Poursuite de l'adoption et de la croissance du secteur.
Web3 et crypto en France et en Europe
Publié le 19 mars 2024
L'essentiel
Pour la troisième année consécutive, l'Adan dévoile les résultats de son étude annuelle sur le Web 3 et la crypto en France et en Europe, réalisée en partenariat avec KPMG en France et l’institut de sondage d’Ipsos. L'édition 2024 de l'étude confirme la poursuite de l’adoption des crypto-actifs parmi les populations adultes, le développement et la structuration de l’industrie Web 3 mais aussi des obstacles persistants auxquels les entreprises font face. Cette troisième étude, se fondant sur des données collectées en décembre 2023, dresse un état des lieux du Web 3 en France et dans quatre pays européens (Allemagne, Italie, Pays-Bas et Royaume-Uni) décliné en deux axes. Le premier volet présente l'étendue de l'adoption des crypto-actifs au sein des populations sondées. Le second volet dessine les contours de l’industrie française du Web 3 faisant écho à la première édition de notre étude.
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En synthèse, les résultats de l'étude montrent qu’en 2023 :
- L’adoption progresse en France pour la troisième année consécutive : 12% des Français détiennent des crypto-actifs (contre 9,4% l'an dernier) et 15% en ont déjà détenu.
- En Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, l'adoption demeure plus importante qu'en France. Cependant, la France comble son retard en étant le seul pays dont le nombre de détenteurs actifs croît.
- La majorité des détenteurs de crypto-actifs possèdent déjà des produits financiers classiques et voit en cette nouvelle classe d’actifs une opportunité de diversification.
- Il existe un intérêt de la population pour les usages du Web 3 dans les domaines du paiement, de l'identité numérique souveraine ou des jeux vidéo.
- 2024 est une année de conquête pour les entreprises du Web 3 avec une volonté forte d’embaucher et de recherche de capitaux pour se développer.
- La recherche de partenaires bancaires semble s’améliorer mais demeure un point d’attention très fort.
Une adoption continue qui confirme l’intérêt croissant pour les crypto-actifs
Le niveau de possession des crypto-actifs augmente de 28% en moins d’un an. Début 2024, 12% des Français possèdent des crypto-actifs, ce qui représente une augmentation de 28% du nombre de détenteurs par rapport à début 2023 (9,4%), soit une adoption avoisinant les 6,5 millions de personnes.
L’intérêt pour les crypto-actifs par les citoyens laisse toujours entrevoir une croissance de ce marché sur les années à venir. Début 2024, 23% des répondants souhaiteraient acquérir des crypto-actifs à l'avenir (contre 26% en 2023).
L’adoption des cryptos touche principalement un public jeune (18-35 ans) et majoritairement masculin. La surreprésentation des jeunes continue de se renforcer parmi les Français ayant déjà détenu des crypto-actifs, 57% d’entre eux ayant désormais moins de 35 ans, contre 50% début 2023. La tranche d'âge 18-24 ans voit même sa représentation doubler, passant de 12% à 24% de détenteurs en 2024.
Les détenteurs de crypto-actifs sont des investisseurs prudents et qui ont une démarche de diversification. La majorité d’entre eux (54%) investissent moins de 10% de leur épargne en crypto-actifs, ces derniers étant un complément à leurs investissements financiers classiques (dans des actions). 23% des détenteurs de crypto-actifs privilégieraient d’en acquérir auprès de leurs intermédiaires bancaires traditionnels si ce canal d’acquisition existait.
L'étude met en évidence un rattrapage du taux de détenteurs de crypto-actifs en France par rapport aux autres pays. En Europe, les Pays-Bas gardent la plus grande part de détenteurs actuels avec 17% contre 16% au Royaume-Uni, 12% en France et en Allemagne, 11% en Italie. Cependant , la France est le seul pays où cette part progresse, alors qu'elle stagne ou baisse dans les autres pays européens étudiés.
Les Français comprennent que le Web 3 offre des applications et usages nombreux au-delà du seul investissement :
- Le paiement : 26% des Français et 82 % des détenteurs de crypto-actifs se disent favorables au développement des paiements en crypto-actifs en 2024.
- L’identité numérique : 43% des Français se déclarent intéressés par une solution d’identité numérique autonome des GAFAM. Et sur ces 43%, 58% souhaiteraient pouvoir gérer leurs données d’identité via un portefeuille qu'ils détiennent eux même, contre 22% qui délègueraient cette gestion à l’État et 20% à un tiers institutionnel
- L’industrie du jeu vidéo : 21% des détenteurs de crypto-actifs ont joué à des jeux vidéo Web 3 et les Français s’y intéressent autant pour l'intrigue du jeu que pour les récompenses qui y sont distribuées.
- L’environnement apparaît comme une préoccupation forte pour les 15% de Français ayant déjà détenu des crypto-actifs, avec 63% déclarant que cela impact leur choix d’intermédiaire ou d’investissement dans certains actifs plutôt que d’autres.
Des entreprises françaises confiantes malgré de nombreux obstacles
Le tissu des entreprises du Web 3 reste principalement composé de jeunes TPE, en croissance forte (69%) et dont les services sont très diversifiés (tokenisation, conservation, NFT, Finance Décentralisée, paiement, etc.)
Les entreprises comptent réembaucher en 2024, après un léger recul sur l’année 2023. La cyclicité des marchés de crypto-actifs et l’adoption croissante inspirent confiance aux acteurs. En 2023, le secteur Web 3 français, comme le reste de la tech mondiale, a connu un ralentissement de sa croissance et une baisse de ses effectifs (-11% par rapport à 2022 après avoir triplé en 4 ans). Malgré cela, les entreprises restent confiantes pour l’année à venir : 85,7% des répondants prévoient un redémarrage de l’embauche en 2024.
Les entreprises en early stage arrivent à récolter des fonds auprès d'investisseurs français mais peinent sur des maturités plus tardives. Plus de la moitié des répondants ont levé des fonds par le passé et leurs investisseurs sont majoritairement Français, mais à des stades précoces de maturité. A des stades plus avancés, les levées et la présence d'investisseurs français se raréfient. De plus, malgré la raréfaction des financements en 2023, une majorité des entreprises (73%) ambitionnent de lever des fonds dans le futur en 2024.
L’offre bancaire et assurantielle pour les entreprises du Web 3 s’est davantage déployée au cours de ces deux dernières années, mais l’accès à ces services est toujours cité comme un problème de premier plan par les acteurs. Même si la recherche de partenaires tend à se simplifier, les répondants ont, pour la majorité, toujours du mal à trouver une banque ou une compagnie d’assurance capable et disposée à répondre à leurs besoins.
Méthodologie
La troisième édition de l’étude a pour objectifs de mettre à jour les chiffres concernant le niveau d’adoption par le grand public, d’explorer de nouveaux axes, en y ajoutant une dimension européenne et d’offrir un aperçu des différentes applications existantes (paiement, identité numérique, jeux vidéo).
Les données concernant l’adoption en France et en Europe reposent sur un sondage mené par l’institut de sondage IPSOS. L’échantillon de l’étude est similaire à celui de la précédente édition : il couvre une population de 2001 répondants français de plus de 18 ans. Des échantillons complémentaires ont été ajoutés à cette édition afin de positionner l’adoption en France par rapport à celle d’autres pays européens comme l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et les Pays Bas. Les échantillons oscillent entre 1095 et 1129 personnes interrogées pour les quatre pays. Les répondants ont entre 16 et 75 ans pour l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie.
Le deuxième volet de l’étude repose sur un questionnaire diffusé auprès des acteurs de l’écosystème via les réseaux de l’Adan. Il en résulte 51 réponses de la part d’entreprises ayant une ou plusieurs activités Web 3 en France. Ces entreprises sont représentatives de la diversité des activités qu’englobe le Web 3 en France, mais n'apportent pas une vision exhaustive du secteur. Les informations quantitatives et qualitatives ont ensuite été regroupées puis analysées par les équipes de KPMG en France et de l’Adan afin d’en dégager des tendances et des enseignements.