Par le passé, la productivité au Canada a longtemps représenté une lacune qu’il n’y avait pas lieu de combler. Notre proximité géographique et culturelle par rapport à la plus grande économie mondiale, ainsi que la dépendance qui en résulte, a plus ou moins entretenu cette lacune. Toutefois, cette période est révolue. Compte tenu des menaces constantes à notre indépendance économique et politique et de notre ambition nouvellement ravivée de construire, de croître et de réaffirmer notre souveraineté en plus de notre leadership sur la scène mondiale, nous devons trouver un moyen de combler cette lacune par nous-mêmes et une fois pour toutes.

Les résultats du rapport Perspective des chefs de la direction canadiens en 2025 de KPMG indiquent que les dirigeants d’entreprise canadiens examinent la productivité dans son ensemble, en alliant l’ingéniosité humaine et l’innovation numérique dans des cultures de confiance.1 Si les résultats montrent également que les chefs de la direction abordent principalement le défi sur le plan de leur organisation individuelle, et non à titre d’urgence ou de priorité nationale, les progrès réalisés peuvent avoir des retombées sur les deux plans. Le moment est venu d’explorer les possibilités.

Une exploration en profondeur pour s’élever

Heureusement, les chefs de la direction canadiens ne se contentent pas de solutions superficielles qui entraînent des gains à court terme. Pour obtenir une croissance durable, ils investissent dans l’intelligence artificielle (IA) et la transformation numérique; l’amélioration des compétences de la main-d’œuvre et une culture de productivité; et le développement durable, l’innovation et les partenariats. Les trois grandes occasions sur lesquelles ils misent sont celles qui leur rapporteront les meilleurs résultats.

Les trois principales occasions que les chefs de la direction canadiens sont prêts à saisir en 2025

  

Intelligence artificielle et transformation numérique

L’intelligence artificielle est considérée comme un facteur clé de productivité, d’efficience et d’avantage concurrentiel, surtout lorsqu’on l’associe à une gouvernance et à une amélioration des compétences solides.

Amélioration des compétences de la main-d’œuvre et culture positive

La constitution d’une main-d’œuvre formée pour l’avenir représente à la fois un facteur d’atténuation des risques et de croissance.

Innovation, développement durable et partenariats

Adopter l’innovation et le développement durable répond non seulement aux attentes réglementaires et sociétales, mais ouvre également de nouveaux marchés et de nouvelles possibilités d’investissement.

L’IA trône au sommet des préoccupations, puisque 78 % des chefs de la direction canadiens la nomment comme une priorité d’investissement absolue, un résultat qui surpasse la moyenne mondiale de 71 %. Toutefois, ce n’est pas la technologie qui fait réellement la différence, mais la façon dont les organisations préparent leur personnel à travailler avec la technologie. Les entreprises canadiennes ont une longueur d’avance sur le plan de la gouvernance et de l’éthique en matière d’IA (26 % par rapport à 20 % à l’échelle mondiale) et, comme il a été mentionné précédemment, les investissements dans l’amélioration des compétences de la main-d’œuvre font partie de leurs priorités.

Grâce à ces investissements, les entreprises canadiennes se positionnent pour tirer de l’IA un avantage concurrentiel et susciter la croissance du secteur. Même si 69 % d’entre elles ont confiance en leur capacité à suivre le rythme de l’évolution de l’IA, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne mondiale de 74 %, elles connaissent les avantages potentiels de la diversification des compétences et des capacités, de l’augmentation de l’efficacité et de la productivité qui accompagne l’automatisation ainsi que de l’amélioration de la prise de décisions et de l’analyse de données.

78%

78 % des chefs de la direction canadiens la nomment comme une priorité d’investissement absolue

Les grandes priorités consistent à combler les lacunes en matière de compétences numériques et à investir dans l’apprentissage continu; effectivement, 83 % des chefs de la direction canadiens s’accordent pour dire que le perfectionnement des compétences est essentiel pour assurer la productivité à l’avenir. Près du tiers (29 %) d’entre eux voient les lacunes dans les compétences comme leur plus grand défi, ce qui souligne l’importance de former la main-d’œuvre pour l’avenir.

Ainsi, il n’est pas étonnant que les chefs de la direction canadiens aient plus tendance que leurs homologues à l’échelle mondiale à accorder la priorité au perfectionnement des talents et à l’adoption responsable de la technologie. En effet, leurs investissements légèrement plus élevés dans l’amélioration des compétences et la préparation à l’adoption de l’IA (25 % par rapport à 21 % ailleurs dans le monde), ainsi que dans le bien-être et la santé mentale des employés (14 % par rapport à 10 %) reflètent clairement leur engagement à bâtir des organisations résilientes et prêtes pour l’avenir.

Par ailleurs, les organisations canadiennes ne misent pas sur l’innovation et le développement durable seulement pour répondre aux exigences réglementaires; elles le font aussi pour se différencier sur le marché. Il va sans dire que les chefs de la direction canadiens ont plus tendance que leurs homologues à l’échelle mondiale à travailler en collaboration avec les organismes de réglementation et les responsables des politiques au sujet de l’innovation (59 % par rapport à 53 %), et 78 % d’entre eux estiment que l’IA peut contribuer à réduire les émissions. En intégrant l’amélioration continue à la stratégie d’entreprise et en formant des partenariats stratégiques, les dirigeants canadiens font de leurs entreprises des championnes de la croissance durable, ce qui est exactement ce dont le pays a besoin en ce moment charnière.

Quels obstacles pourraient se dresser sur leur chemin? Les chefs de la direction mentionnent les lacunes en matière de cybersécurité et le risque numérique; la difficulté d’acquérir et de fidéliser des talents en numérique ou l’échec dans l’atteinte de leurs objectifs d’amélioration des compétences; ainsi que la conformité à des règlements complexes.

78%

78 % des chefs de la direction canadiens la nomment comme une priorité d’investissement absolue

Les trois principaux défis auxquels les chefs de la direction canadiens devront faire face en 2025

  

Cybersécurité et risque numérique

L’adoption rapide de l’IA et des outils numériques accroît l’exposition aux cybermenaces, faisant de la résilience et de la protection une priorité absolue.

Acquisition, fidélisation et pénurie de talents

La productivité et l’innovation dépendent de la disponibilité de talents adéquats, et les chefs de la direction canadiens sont plus susceptibles d’investir dans les améliorations des compétences et l’apprentissage continu.

Complexité et conformité réglementaires

S’adapter à l’évolution de la réglementation – en particulier en matière d’IA, de données et d’ESG – exige agilité et engagement proactif avec les décideurs politiques.

Déjà, les risques liés à la cybersécurité n’ont jamais été aussi élevés. Quarante pour cent des chefs de la direction canadiens mentionnent la cybersécurité comme un domaine important dans lequel il faut investir davantage, un résultat légèrement supérieur par rapport à la moyenne mondiale. Par ailleurs, comme 97 % d’entre eux expriment des préoccupations par rapport à la fraude, au vol d’identité et aux cyberattaques, il est évident que les gains de productivité sont contre-productifs s’ils perturbent les activités, portent atteinte à la réputation et entraînent une perte de confiance.

Les dirigeants se concentrent principalement sur les cyberrisques liés à l’IA, et investissent pour protéger leurs organisations et leurs clients. Toutefois, seulement 16 % des chefs de la direction canadiens (par rapport à 20 % à l’échelle mondiale) ont confiance en la capacité de leurs employés à tirer pleinement parti de l’IA, à être prêts à réagir et à savoir quoi faire en cas de cyberincident. De plus, seulement 17 % d’entre eux (par rapport à 20 % ailleurs dans le monde) affirment que leur organisation a les moyens d’offrir la formation nécessaire pour l’amélioration des compétences en premier lieu afin que les employés tirent pleinement parti de l’IA. Bien entendu, ce résultat explique pourquoi les investissements en ce sens font partie de leurs grandes priorités.

97%

97 % des chefs de la direction canadiens d’entre eux expriment des préoccupations par rapport à la fraude, au vol d’identité et aux cyberattaques

En ce qui concerne la conformité à la réglementation, il s’agit d’une autre source de frustration de longue date pour les chefs de la direction canadiens, tout comme la productivité. Dans une grande mesure, ces deux problèmes sont interconnectés. Des lois récentes, comme le projet de loi C-5, sont destinées à réduire le fardeau réglementaire, du moins pour les projets jugés comme étant d’intérêt national. Dans ce domaine, il est également attendu que l’IA accomplira la plus grande partie du travail.

La bonne combinaison

Pour gagner du terrain aussi efficacement que possible, à la fois au sein de leur organisation et pour toutes les autres au pays, les chefs de la direction canadiens doivent combler la lacune de la productivité en l’abordant comme un défi dynamique et multidimensionnel qui tient compte du personnel, de la technologie et de la confiance, et qui appuie la stratégie au moyen d’investissements ciblés.

Les dirigeants qui atteindront le juste équilibre sont ceux qui dirigeront leur organisation, et notre pays, vers un avenir caractérisé par la résilience, la croissance et un but, et dans lequel la productivité ne représente plus du tout une lacune.

Aspects à explorer en premier

  • Fournir au personnel les outils nécessaires et renforcer les compétences. Placez l’amélioration des compétences et l’adaptabilité au cœur de votre culture. Les gains de productivité surviennent lorsque les employés ont les moyens d’utiliser efficacement les technologies, ce qui leur donnera le temps de se concentrer sur des activités à forte valeur ajoutée que seuls les humains peuvent accomplir adéquatement.
  • Accélérer l’adoption responsable de la technologie. Traitez l’IA et la transformation numérique comme des impératifs stratégiques, mais alliez-les à une gouvernance solide et à la cyberrésilience. La productivité repose sur la confiance, à la fois entre les membres du personnel et entre le personnel et la technologie.
  • Participer à l’établissement des règles. L’innovation et la durabilité peuvent ouvrir la voie à de nouveaux marchés et créer une valeur durable. Les chefs de la direction doivent travailler en collaboration avec les responsables des politiques pour contribuer à éclairer et à orienter le contexte réglementaire afin d’établir des relations et de trouver de nouvelles occasions.

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À propos du sondage Perspective des chefs de la direction de KPMG et du sondage sur l’adoption de l’IA générative en entreprise

La 11e édition du rapport Perspective des chefs de la direction de KPMG, auquel ont participé 1 350 chefs de la direction entre le 5 août et le 10 septembre 2025, fournit des renseignements uniques sur l’état d’esprit, les stratégies et les tactiques de planification des chefs de la direction. Tous les répondants pilotent des sociétés dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 500 millions de dollars américains, et un tiers des sociétés sondées ont un chiffre d’affaires annuel de plus de 10 milliards de dollars américains. Le sondage a été mené auprès de chefs de la direction dans 11 grands marchés (Allemagne, Australie, Canada, Chine, Espagne, États-Unis, France, Inde, Italie, Japon et Royaume-Uni) et dans 12 secteurs d’activité (gestion d’actifs; automobile; services bancaires; consommation et commerce de détail; énergie; soins de santé; infrastructure; assurance; sciences de la vie; fabrication; technologie; télécommunications).

Entre le 15 août et le 3 septembre 2025, KPMG au Canada a sondé 753 dirigeants d’entreprise pour obtenir leurs points de vue sur l’adoption, l’intégration et le rendement du capital investi de l’IA, ainsi que sur la formation et les compétences des employés. Le sondage en ligne a été mené sur la plateforme de recherche Methodify de Sago. Soixante-quatre pour cent (64 %) des répondants travaillent pour des sociétés fermées et 36 %, pour des sociétés cotées en bourse. Trente pour cent (30 %) ont déclaré des recettes annuelles supérieures à 1 milliard de dollars; 35 %, entre 500 millions et 1 milliard de dollars; 30 %, entre 100 millions et 500 millions de dollars; et 5 %, entre 50 millions et 100 millions de dollars.