L’économie de l’écoumène

Bienvenue dans l’ère du “business as unusual”, celle de perturbations climatiques en chaîne impactant les modèles d’affaires à tous les étages − de l’accès aux matières premières à l’habitabilité même des bureaux. C’est l’industriel BASF contraint en 2018 de payer un surcoût de 250 millions d’euros pour des sécheresses en Allemagne paralysant ses sites de production, c’est le secteur du textile dont la production de coton est soudain vulnérabilisée avec 95 % des variétés surexposées aux dangers climatiques.

Ce sont aussi les assureurs questionnant leurs modèles de risque, à l’image de la récente étude “Peut-on assurer un monde qui s’effondre ?’’, portée par la MAIF et la Macif, qui évoque la possibilité « de désassurer ou de désinvestir pour forcer des projets à s’arrêter » au vu des conditions d’habitabilité. L’enjeu n’est donc plus la seule préservation de la nature mais bien l’habitabilité même de nos environnements.

Ecotone, immeuble bio-inspiré

Conçu par un collectif d’architectes engagés, ce bâtiment biomimétique de 80 000m² sortira de terre en 2024 à Arcueil, au cœur du Grand Paris. Annoncé comme la plus grande construction en bois d’Europe, le bâtiment s’inspirera des pommes de pin, avec d’immenses vitres qui varieront de couleur et s’ouvriront en fonction de la météo, et bénéficiera d’une centrale multi-énergies, de la ventilation naturelle et du réemploi des eaux de pluie. Préfiguration des habitats du futur, l’ensemble accueillera hôtel, bureaux, commerces ou restaurants.