L'essentiel

    La directive CSRD introduit une nouvelle ère de transparence pour les banques européennes, en combinant pour la première fois matérialité d’impact et matérialité financière.

    Notre étude Pulse of Banking 2025 dévoile les enseignements appris auprès d'un panel de 20 banques européennes. À travers l’analyse des premières publications conformes à la directive CSRD, l’étude met en lumière les avancées du secteur bancaire européen en matière de finance durable et souligne les principales tendances ESG, tout en identifiant les défis qui restent à relever.

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    Contexte

    La directive CSRD impose aux entreprises, notamment les banques et acteurs de la finance, de publier des états de durabilité détaillant leur manière de gérer les enjeux de durabilité matériels. Les grandes entreprises cotées, les établissements bancaires français et les entités d'intérêt public (EIP) déjà soumises au reporting NFRD, forment la première vague soumise à la publication du rapport de durabilité en 2025 sur l’exercice 2024. Les principaux objectifs de cette directive sont :

    • Gestion des IROs : Les entreprises doivent analyser les impacts, risques et opportunités significatifs selon le principe de double matérialité, et rendre compte de leur stratégie et des actions engagées.
    • Uniformisation des informations : La directive impose un cadre harmonisé via les normes ESRS pour garantir la clarté et la comparabilité des données ESG.
    • Transparence et comparabilité : Les entreprises doivent publier des indicateurs précis sur leurs impacts ESG, dont les émissions de CO2, la politique de gestion des ressources humaines ou encore les ambitions en termes de diversité.
    • Soutien aux investissements durables : En rendant les performances ESG comparables, la directive facilite l’identification des acteurs les plus engagés.

    Chiffres clés

    • 90 % des banques adhèrent à la Net Zero Banking Alliance
    • 65 % publient des données complètes sur les scopes 1, 2, 3 (y compris émissions financées)
    • 55 % identifient la cybersécurité comme thématique prioritaire
    • 80% des banques ont communiqué sur des engagements de réduction des GES sur les émissions financées.

    Enseignements clés

    La double matérialité s’impose comme filtre stratégique : Les banques et acteurs fintech ont su s’approprier la logique de double matérialité définie par la CSRD, centrée sur les enjeux significatifs. Quatre thématiques font consensus : changement climatique, effectifs propres, consommateurs finaux et éthique des affaires.Les émissions financées, un défi méthodologique majeur : 95 % de l’empreinte carbone des banques provient des émissions financées, mais les méthodologies et périmètres sont encore hétérogènes, rendant les comparaisons complexes.Le numérique, un impact sous-estimé : Bien que représentant jusqu’à 35 % des émissions scope 2, l’impact environnemental du numérique reste peu documenté. Les initiatives de numérique responsable sont rarement valorisées dans les rapports, alors qu’elles pourraient devenir un pilier stratégique de performance durable.Plans de transition : des engagements encore trop génériques : 80 % des banques ont publié des plans de transition sur les émissions financées, souvent exprimés en intensité mais sans lien clair avec les actifs concernés ni couverture des scopes complets.Une information plus dense, mais pas toujours exploitable : Malgré la standardisation, la complexité et la technicité de l’information nuisent à sa compréhension. Notre étude appelle à structurer l’information pour la transformer en outil de gestion opérationnelle.

    La CSRD marque un tournant pour le secteur bancaire européen en instaurant des exigences de transparence sur les enjeux ESG. Si les premières publications témoignent d’un engagement réel et d’efforts de structuration, elles révèlent également des limites méthodologiques, des disparités sectorielles et une lisibilité perfectible.

    Transformer ces rapports en outils de pilotage stratégique pour les services financiers nécessite encore des avancées : clarification des périmètres, meilleure intégration des plans de transition, et structuration des données pour un usage opérationnel. Dans un contexte de simplification des normes ESRS et d’abandon des standards sectoriels spécifiques, la coopération entre établissements devient essentielle.

    Le secteur bancaire en France a engagé la transformation de son écosystème face aux défis ESG. À présent, il lui revient de franchir une nouvelle étape : faire de la durabilité un levier de performance ESG, d’innovation et de résilience à long terme pour les activités bancaires.

    Tags : Banque, Audit, ESG

    Contacts :

    Arnaud Bourdeille

    Associé, Responsable du secteur Banque

    KPMG en France

    Marie-Christine Ferron-Jolys
    Marie-Christine Ferron-Jolys

    Associée, Audit et Réglementation Bancaire

    KPMG en France

       

    Sylvie Miet
    Sylvie Miet

    Associée, Lead Regulatory & Sustainable Banking Hub

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