Cette année, à l’occasion de la fête du Canada, je suis allé en Nouvelle-Écosse visiter ma famille et mes amis tout en profitant de la magnifique vue sur la mer. J’ai eu plusieurs conversations pendant mon séjour, mais un sujet revenait immanquablement : les feux de forêt. Selon mes interlocuteurs, les conditions menant à cette catastrophe (du moins en ce qui concerne les feux qui ont menacé la région du grand Halifax en mai et en juin) ont été créées en septembre 2022 par l’ouragan Fiona. La tempête a abattu de nombreux arbres, qui gisaient et se desséchaient au sol, formant un vaste et dense tapis forestier inflammable.
Avec cette constatation, tout devient clair. Les feux de forêt sont intrinsèquement liés à la concentration accrue de carbone dans notre atmosphère et à d’autres effets connexes des changements climatiques, ce qui explique pourquoi, maintenant plus que jamais, les organisations ressentent l’urgence de la décarbonation. Nous vivons incontestablement une crise. Toutefois, ce contexte de réglementation en évolution, de volatilité des marchés, de flambée des coûts de l’énergie et de concurrence féroce pour obtenir des capitaux présente des occasions intéressantes – non seulement pour améliorer notre qualité de vie en atténuant les effets des changements climatiques, mais aussi pour créer une économie plus résiliente et plus prospère, aujourd’hui et pour les générations futures.
Premier tour de piste
Depuis plusieurs années, des organisations de tailles variées et de secteurs différents s’efforcent de jeter les bases des stratégies de décarbonation solides et novatrices. KPMG a accompagné plusieurs d’entre elles dans la quantification de leurs émissions, l’établissement de priorités et l’élaboration de cibles de réduction.
En s’appuyant sur ces assises, plusieurs sociétés ont établi des objectifs ambitieux, assortis d’un échéancier serré pour diminuer leurs émissions de carbone. Comme ces échéances approchent, les sociétés doivent amorcer la prochaine étape du processus de décarbonation – celle qui comporte les vrais défis. Ainsi, elles doivent concevoir un plan de transition climatique détaillé, assurer la réalisation des initiatives et des projets, intégrer les efforts de décarbonation dans les activités opérationnelles et dans l’ensemble de la stratégie d’entreprise, et établir les mécanismes de surveillance, de présentation de l’information et de rétroaction visant à suivre les progrès et à orienter les interventions futures. Ce sont ces activités qui dessinent la piste de la course à la décarbonation.
Le gouvernement fédéral canadien, de son côté, s’est engagé à faire réduire les émissions de carbone de 40 à 45 % d’ici 2030 et a mis en œuvre un certain nombre de programmes de financement et d’incitatifs conçus pour accélérer le développement et l’adoption de solutions à faibles émissions dans le secteur privé. Ces leviers gouvernementaux – y compris ceux visant les technologies propres qui ont été annoncés dans le budget fédéral de 2023 – peuvent contribuer à alléger le fardeau financier pesant sur les entreprises qui s’efforcent de diminuer les émissions associées à leurs activités. Pour plusieurs sociétés, le rapport coûts-avantages de la décarbonation fait maintenant pencher la balance en faveur de l’action.
Second souffle
En parallèle avec l’investissement fédéral, les organisations qui se lancent dans la décarbonation profiteront aussi d’un avantage concurrentiel par rapport à leurs pairs. En effet, les sociétés qui s’engagent à atteindre des objectifs climatiques significatifs disposent d’un atout de taille, attirant talents et investisseurs et consolidant leur réputation auprès des consommateurs. De plus, elles se placent en bonne position pour composer avec la hausse des prix des combustibles fossiles, les pressions réglementaires en matière de gestion des risques climatiques, la présentation de l’information et les attentes en constante évolution des différents intervenants. L’engagement à la décarbonation est aussi un facteur de plus en plus important pour les fournisseurs et les prêteurs lorsqu’ils évaluent la valeur de l’entreprise et gèrent les risques de leur portefeuille d’investissements.
En 2022, 72 % des 200 plus grandes organisations canadiennes selon le chiffre d’affaires ont présenté leur cible de réduction des émissions de carbone, et ce pourcentage continue d’augmenter d’année en année. Il est maintenant impératif que ces organisations prennent des mesures concrètes pour respecter leur engagement et aller au-delà de la planification stratégique par le conseil d’administration et les cadres supérieurs pour mettre en œuvre des solutions de décarbonation au niveau des actifs.
Pour soutenir les clients dans leur transition, l’équipe multidisciplinaire de conseillers spécialisés de KPMG (y compris ceux de notre Centre de décarbonation, un centre d’excellence pour la mise en œuvre de solutions visant à diminuer les émissions de carbone) aide les organisations des secteurs public et privé à explorer toutes les occasions de décarbonation alors qu’elles mobilisent les ressources nécessaires et font les investissements nécessaires pour atteindre leurs objectifs de réduction d’émissions de carbone.
Ces occasions comprennent :
- Des solutions pour réduire les émissions, comme les interventions pouvant être mises en œuvre à la source pour réduire les émissions intrinsèques et liées aux activités d’exploitation.
- Des solutions de transition énergétique, comme le développement de sources d’énergie et d’infrastructures de transport et de stockage à faible émission de carbone afin de décarboner les systèmes énergétiques.
- Des solutions pour capter et éliminer le carbone, notamment les technologies tournées vers l’avenir, ciblant le carbone présent dans l’atmosphère au moyen de technologies ou de solutions basées sur la nature.
Maintenir la cadence
La transition vers la carboneutralité pose de nombreux défis. La mise en œuvre d’une stratégie intégrée et efficace de décarbonation nécessite un important investissement en capitaux et en ressources. Les organisations tentent de continuer à offrir des produits et des services abordables malgré l’augmentation des coûts associés à la réduction des émissions d’origine opérationnelle, et la concurrence pour obtenir des capitaux s’intensifie chaque fois que de nouveaux participants entrent dans la course.
Les changements réglementaires et l’incertitude qui règne sur les marchés rendent la tâche encore plus compliquée. En effet, il est difficile pour les organisations d’anticiper l’avenir et de s’y préparer lorsque les changements politiques et commerciaux en matière de gestion des émissions de carbone sont imprévisibles, ce qui soulève des questions quant aux échéanciers et à la faisabilité du processus.
Par ailleurs, le manque de données de qualité et de technologies de pointe représente un autre obstacle. Les projets de décarbonation sont souvent planifiés et réalisés malgré le fait qu’on dispose de trop peu de données pour prévoir la réduction des émissions, la valider et en rendre compte avec précision. Heureusement, de nouvelles solutions logicielles peuvent aider les organisations à recueillir les données pertinentes relatives à leurs émissions actuelles, à tester des scénarios de réduction pour valider les mesures de décarbonation et à suivre le rendement des investissements visant la décarbonation. Ces logiciels permettent aux investisseurs d’évaluer le potentiel de décarbonation et de procéder à un contrôle diligent des nouveaux actifs.
Oui, la course est lancée et j’ai hâte d’encourager les participants et les aider à poursuivre l’entraînement, à s’améliorer et à persévérer. Après tout, notre avenir à tous dépend de leur succès.
Disposant de l’une des plus importantes équipes de services-conseils en infrastructure au pays et d’un réseau national de professionnels ESG de premier plan, KPMG met à votre service son expérience et son savoir à toutes les étapes de votre parcours de décarbonation. Découvrez comment notre équipe chevronnée et avant-gardiste peut vous aider à transformer les défis liés à la décarbonation en occasions de croissance.