Une préoccupation couramment soulevée lorsque je m’entretiens avec des clients provenant d’entreprises familiales constitue le niveau de pouvoir et de contrôle d’un conseil. Ces clients s’inquiètent souvent de devoir renoncer au contrôle de l’entreprise.Toutefois, ce n’est pas le cas. Les propriétaires disposeront toujours du pouvoir de révoquer les membres du conseil qui n’agissent pas selon les intérêts de l’entreprise ou qui affichent constamment un faible rendement.
La taille représente une autre préoccupation. De nombreux propriétaires croient que leur entreprise est trop petite pour un conseil. Je leur recommande alors de tenir compte des événements qui se profilent à l’horizon plutôt que l’envergure actuelle de l’entreprise. Si une relève de la direction ou d’autres importantes transitions sont prévues dans les cinq prochaines années, un conseil efficace peut s’avérer essentiel pour aider l’entreprise familiale à s’y adapter et à prospérer.
Des recherches indiquent que de telles transitions sont effectivement à venir pour de nombreuses entreprises familiales. Dans le cadre du sondage de KPMG Entreprises privées de 2023, 73 % des dirigeants d’entreprises familiales canadiennes interrogés ont indiqué s’attendre à une transition vers un nouveau leadership d’ici trois à cinq ans. Le sondage a également révélé qu’un pourcentage élevé de dirigeants d’entreprise familiale (71 %) estiment que la prochaine génération n’est pas prête à prendre les devants.
C’est ici qu’entre en scène le conseil qui, en plus d’aider les entreprises familiales à composer avec des transitions, peut jouer un rôle déterminant dans leur succès, notamment en ce qui concerne les éléments suivants :
- Gestion de la succession de la direction : le conseil peut diriger le processus de sélection du successeur et offrir des occasions de perfectionnement.
- Mentorat du nouveau chef de la direction : le conseil peut faciliter la transition du chef de la direction en l’aidant à acquérir des connaissances spécialisées et à combler le manque d’expérience. De plus, si les propriétaires souhaitent nommer un chef de la direction qui n’est pas un membre de la famille, le conseil peut jouer un rôle déterminant dans le processus de recrutement.
- Atténuation des conflits potentiels : le conseil peut contribuer à l’arbitrage des différends qui découlent des liens émotionnels étroits entre les membres de la famille et l’entreprise. Le conseil assume la responsabilité des décisions qui ont une incidence sur la dynamique familiale et suscitent une réponse émotionnelle de la part des personnes touchées (notamment en ce qui a trait à la rémunération des membres de la famille, à la gestion du rendement de ces derniers et aux politiques en matière de dividendes).
- Responsabilisation : le conseil cherchera à concilier les intérêts de la famille et ceux de l’entreprise, et soutiendra l’équipe de direction en cas de périodes difficiles. Le conseil peut également accroître la responsabilité des propriétaires et des dirigeants en matière de mesure du rendement (p. ex., demander des rapports trimestriels pour suivre la mise en œuvre d’un plan stratégique et les progrès par rapport aux indicateurs clés de performance).
- Établissement de la confiance : le conseil peut contribuer aux efforts d’innovation en mettant ses connaissances et son savoir-faire au service des dirigeants et des propriétaires. Il est en mesure d’offrir à ces derniers des conseils relativement à la pertinence de nouvelles idées (acquisitions, développement de nouveaux produits, expansion dans de nouveaux marchés, etc.) en ce qui concerne la stratégie d’entreprise.