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Observateurs du monde de l’entreprise et de leur transformation, Carenews, le média des acteurs de l’engagement, et KPMG France, leader de l’Audit et du Conseil, présentent le premier baromètre des directions de l’engagement, une étude inédite qui dresse le portrait de ces nouvelles fonctions qui se structurent aujourd’hui dans les entreprises.

 

Menée auprès de sociétés en majorité issues du CAC40 et du SBF120, cette enquête souligne notamment que :

  •  La loi PACTE a joué un rôle d’accélérateur pour le développement des directions de l’engagement. Parmi les entreprises analysées, 63 % ont une raison d’être et 7,7 % ont le statut de société à mission
  •  Les directions de l’engagement sont jeunes (62% sont apparues dans les 5 dernières années), mais leurs directeurs sont expérimentés (25 ans d’expérience en moyenne)
  •  Les entreprises s’orientent vers une institutionnalisation de ces directions et deviennent stratégiques : 29 % d’entre-elles sont intégrées dans les comités exécutifs, 67% reportent à la direction générale
  • La majorité d’entre elles a pour mission de réduire l’impact de l’entreprise sur le climat, mobiliser les collaborateurs et renforcer les liens de l’entreprise avec la société
  • Les périmètres de ces directions sont hétérogènes : les sujets de RSE sont présents neuf fois sur dix et ceux d’éthique, diversité, handicap moins d’une fois sur deux
  •  De même, il existe un décalage entre la principale raison de la montée en puissance de ces directions de l’engagement, le climat, et le principal objectif de leur action, la cohésion interne
     

Des directions de l’engagement dont le rôle stratégique et l’influence s’affirment

Source : KPMG – Carenews, 2022

Qu’elles se nomment directions de l’engagement (42 %), de la RSE (30 %) ou du développement durable (28 %), ces instances en charge de l’implication de l’entreprise sur des enjeux sociétaux se sont fortement affirmées au cours des dernières années, notamment dans le prolongement de la loi PACTE. Ainsi, l’étude de Carenews et KPMG France relève que, depuis 5 ans, leur nombre a fortement augmenté (+62 %), soit autant de créations sur cette période qu’au cours des 23 dernières années. 63 % des entreprises interrogées ont défini une raison d’être et 7,7 % ont adopté le statut d’entreprise à mission.

Le baromètre des directions de l’engagement indique par ailleurs que leur influence stratégique au sein des entreprises s’est également accrue grâce à une institutionnalisation progressive. Ainsi, 67 % des directions analysées sont rattachées à la direction générale et 17 % d’entre elles disposent d’un budget supérieur à 20 millions d’euros. De même, 70 % de leurs dirigeants font partie des instances dirigeantes, dont 29 % siègent au Comex. Ces derniers présentent le plus souvent des profils très seniors - 25 ans d’expérience en moyenne - et une trajectoire antérieure au sein de l’organisation pour 76 % d’entre eux (de plus de 11 ans pour 69 %). Autres faits notables, ce poste est occupé en majorité par des femmes (55 %).
 

Un périmètre et des objectifs hétérogènes

Historiquement cogéré par les directions de la communication, des ressources humaines, de la RSE et du mécénat, l’engagement a désormais un nouveau périmètre, dont les les missions sont souvent hétérogènes d’une entreprise à l’autre. À titre d’exemple, les sujets de développement durable et de RSE sont présents neuf fois sur dix, alors que ceux d’éthique, de diversité ou de handicap le sont moins d’une fois sur deux. L’étude souligne néanmoins trois principaux piliers transverses qui rendent compte des attributions de ces directions :

  • L’impact du métier (37 %), qui relève principalement de la lutte contre le réchauffement climatique
  • La mobilisation des collaborateurs (33 %), qui concerne le bénévolat et le mécénat de compétences
  •  Le lien avec la société (29 %), qui traite du mécénat et de l’investissement à impact
     

Source : KPMG – Carenews, 2022

L’enquête soulève, par ailleurs, que, si les raisons de la création des directions de l’engagement sont claires (le climat, la réputation et la valorisation de la marque employeur), les objectifs finaux de leurs actions ne sont pas nécessairement alignés, illustrant un certain décalage. Ainsi, pour l’essentiel des répondants interrogés, la lutte contre le réchauffement climatique est la principale raison de l’existence de leur direction, alors que la grande majorité d’entre eux est unanime pour dire que l’objectif premier est la cohésion interne au sein de l’entreprise.

 

Les directions de l’engagement se sont fortement structurées ces dernières années, à mesure que la pression liée aux défis sociaux et environnementaux s’est accentuée. Elles disposent aujourd’hui d'une large palette d'outils pour mener leurs actions : outil reporting RSE (72%), fondation d'entreprise (63%), plateforme d'engagement des collaborateurs (54%). Reste qu’elles doivent désormais s'ancrer dans le modèle économique de l'entreprise pour assurer leur pérennité et l’élargissement de leurs ressources dans les années à venir.

Guillaume Brault, président et co-fondateur de Carenews.

L’accélération du développement des directions de l’engagement témoigne du passage à l’action des entreprises vis-à-vis de leur responsabilité environnementale et sociétale. La notion de leur contribution au bien commun désormais inhérente à leur stratégie se traduit par la généralisation des raisons d’être. Chez KPMG France, la création d’une direction de l’engagement s’inscrit dans cette perspective. Elle accompagne notre réflexion collective sur notre raison d’être et notre passage en entreprise à mission, qui nous engagent à accélérer notre action en faveur d’un impact positif dans l’économie et la société.

Séverine Lèbre Badré, Directrice de l’engagement, Membre du Comité exécutif de KPMG France.


Méthodologie

L’étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 53 entreprises dont 37,5% sont issues du CAC40, 28,5% du SBF120 et 36,7% sont des sociétés hors indice.

Le baromètre se fonde à la fois sur une analyse des directions de l’engagement des sociétés sélectionnées pour l’enquête, ainsi que sur des entretiens qualitatifs menés auprès de leur direction.