La transformation numérique et le développement durable figurent parmi les plus grandes priorités de la plupart des entreprises en 2023. Selon un sondage de KPMG, les deux tiers des chefs de la direction canadiens affirment avoir une stratégie d’investissement numérique dynamique. De plus, 71 % reconnaissent que les parties prenantes surveillent de plus en plus à leur rendement par rapport aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).1

« Les entreprises ressentent de la pression pour respecter leurs engagements en matière d’ESG. Celles qui miseront sur les technologies dans leur stratégie de développement durable seront en meilleure posture à long terme, dit Ally Karmali, associé, Enjeux ESG, et leader, Données et technologies ESG chez KPMG au Canada. Il s’avère plus avantageux de voir les enjeux ESG et la transformation numérique comme des éléments étroitement liés et de prendre des décisions qui serviront à atteindre les objectifs de ces deux priorités. »

« Ce faisant, les entreprises doivent fixer des objectifs clairs en matière d’ESG et se préparer à agir rapidement dans un environnement où la réglementation évolue constamment, explique Ally. Il faut, entre autres, s’adapter au rythme de publication des cadres de présentation des rapports ESG, tant à la vitesse qu’à la quantité, et être en mesure de faire des choix difficiles dans un contexte où des priorités concurrentes nécessitent des ressources financières et du capital humain qui sont déjà limités. »

Ally affirme que la fréquence accrue d’événements climatiques extrêmes, comme les feux de forêt sans précédent et les températures records de cet été, a des conséquences économiques et opérationnelles importantes. Par conséquent, les entreprises doivent tenir compte des changements climatiques dans leur prise de décision.

« Ces conséquences entraînent des risques bien réels pour la santé, la sécurité et la sûreté des humains ainsi que pour la nature, la biodiversité et le patrimoine culturel », renchérit-il.

Or, les leaders se tournent de plus en plus vers des solutions technologiques afin de faire face aux effets des changements climatiques sur leurs opérations.

« Il y a un besoin urgent de changer les choses rapidement. Les technologies permettent des avancées dans des domaines comme l’évitement et l’élimination des émissions de carbone, la circularité, la protection de l’environnement et le bien-être collectif, et ce, en même temps, déclare Ally. Par exemple, la combinaison des données à des technologies comme l’intelligence artificielle (IA), l’infonuagique et la chaîne de blocs est une méthode stratégique en croissance dont peuvent se servir les entreprises pour atteindre leurs objectifs de développement durable et résoudre des problèmes qui semblaient autrefois insolubles. »

L’émergence de nouvelles technologies

Jusqu’à tout récemment, les entreprises disposaient de peu d’outils pour les aider à gérer leur empreinte écologique et leurs objectifs de présentation de rapports ESG.

La solution Microsoft Cloud for Sustainability est un exemple de technologie émergente conçue pour combler ce manque. À l’aide de l’infonuagique et de l’IA, les entreprises peuvent avoir une idée du rendement de leur entreprise en matière de développement durable. Ainsi, elles sont en mesure de prendre des décisions plus éclairées sur plusieurs facteurs, de la gestion des émissions à l’approvisionnement durable.

Tracy Lagasse, conseillère sectorielle, Services financiers chez Microsoft Canada, croit que la valeur de cette innovation dépasse la création d’un simple rapport. En effet, elle affirme qu’il est possible de tirer profit de ces données pertinentes pour améliorer le rendement en matière d’ESG et le rendement général de l’entreprise.

« Il ne s’agit pas de seulement collecter des données pour créer un rapport qui présente vos activités, mais de s’en servir pour favoriser le progrès. Le but est d’exploiter ces données afin d’avoir une incidence réelle sur votre empreinte de carbone, votre consommation d’eau ou la réduction des déchets produits dans le cadre de vos activités », explique Tracy.

Elle croit que pour atteindre ses objectifs à long terme, une entreprise doit impérativement accepter l’innovation et exploiter les données, et elle souligne que Microsoft a elle-même adopté cette approche pour atteindre ses objectifs en matière d’ESG.

« Nous avons consacré beaucoup de temps à examiner nos systèmes de données pour faire le suivi de notre empreinte de carbone », ajoute Tracy.

Elle mentionne différentes façons de réduire les émissions de gaz à effet de serre. « On peut appliquer les principes de l’économie circulaire dans l’infonuagique en recyclant notre matériel et en utilisant la télémesure avec nos appareils pour créer des produits écoénergétiques. »

L’équilibre entre les risques et les occasions

Dans les dernières années, nous avons constaté une accélération fulgurante des efforts de transformation numérique. Beaucoup d’entreprises ont de la difficulté à effectuer rapidement les changements nécessaires pour s’adapter à notre nouvelle réalité.

Les entreprises qui misent sur la collecte de données avant d’investir dans des solutions numériques et technologiques seront en meilleure posture pour gérer ces difficultés, selon Zoe Willis, leader nationale, Analyse de données et transformation numérique chez KPMG au Canada.

« La qualité des données influence la qualité des décisions. La première étape est de trouver des sources de données fiables à l’échelle de vos activités commerciales, déclare-t-elle. Pour y parvenir, il faut faire un contrôle diligent dès le départ pour mieux comprendre les lacunes dans les données, établir des structures de contrôle et de gouvernance, et concentrer vos informations le plus possible en faisant correspondre les données. Ensuite, vous pourrez utiliser ces informations pour déterminer les technologies optimales pour atteindre vos objectifs de développement durable. »

Les résultats de cette démarche peuvent mener à l’adoption de méthodes plus efficaces pour réduire les émissions par le biais de l’automatisation au niveau des actifs, de la mise en place d’une chaîne d’approvisionnement plus transparente, de la gestion des risques liés aux changements climatiques et, finalement, de la prise de décisions mieux éclairées, selon Zoe.

« Par exemple, nous avons vu des entreprises tirer profit de l’IA pour gérer les systèmes des bâtiments, comme le chauffage, la ventilation et la climatisation, et ainsi mettre en place des zones climatiques. Certaines ont utilisé des données de télémesure dans le nuage et l’analyse de données avancée pour optimiser des itinéraires de transport, explique Zoe. De plus, comme il y a une surveillance accrue de la gestion des chaînes d’approvisionnement, la mise en correspondance des données de localisation et des données des fournisseurs permet de mieux suivre les émissions des fournisseurs et d’autres enjeux sociaux liés à vos principaux objectifs commerciaux. »

Néanmoins, Zoe avoue qu’il n’y a pas de plateforme numérique pouvant régler tous les enjeux ESG à elle seule. Il reste que la mise en œuvre de pratiques solides en matière de gouvernance des données, renforcées par des technologies novatrices, peut aider les entreprises à tirer profit des informations et des occasions guidées par les données.

L’adoption d’une perspective à long terme

Selon Ally Karmali, bien que les entreprises doivent favoriser une approche combinée en établissant leurs stratégies de transformation numérique et de développement durable, elles doivent d’abord définir les enjeux environnementaux et sociaux qui sont essentiels à leurs activités et alignés sur leurs objectifs. Pour ce faire, il leur faut élaborer un plan ainsi que déployer du personnel et des technologies pour mettre leur plan en œuvre.

Il précise que les entreprises ne devraient pas être intimidées par l’intégration de la transformation numérique à leur stratégie ESG.

In conclut : « Les entreprises qui intègrent le développement durable à leur processus de prise de décision bénéficient de gains en efficacité opérationnelle, d’un engagement client accru et de nouvelles méthodes de travail innovantes. Les données et les technologies jouent un rôle important pour obtenir ces résultats. »


1 Sondage mené auprès de chefs de la direction en 2022

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