durablement. Le fait que les sociétés de Private Equity participent à près d’un tiers des transactions est aussi le signe d’une solide disponibilité de capital sur le marché», explique Timo Knak, responsable Mergers & Acquisitions chez KPMG. Pour l’année 2023 également, il table sur des M&A actives: «L’humeur des investisseurs reste tout à fait positive en dépit des problèmes persistants dans les chaînes d’approvisionnement, de la guerre en Ukraine et de la hausse des taux d’intérêt.»

Le secteur technologique est le plus actif

Près de la moitié des transactions est à mettre sur le compte du secteur TMT (télécommunications et technologie), de l’industrie ainsi que du domaine pharmaceutique et des sciences de la vie. Totalisant 124 transactions et un volume d’opérations de plus de USD 14,5 milliards, c’est le secteur TMT qui a été le marché des M&A le plus actif, suivi de l’industrie avec 89 transactions et un volume de USD 6,5 milliards. Dans le domaine pharmaceutique et des sciences de la vie, il s’agit de 82 transactions pour une valeur approchant les USD 13 milliards.

En 2022 également, les entreprises suisses ont fait nettement plus d’acquisitions d’entreprises étrangères que l’inverse: elles ont accompli 283 achats contre 152 ventes. Les transactions nationales (Suisse/Suisse) ont représenté près d’un cinquième des fusions et acquisitions avec participation suisse (127 transactions). Près de 13% de toutes les transactions sont des transactions étrangères avec des vendeurs suisses (85 transactions).

Deux très grosses opérations dans le secteur chimique et des biens de consommation

Les dix plus grosses fusions et acquisitions ont représenté près de 60% du volume total en 2022, pour un montant de quelque USD 81,5 milliards. La plus grosse transaction, pour une valeur de tout juste USD 21 milliards, est l’acquisition du fabricant de parfums et arômes Firmenich SA par l’entreprise néerlandaise Royal DSM, grand fournisseur mondial de compléments alimentaires. Avec un volume de transactions de quelque USD 19 milliards, elle est suivie de l’acquisition du producteur suédois d’allumettes et de tabac Swedish Match AB par l’entreprise suisse de tabac Philip Morris International.

Tableau: les dix plus grosses transactions avec participation suisse en 2022

Tableau: les dix plus grosses transactions avec participation suisse en 2022

La durabilité, critère de décision de plus en plus important dans les acquisitions

Selon un sondage de KPMG*, 82% des acteurs du marché intègrent des considérations relatives à la durabilité dans les fusions et acquisitions. Près de 40% des personnes interrogées réalisent ainsi régulièrement un examen de la Due Diligence ESG – contre 28% déclarant y renoncer totalement aujourd’hui. Sur la base de son enquête, KPMG s’attend à ce que ce chiffre recule à 5% à l’avenir.

«Les considérations relatives à la durabilité ont aussi un impact sur le prix effectif des transactions», commente Florian Bornhauser, expert en Due Diligence chez KPMG. Ainsi, près de la moitié des personnes interrogées se déclarent prêtes à débourser un supplément de durabilité s’échelonnant entre 1 et 5%, 15% paieraient de 5 à 10% en plus, et 3% s’acquitteraient même d’une majoration de plus de 10% pour le respect des critères ESG. «Cela tient d’une part au fait que les entreprises acheteuses ont de plus en plus conscience des risques ESG et de leurs possibles implications financières. D’autre part, on dénombre de plus en plus d’investisseurs qui ont compris qu’une performance ESG positive est l’indicateur d’une gestion professionnelle et a ainsi un effet direct sur la valeur de l’entreprise».

Dans le même temps, l’exécution d’une Due Diligence ESG se heurte encore à des défis considérables en pratique. Les investisseurs doivent ainsi en particulier parvenir à la définition d’un volume de contrôle approprié, à l’obtention de données fiables de la part de l’entreprise ciblée et à la quantification des résultats. Dans ce cadre, les résultats du sondage montrent également comment les investisseurs les plus avancés s’y prennent – en particulier les investisseurs financiers internationaux – pour relever ces défis.

*KPMG a interrogé 151 spécialistes des M&A, principalement en Europe, dont 38 de Suisse, au sujet de la durabilité dans les opérations de M&A.

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