Notre rapport Perspective des chefs de la direction canadiens en 2025 révèle un paradoxe percutant : les dirigeants ont confiance en la croissance de leurs entreprises et de leurs secteurs, mais sont moins optimistes par rapport à l’économie canadienne et mondiale.1

Ces résultats indiquent une concentration stratégique qui reflète une tendance des chefs de la direction canadiens à se concentrer sur ce qu’ils peuvent contrôler. Ils recherchent activement des occasions de croissance, de diversification et de renforcement de leur position qui sont prudentes. Toutefois, le contexte de conflit et de tensions géopolitiques apparemment insolubles avec notre plus grand partenaire commercial exige davantage que de la prudence.

Il exige de diriger avec audace, courage et détermination.

De la confiance enrobée de prudence

Le sondage de 2025 montre que, malgré des préoccupations complètement différentes, 79 % des chefs de la direction canadiens ont plus confiance dans la croissance de leur entreprise (par rapport à 76 % l’an dernier) et dans celle de leur secteur (84 %; augmentation marquée par rapport à 71 % en 2024). Cependant, seulement 74 % ont confiance dans l’économie canadienne (en baisse par rapport à 83 %) et seulement 63 %, dans l’économie mondiale (en baisse par rapport à 69 %).

Degré de confiance envers les perspectives de croissance des trois prochaines années

Enterprise

2025
79%
79%
2024
76%
76%
2023
80%
77%
2022
91%
85%

Secteur

2025
84%
82%
2024
71%
74%
2023
87%
78%
2022
91%
85%

Pays

2025
74%
81%
2024
83%
78%
2023
89%
78%
2022
96%
85%

Économie mondiale

2025
63%
68%
2024
69%
72%
2023
69%
73%
2022
76%
71%

Source : Perspective des chefs de la direction canadiens en 2025

La prudence générale dont font preuve les chefs de la direction est compréhensible. Cette année, la résilience de la chaîne d’approvisionnement trône au sommet de leurs préoccupations, ce qui est parfaitement logique puisque les droits de douane punitifs et les conflits géopolitiques apparemment insolubles se répercutent sur la population, en plus de la circulation des marchandises.

La cybersécurité figure encore parmi les cinq grandes préoccupations, cette fois au troisième rang, en baisse par rapport au deuxième rang qu’elle occupait en 2024, le sentiment d’urgence étant passé cette année aux contraintes réglementaires, même si les chefs de la direction comprennent que les cybermenaces exigent une vigilance constante. Les préoccupations concernant l’éthique, la gouvernance et l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) complètent les cinq plus grandes préoccupations et y figurent pour la première fois cette année.

Préoccupations des chefs de la direction canadienne

2025

Chaîne d'approvisionnement
26%
28%
Préoccupations liées à la réglementation
25%
19%
Cybersécurité
24%
23%
Éthique et gouvernance de l’IA
23%
13%
Intégration de l’IA dans les processus et les systèmes de l’organisation
22%
24%

2024

Enjeux opérationnels
23%
14%
Cybersécurité
20%
13%
Risque d'atteinte à la réputation
9%
7%
Environnementaux/changements climatiques
9%
8%
Chaîne d'approvisionnement
9%
14%

Source: Perspective des chefs de la direction canadiens en 2025

La différence n’est pas seulement statistique, mais aussi stratégique. Les chefs de la direction redoublent les efforts consacrés à l’efficacité opérationnelle, à la stratégie de gestion des talents et à la transformation numérique. En parallèle, l’IA a remplacé les facteurs ESG au sommet de leurs priorités, 73 % d’entre eux prévoyant attribuer de 10 à 20 % de leur budget à des initiatives liées à l’IA.

Priorités opérationnelles des chefs de la direction canadiens

1
Compréhension et mise en œuvre l’IA générative dans l’ensemble de l’organisation
2
Mise en œuvre d’initiatives ESG
3
Attraction et fidélisation des meilleurs talents

Source: Perspective des chefs de la direction canadiens en 2025

Ces résultats reflètent une réaction rationnelle face à l’incertitude. Toutefois, ils indiquent également que les chefs de la direction continuent d’investir malgré l’incertitude dans le but de croître et de prendre une position dominante sur le marché.

Pour susciter et maintenir un élan, les chefs de la direction doivent diriger avec conviction. Cela signifie qu’ils doivent :

  • Investir dans la transformation malgré les fluctuations économiques.
  • Intégrer l’IA aux opérations pour stimuler la productivité, la résilience et l’innovation.
  • Favoriser une collaboration intersectorielle pour tabler sur une progression commune.
  • Communiquer avec transparence pour bâtir la confiance et harmoniser les objectifs.

Il ne s’agit pas d’ignorer le risque, mais de le gérer avec clarté et courage. Il s’agit également d’une occasion qui coïncide avec une initiative nationale audacieuse, soit l’adoption du projet de loi C-5, intitulé Loi sur l’unité de l’économie canadienne, qui marque un moment décisif dans la stratégie d’infrastructure du Canada. Cette loi représente notamment une invitation pour les chefs de la direction à faire coïncider leurs ambitions avec un cadre national conçu pour accélérer la croissance, approfondir les relations commerciales et créer une nouvelle prospérité au Canada.

Oser bâtir et diriger

La convergence de la baisse de confiance macroéconomique et de l’élan national vers la transformation de l’infrastructure représente un moment unique dont les dirigeants doivent tirer parti pour façonner l’avenir du Canada.

Dans notre sondage, nous avons demandé aux chefs de la direction de nommer les qualités de leadership les plus essentielles pour diriger leur organisation dans un contexte d’instabilité géopolitique et de faible croissance économique. Les chefs de la direction canadiens mentionnent la « capacité à diriger la transformation et le changement de culture », la « capacité à agir avec une grande agilité et à accélérer la prise de décisions sous pression », le « renforcement des capacités de projection stratégique et de planification de scénarios » et le fait d’assurer « la compréhension et la connaissance de l’IA » chez leurs employés.

Ils ont manifestement bien conscience de la situation. Dans ce contexte, que signifie faire preuve de leadership audacieux? Il s’agit de faire ce qui suit :

  • Favoriser la productivité et l’innovation à titre d’impératifs stratégiques, et non seulement d’objectifs opérationnels.
  • Explorer des modèles de financement mixtes qui comprennent une participation autochtone, des partenariats publics-privés et un soutien du gouvernement fédéral.
  • Accorder la priorité à la cybersécurité au conseil d’administration en investissant à la fois dans la technologie et les talents pour protéger les données, les opérations et la réputation.
  • Axer les stratégies en matière de fusions et d’acquisitions sur la création de valeur à long terme et la gestion des risques en veillant à ce que chaque décision soutienne une croissance durable.
  • Trouver le juste équilibre entre l’optimisme et le réalisme en effectuant des tests de résistance aux chocs macroéconomiques, à l’inflation et à la volatilité de la chaîne d’approvisionnement, et ce, même en visant une croissance solide et durable.

Le Canada prépare le terrain pour bâtir avec grandeur, audace et rapidité. En tant que dirigeants d’entreprises, nous devons égaler cette ambition. Nous ne pouvons pas attendre que l’économie se stabilise d’elle-même. Il nous revient de le faire. Il faut faire preuve d’audace et d’ambition pour agir. Il faut faire preuve du leadership nécessaire pour tirer parti de cette occasion historique.

Le moment est venu pour le Canada de briller. Nous ne pouvons pas laisser passer cette occasion. Dirigeons avec audace, investissons avec conviction et collaborons avec intention.

Soyons courageux.

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À propos du sondage Perspective des chefs de la direction de KPMG et du sondage sur l’adoption de l’IA générative en entreprise

La 11e édition du rapport Perspective des chefs de la direction de KPMG, auquel ont participé 1 350 chefs de la direction entre le 5 août et le 10 septembre 2025, fournit des renseignements uniques sur l’état d’esprit, les stratégies et les tactiques de planification des chefs de la direction. Tous les répondants pilotent des sociétés dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 500 millions de dollars américains, et un tiers des sociétés sondées ont un chiffre d’affaires annuel de plus de 10 milliards de dollars américains. Le sondage a été mené auprès de chefs de la direction dans 11 grands marchés (Allemagne, Australie, Canada, Chine, Espagne, États-Unis, France, Inde, Italie, Japon et Royaume-Uni) et dans 12 secteurs d’activité (gestion d’actifs; automobile; services bancaires; consommation et commerce de détail; énergie; soins de santé; infrastructure; assurance; sciences de la vie; fabrication; technologie; télécommunications).

Entre le 15 août et le 3 septembre 2025, KPMG au Canada a sondé 753 dirigeants d’entreprise pour obtenir leurs points de vue sur l’adoption, l’intégration et le rendement du capital investi de l’IA, ainsi que sur la formation et les compétences des employés. Le sondage en ligne a été mené sur la plateforme de recherche Methodify de Sago. Soixante-quatre pour cent (64 %) des répondants travaillent pour des sociétés fermées et 36 %, pour des sociétés cotées en bourse. Trente pour cent (30 %) ont déclaré des recettes annuelles supérieures à 1 milliard de dollars; 35 %, entre 500 millions et 1 milliard de dollars; 30 %, entre 100 millions et 500 millions de dollars; et 5 %, entre 50 millions et 100 millions de dollars.