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Private banks are thriving thanks to interest income

25 juin 2024

  • Les banques privées suisses sont en forme exceptionnelle grâce à des revenus d'intérêts de plus de 5 milliards de francs.
  • Les petites banques privées bénéficient d'un bon résultat d'intérêts en raison de leurs faibles charges d'intérêts.
  • Les actifs sous gestion des banques privées en Suisse ont légèrement augmenté pour atteindre près de 3 billions de francs.
  • Le rapport coûts-revenus est de 74%, soit le niveau le plus bas depuis 2007.
  • En raison de l'augmentation significative des coûts, la pression sur les banques privées va s'intensifier dès que la tendance haussière des taux d'intérêt s'atténuera.
  • Les fusions et acquisitions dans le secteur bancaire privé à un niveau historiquement bas.

En 2023, les revenus des banques privées en Suisse ont augmenté par rapport à l'année précédente, passant de CHF 19,9 milliards à plus de CHF 20,5 milliards. La croissance des revenus est notamment due à l'augmentation des revenus d'intérêts, qui ont progressé de 26,5% par rapport à l'année précédente. En revanche, l'activité de commission a connu un léger recul, avec des revenus en baisse de 4%.

Les revenus d'intérêts stimulent la rentabilité

Les petites banques privées, en particulier, ont connu une année 2023 solide. Comme elles ont payé des intérêts relativement bas sur les fonds de leurs clients, elles ont particulièrement bénéficié des taux d'intérêt plus élevés et ont augmenté leur résultat d'intérêts de près de 60%. Les revenus des petites banques privées ont progressé de 20% et le bénéfice brut a augmenté de deux tiers, passant de CHF 321 millions à CHF 528 millions.

Les banques privées de taille moyenne ont également réussi à augmenter de manière significative leurs revenus d'intérêts et à réaliser une croissance de 10% de leur chiffre d'affaires. Toutefois, contrairement aux petites banques privées, leurs activités de négoce ont chuté de près de moitié. Le bénéfice brut a augmenté de 27% pour atteindre CHF 817 millions.

Les huit grandes banques privées ont également pu améliorer leur résultat d'intérêts, mais de manière nettement moins marquée (+11%) que leurs concurrentes de petite et moyenne taille. Cela s'explique par les charges d'intérêts nettement plus élevées des grandes banques privées, qui versent à leurs clients des intérêts plus importants que les petites banques. En raison du recul des opérations de commissions, les revenus totaux des grandes banques privées ont stagné. En conséquence, elles enregistrent un recul de 8 % du bénéfice brut, qui passe de CHF 4,8 milliards à CHF 4,4 milliards.

Un rapport coûts-revenus plus bas malgré des coûts en hausse

En raison du résultat exceptionnellement bon des opérations d'intérêts, le ratio moyen coûts-revenus a baissé de plus de sept points de pourcentage pour s'établir à 74%, soit le niveau le plus bas atteint depuis 2007. Sur les 73 banques examinées au total, 50 affichent un ratio coûts-revenus inférieur à 80% et font donc partie du groupe des banques "strong" ou "upper-mid". En 2020, seules 30 banques faisaient partie de ces groupes.

Il est remarquable de constater la nette amélioration du ratio coûts-revenus des petites banques, qui a reculé de 81,4% à 73,4% en médiane en raison du résultat des opérations d'intérêts, alors qu'il était auparavant relativement stable depuis des années. Les banques privées de taille moyenne ont également connu une légère amélioration, passant de 83,1% à 81,9%, mais restent le groupe le plus faible. Les grandes banques privées continuent d'afficher le ratio coûts-revenus le plus bas, mais celui-ci a augmenté en comparaison annuelle, passant de 69,7% à 71,2%.

Malgré cette évolution positive, il est nécessaire d'agir, selon l’auteur de l'étude Christian Hintermann. En effet, avec la deuxième baisse des taux d'intérêt de la BNS, les baisses des taux d'intérêt d'autres banques centrales cette année ainsi que les exigences accrues de la BNS en matière de réserves minimales, les revenus d'intérêts vont diminuer. En revanche, les charges d'intérêts devraient augmenter, car la pression des clients s'accroît et la concurrence pour les fonds des clients s'intensifie.

"En particulier, en raison de la baisse attendue du résultat d'intérêts, l'accent devrait être mis sur la base des coûts, qui a récemment augmenté de manière significative dans de nombreuses banques privées", explique Monsieur Hintermann. L'année dernière, les coûts opérationnels des banques privées ont augmenté de plus d'un demi-milliard de francs. Ce sont les petites banques privées qui ont enregistré la plus forte hausse des coûts, avec une augmentation de près de 8% - presque deux fois plus que la moyenne du secteur, qui est de plus 4,6%.

Les actifs sous gestion augmentent légèrement

Après une forte baisse l’année précédente, les actifs sous gestion ont légèrement augmenté en 2023, passant d’environ CHF 2,9 à CHF 3,0 billions. La raison principale en était l’apport net d’argent frais de CHF 67 milliards. Avec une augmentation médiane de 2,8%, les grandes banques privées ont été nettement plus performante pour attirer les fonds des clients les banques privées de taille moyenne et petite, qui ont enregistré un afflux net d'argent frais de 1,8% et 1,4% respectivement. Toutefois, à l'exception de 2022, l’afflux net d’argent frais reste nettement inférieur au niveau des années précédentes et ne suffit pas à assurer une croissance durable pour la plupart des banques.

"En raison de l'évolution positive du marché, on aurait pu s'attendre à une augmentation plus marquée des actifs sous gestion. Cependant, la forte appréciation du franc suisse par rapport au dollar américain et à l'euro a annulé les bénéfices de change", explique Philipp Rickert, responsable Financial Services chez KPMG Suisse.

Selon Monsieur Rickert, on ne connait pas encore l'impact des conseillers à la clientèle repris par UBS et CS sur les actifs sous gestion des banques privées : "Les retombées de ces investissements ne se feront sentir qu'à partir de l'année prochaine, en raison de l'effet différé".

L'activité M&A à un niveau historiquement bas

En raison de l'environnement de taux d'intérêt positif, les activités de fusions et acquisitions dans le secteur de la banque privée ont pratiquement cessé en 2023. Outre l'acquisition du CS par UBS, la vente de la participation restante de 65% de Julius Baer dans le gestionnaire de fortune italien Kairos à Anima Holding a été la seule transaction de gestion de fortune réalisée l'an dernier par des banques privées suisses. "En raison des revenus d'intérêts élevés, les banques privées se montrent réticentes à l'égard de la croissance inorganique. Toutefois, la pression va de nouveau s'accroître dès que la tendance haussière des taux d'intérêt s'atténuera et que les actifs sous gestion stagneront", estime Monsieur Hintermann.

Méthodologie

Dans le cadre de l'étude annuelle "Clarity on Swiss Private Banks", KPMG et l'Université de Saint-Gall (HSG) ont examiné au total 73 banques privées actives en Suisse et ont évalué leur performance ainsi que les principales tendances du secteur.

Parmi les grandes banques privées ("Big 8"), on trouve Edmond de Rothschild, EFG, J. Safra Sarasin, Julius Bär, Lombard Odier, Pictet, UBP et Vontobel.

Vous pourrez trouver des informations complémentaires ainsi que l’étude détaillée à l’adresse: kpmg.ch/pb

Dominik Weber

Responsable communication externe

KPMG Switzerland