L’inflation et les taux d’intérêt ont influencé la consommation au Canada, et l’évolution du contexte économique a également eu des répercussions importantes sur les entreprises. Ces dernières sont nombreuses à chercher des moyens d’en faire plus avec moins et à se tourner vers les solutions et les outils numériques pour y arriver.
Les entreprises canadiennes parlent de la transformation numérique depuis des années, notamment de l’automatisation et de l’adoption des technologies fondées sur l’infonuagique, et nombre d’entre elles ont accéléré l’exécution de leur stratégie en raison de la pandémie. Mais, à la lumière des changements qui frappent le milieu des affaires, effectuer la transition – et tirer une valeur de l’investissement dans les solutions numériques – représente peut-être un enjeu plus important que prévu.
« Le virage numérique est un enjeu de premier plan. Il est devenu une nécessité pour rester pertinent », déclare Nancy Chase, qui dirige les Services-conseils – Gestion des risques chez KPMG au Canada. « Aujourd’hui, les sociétés doivent d’abord et surtout chercher à accroître leur efficience et à optimiser leurs activités tout en réfléchissant aux façons de poursuivre leur transformation et d’en faire plus avec moins. »
Selon les résultats du sondage Perspective des chefs de la direction de KPMG de 2023, la transformation constitue la grande priorité des entreprises canadiennes. Plus de la moitié (57 %) des chefs de direction canadiens sondés consacrent plus de capitaux aux technologies tandis que les autres (43 %) investissent davantage dans le perfectionnement des compétences de leur personnel.
Sur quels aspects les dirigeants devraient-ils mettre l’accent? Voici cinq tendances que toutes les entreprises devraient considérer.
1. Détermination du potentiel tangible de l’intelligence artificielle générative tout en réduisant les nouveaux risques
Vers la fin de 2022, ChatGPT a surpris tout le monde par sa capacité à répondre à des questions, à rédiger du texte et à automatiser certaines tâches, et ce, pratiquement instantanément. Il a aussi forcé la quasi-totalité des entreprises à revoir leurs plans de transformation numérique. Selon le sondage de KPMG, 75 % des chefs de direction canadiens déclarent maintenant que l’intelligence artificielle (IA) générative constitue un investissement prioritaire, tout particulièrement pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre et renforcer leur cybersécurité.
Il est essentiel de lier l’IA générative aux résultats de l’entreprise, qu’elle serve à améliorer l’efficience opérationnelle, à offrir une expérience client plus personnalisée ou à autre chose. « L’IA générative demeure nébuleuse », explique Stephanie Terrill, leader nationale, Services-conseils – Management chez KPMG au Canada. « Les dirigeants évaluent l’incidence qu’elle aura sur leur entreprise. S’ils songent à inclure cette technologie à leur feuille de route numérique, ils doivent s’assurer qu’elle puisse intégrer leurs données et tenir compte de leur infrastructure actuelle et des besoins de leurs employés, ajoute Mme Terrill. C’est une technologie incroyable, mais comment s’intégrera-t-elle à vos systèmes et processus existants? »
Parallèlement, les entreprises doivent aussi tenir compte des inconvénients que l’IA peut présenter. « La technologie évolue plus rapidement que la réglementation, note Mme Terrill. Les dirigeants et les sociétés doivent donc se débrouiller seuls. »
Le sondage Perspective des chefs de la direction de KPMG révèle que 67 % des chefs de direction canadiens croient que la technologie perturbatrice nuira à la prospérité au cours des trois prochaines années, et ils sont plusieurs à penser qu’elle constitue la principale menace à la croissance. L’une de leurs préoccupations porte sur les répercussions de l’IA sur les cyberattaques, mais ils s’inquiètent également des défis éthiques qu’elle pose, notamment ceux liés à la protection des renseignements personnels, à la transparence, à la mésinformation, à la propriété intellectuelle et aux biais dans les ensembles de données.
Les dirigeants reconnaissent également qu’il leur incombe de gérer ses effets sur les employés et la société en général. « Ils ne veulent pas que leur entreprise soit mal perçue sur le plan social », explique Mme Terrill.
Malgré ces embûches potentielles, les dirigeants n’ont d’autre choix que d’explorer cette avenue. « Ils craignent d’être laissés pour compte, indique Mme Chase. S’ils attendent et laissent les autres affronter les affres d’être parmi les premiers adoptants, ils pourraient être perdants sur le plan concurrentiel. » Évidemment, il ne faut pas se lancer dans cette aventure uniquement pour faire comme les chefs de file. Les entreprises doivent se doter d’une stratégie réfléchie pour s’assurer d’en tirer des avantages.
2. Solidification des fondations numériques
Les percées dans le domaine de l’IA forcent les entreprises à mieux évaluer leur investissement dans les données et la gouvernance à cet égard. « Pour être efficace, l’IA générative doit reposer sur une base de données solide et fiable », signale Mme Terrill.
Avant même que ChatGPT soit bien implanté, mesurer, regrouper et classer les données de façon efficace représentait déjà un défi. Encore aujourd’hui, les entreprises conservent leurs données dans des systèmes parfois désuets, et les dirigeants peinent à établir quelles données détient leur entreprise, où elles se trouvent et quelle est la meilleure façon de les structurer.
Pour progresser, ils devront participer davantage aux discussions sur les données. « Les technologues ne peuvent pas déterminer quelles données sont importantes pour une entreprise, explique Mme Terrill. Les gens d’affaires savent ce qu’il faut pour acquérir des parts de marché, surpasser la concurrence et assurer la satisfaction de la clientèle; ils doivent donc collaborer avec les technologues pour concevoir les solutions numériques qui généreront un rendement du capital investi. »
3. Optimisation des systèmes infonuagiques
Le transfert des données et des processus dans le nuage a longtemps été un élément clé d’un programme de transformation numérique. Mais maintenant, les entreprises se demandent quelle est la meilleure façon de combiner les systèmes informatiques sur place (serveurs physiques ou serveurs hébergés attitrés à leur entreprise) et les nuages publics.
Parallèlement, un certain nombre d’entreprises ont enregistré une hausse de leurs dépenses d’exploitation à cause du nuage, alors que plusieurs continuent d’utiliser simultanément de nouveaux et d’anciens systèmes. « Ça a influé sur les budgets, indique Mme Terrill. Les entreprises paient maintenant pour une solution infonuagique sans s’être départies de leurs anciens processus et centres de données. »
Pour réussir à assurer un équilibre optimal, elles devront investir aux bons endroits et mettre à jour leurs processus pour tirer une plus grande valeur de leurs dépenses en technologies. « Le passage à l’infonuagique a nécessité un important investissement, explique Mme Chase. Les entreprises prennent maintenant du recul et se questionnent sur les ajustements qu’elles doivent faire pour optimiser leur investissement et obtenir un rendement sur le capital investi. »
4. Influence des facteurs ESG sur la transformation numérique
Comme les entreprises doivent déclarer leur rendement ESG (facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance), elles tiennent maintenant compte de cet aspect quand elles évaluent leurs projets de transformation numérique. « Cela constitue un autre élément à considérer sur le plan stratégique quand vient le temps de déterminer les résultats voulus, explique Mme Terrill. Dans certains cas, les exigences réglementaires contribuent à accélérer certains types d’investissements. »
Les modifications potentielles du côté environnemental peuvent inclure des solutions relativement simples, comme le remplacement des voyages par des réunions virtuelles, mais elles peuvent aussi sous-entendre la numérisation des méthodes d’exploitation de base pour accroître l’efficacité, surtout dans certains secteurs, comme celui de l’énergie. « Il y a un volet environnemental à toutes les avancées technologiques », affirme Mme Chase.
Les facteurs sociaux gagnent aussi en importance, surtout quand les entreprises entraînent les modèles IA à utiliser leurs données. « Comment peuvent-elles assurer les employés, les clients et les organismes de réglementation qu’elles utilisent les données de façon éthique?, ajoute-t-elle. Cela leur donne une excellente occasion de faire preuve de prévenance et de transparence. »
Investir plus intelligemment
Avec la hausse des coûts de financement et la menace d’une possible récession qui continue de planer, Mme Chase s’attend à ce que les entreprises examinent scrupuleusement leurs dépenses. Comme elles investissent dans leur transformation numérique depuis plusieurs années, elles doivent maintenant s’assurer d’obtenir la valeur attendue. « Elles ont certainement plus de pression à publier de meilleurs résultats malgré des budgets comprimés, révèle Mme Chase. C’est un véritable défi, car cela ne se fait pas en criant ciseau, et certaines valeurs sont difficiles à mesurer. »
De toute évidence, les entreprises ne peuvent pas se permettre de retarder leur transformation numérique. Mais elles devront faire des choix judicieux pour tirer le maximum de retombées de chaque dollar investi.
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