La collaboration intergouvernementale et internationale accrue en matière de règles fiscales favorise l’évolution des politiques fiscales canadiennes et mondiales. Le Cadre inclusif sur l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices (BEPS) de l’OCDE et du G20 fait avancer des réformes du système fiscal international afin de rendre les règles plus cohérentes et transparentes.
Les progrès multilatéraux se poursuivent dans la mise en œuvre de ce que l’on appelle la solution à deux piliers du BEPS. Le Pilier Un propose de réaffecter certains montants du revenu imposable gagné par les grandes entreprises aux territoires où se trouvent leurs clients. En l’absence d’un accord multilatéral sur ce premier pilier, le Canada prévoit d’instaurer une nouvelle taxe sur les services numériques à compter du 1er janvier 2024. De son côté, le Pilier Deux prévoit un nouveau régime mondial d’impôt minimum, soumettant les bénéfices des grandes entreprises multinationales à un impôt minimum de 15 % sur les revenus provenant de tous les territoires dans lesquels elles mènent leurs activités. Par ailleurs, le Canada a décidé d’aller de l’avant avec les dispositions législatives visant à mettre en œuvre l’impôt minimum mondial en vertu de ce deuxième pilier, qui entreront en vigueur à la fin de 2023.
Jusqu’à présent, la plupart des nouvelles règles internationales d’imposition concernent les grandes entreprises multinationales. Toutefois, les grandes entreprises du secteur privé et les grands bureaux de gestion familiale pourraient se retrouver assujettis à d’autres changements importants proposés au Canada. Parmi ceux-ci, on compte les règles du régime de restriction des dépenses excessives d’intérêts et de financement (RDEIF) et l’introduction d’obligations en matière de déclaration plus étendues.
En plus de se tenir au fait de ces mesures fiscales complexes, de nombreuses familles traversent des transitions importantes, comme le transfert intergénérationnel de leur entreprise et de leur patrimoine. Le rapport du Bureau de gestion familiale de KPMG, qui sera publié sous peu, explique en détail pourquoi ces transferts consistent en une préoccupation de plus en plus importante.
L’imposition sera l’une des principales considérations liées à ces transferts, qui promettent de représenter le plus important type de transition de patrimoine de l’histoire financière. Comme l’a souligné mon collègue Yannick Archambault dans un billet de blogue de KPMG au Canada, les particuliers prospères et leur famille constatent souvent que la gestion des complexités de leur patrimoine est une occupation à temps plein. Yannick avance également que les bureaux de gestion familiale sont devenus leur propre type d’« écosystème », et qu’ils doivent faire face à une complexité accrue due à la mondialisation et à la réglementation multiterritoriale pour leur famille multigénérationnelle dispersée géographiquement.
Au Canada, les nouvelles règles fiscales proposées liées au transfert intergénérationnel d’une entreprise familiale devraient entrer en vigueur le 1er janvier 2024, tout comme de nombreuses autres modifications fiscales à l’échelle mondiale. Comme l’a expliqué mon collègue Dino Infanti (en anglais), la perspective de ces nouvelles règles a déjà entraîné de nombreux propriétaires d’entreprise familiale à cerner les options les plus avantageuses sur le plan fiscal pour léguer les actions de leur entreprise à la prochaine génération.