Les dirigeants d’entreprise de partout au Canada continuent de faire preuve d’une résilience remarquable. Bien que la prudence demeure de mise, les résultats du plus récent sondage de KPMG Entreprises privées auprès des organisations indiquent que le budget fédéral de 2025 a suscité un nouvel optimisme de la part des entreprises à capital fermé.
Plus du double des répondants se disent maintenant plus confiants envers les perspectives de croissance économique du Canada qu’ils ne l’étaient avant l’annonce du budget, comparativement à ceux qui sont devenus moins confiants (54 % contre 26 %).
Le budget de 2025 se concentre sur l’augmentation des exportations ailleurs que vers les États-Unis, sur l’attraction d’investissements autres qu’américains, sur l’amélioration de la capacité et de la résilience dans les secteurs essentiels, ainsi que sur la stimulation de l’innovation et de la productivité dans les secteurs essentiels.
Pour les sociétés fermées canadiennes, cette évolution stratégique de la politique commerciale du pays devrait être considérée comme une occasion d’accorder la priorité à la diversification des marchés (interprovinciaux entre autres), d’intégrer la résilience à leurs modèles d’affaires et de moderniser leurs activités.
Toutefois, malgré le sentiment d’une plus grande confiance après le dépôt du budget, l’incertitude persiste. À l’avenir, les dirigeants d’entreprise doivent réévaluer soigneusement leurs objectifs et déterminer comment devancer les priorités changeantes du marché.
Orientation stratégique de haut niveau du budget de 2025
Diversification des marchés : La stratégie de diversification du commerce vise à doubler les exportations outre-mer au cours de la prochaine décennie. Les principales initiatives comprennent l’investissement dans de nouveaux corridors et infrastructures pour le commerce, le soutien à l’accès aux marchés asiatiques et européens en forte croissance et la mise en œuvre de politiques comme « Acheter canadien » pour soutenir les secteurs nationaux et aider les entreprises à diversifier leurs produits et leurs marchés.
Renforcer la résilience : Afin d’améliorer la capacité du Canada à résister à l’incertitude mondiale, le budget de 2025 prévoit de nouveaux investissements dans les infrastructures, l’énergie propre, le logement et la résilience commerciale. Cette « absorption des chocs » soutiendrait les propres efforts de résilience d’une entreprise en aidant à atténuer les facteurs de risque géopolitiques et économiques, à réduire les coûts inutiles et à fournir des coussins financiers.
Stimuler l’innovation et la productivité : La super-déduction sur la productivité du budget et les incitatifs fiscaux plus importants en R-D visent à encourager l’investissement dans la technologie, la machinerie et la propriété intellectuelle. Le gouvernement stimule également l’infrastructure d’IA, favorise la commercialisation de la propriété intellectuelle canadienne et attire des talents du monde entier.
L’accès aux capitaux est une priorité
À mesure que l’incertitude s’accroît, il devient de plus en plus nécessaire d’être aussi performant et efficace que possible, surtout pour atténuer les risques et renforcer la résilience. Pour saisir également les occasions présentées dans le budget, les entreprises privées, en particulier, cherchent à obtenir des apports de capitaux. Malheureusement, 73 % d’entre elles ont de la difficulté à obtenir les capitaux nécessaires pour faire face à l’incertitude commerciale et économique actuelle.
Les répercussions d’une compression des capitaux peuvent se faire sentir à l’échelle de l’organisation, car les entreprises privées se voient forcées de réduire leurs plans d’expansion (50 %), d’éliminer les rôles redondants (45 %) et de réduire leurs investissements dans les nouvelles technologies (39 %), ce qui pourrait exacerber d’autres défis à court terme.
L’incertitude économique et commerciale domine généralement la prise de décisions à court terme : 69 % des entreprises la désignent comme le principal facteur de leur réflexion stratégique, s’ensuit la concurrence sur le marché (46 %), l’embauche et la fidélisation des talents (41 %), la cybersécurité (40 %) et les pressions réglementaires (38 %).
Malgré cette incertitude, il y a un réel optimisme. Le principal défi, pour tout le monde, est de le soutenir.
Les cinq principaux défis à court terme pour les sociétés à capital fermé
Source : Sondage de KPMG Entreprises privées auprès d’organisations
Les entreprises à capital fermé, y compris les bureaux de gestion familiale, doivent trouver un équilibre entre l’optimisme et une attention particulière portée aux obstacles actuels. Compte tenu de la forte demande de capitaux qui persiste, les sociétés devraient revoir leur structure d’affaires pour équilibrer les considérations fiscales, juridiques et familiales, y compris la planification de la relève. Il est essentiel de relever avec succès les défis pressants d’aujourd’hui pour soutenir le progrès et assurer la croissance à long terme.
Se recalibrer pour une croissance durable
Les entreprises à capital fermé canadiennes cadrent avec les priorités du budget de 2025. Pour tirer parti des possibilités de croissance, elles indiquent qu’elles prendront les mesures suivantes au cours des 18 prochains mois :
- 34 % solliciteront du financement de la part du gouvernement ou chercheront à profiter d’incitatifs fiscaux.
- 36 % feront une acquisition importante.
- 32 % réduiront leurs coûts d’exploitation.
- 31 % diversifieront les marchés en attirant de nouveaux clients nationaux.
- 30 % varieront leurs marchés avec de nouveaux clients non américains.
- 30 % élargiront leurs activités au Canada.
Conformément à cet ensemble de priorités, certaines entreprises fermées canadiennes adaptent activement leurs stratégies, en particulier dans le contexte d’investissements dans les infrastructures.
Toutefois, ces entreprises sont divisées quant à la question de savoir si elles peuvent se réorienter ou se réorganiser de façon à fournir au Canada les intrants nécessaires à la construction de projets d’infrastructure plutôt que de fournir des biens et services aux clients américains. Un tiers des répondants (34 %) affirment que ce sera facile, tandis que 38 % affirment au contraire que ce sera complexe.
Les sociétés fermées sont les plus optimistes quant à la possibilité de se réorienter pour répondre aux ambitions du Canada en matière d’infrastructure (40 %), comparativement aux cabinets adossés à des fonds de capital-investissement (33 %), aux sociétés cotées en bourse ayant leur siège social au Canada (25 %) et aux filiales canadiennes ayant des sociétés mères étrangères (à peine 11 %).
Sur le plan logistique, les entreprises sont divisées quant au moment nécessaire pour procéder à un changement raisonnable. Quarante-deux pour cent des sociétés fermées croient que cela peut se faire en 3 à 6 mois, tandis que 41 % des entreprises financées par des fonds de capital-investissement croient qu’elles pourraient effectuer la transition en un an.
Quoi qu’il en soit, elles ne peuvent y arriver seules : 67 % d’entre elles disent s’attendre à ce que les gouvernements fédéral et provinciaux les aident à effectuer ce changement, que ce soit au moyen de subventions, de prêts ou d’incitatifs fiscaux. Ce pourcentage s’élève à plus de 70 % chez les entreprises de fabrication, de construction et d’énergie.
Pour les distributeurs de placements privés et les investisseurs, le contexte est propice aux occasions d’investissement stratégique, mais le succès dépendra de l’agilité et de la perspicacité. Les considérations fiscales, surtout en ce qui concerne les nouveaux incitatifs et crédits, sont essentielles à l’évaluation des investissements potentiels. Pour rester en tête de peloton, il faut comprendre les risques, tirer parti des incitatifs et collaborer avec des entreprises avant-gardistes prêtes à saisir les occasions qui se présentent.
Perspectives
Tandis que les conditions du marché continuent d’évoluer, les entreprises à capital fermé canadiennes devraient se concentrer sur quelques grandes priorités :
1. Tirer parti de nouvelles mesures incitatives pour permettre la diversification du marché
Les crédits pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS-DE) peuvent aider les sociétés fermées à accélérer leur entrée dans de nouveaux secteurs, à élargir leur clientèle et à investir dans des capacités qui augmentent les débouchés commerciaux au pays et à l’étranger, au-delà des États-Unis. En collaborant étroitement avec des conseillers pour comprendre l’admissibilité et optimiser les demandes, les organisations seront en mesure de tirer parti de ces mesures et de favoriser une croissance durable.
2. Moderniser les opérations pour favoriser l’agilité et la croissance
Les entreprises à capital fermé devraient adopter une approche globale pour examiner les structures de coûts, les processus opérationnels et les options de financement. L’exploration de prêteurs alternatifs, de fonds garantis par le gouvernement et de partenariats stratégiques peut aider à débloquer de nouveaux capitaux pour alimenter les mises à niveau opérationnelles. En même temps, la réévaluation des budgets, la renégociation des ententes avec les fournisseurs et la rationalisation des flux de travail rehausseront l’agilité des entreprises et les aideront à répondre plus efficacement aux occasions et aux défis changeants dans des marchés diversifiés.
3. Investir dans les talents et la technologie pour renforcer la productivité et la résilience
Les entreprises à capital fermé devraient accorder la priorité aux initiatives de perfectionnement de la main-d’œuvre pour s’assurer que les équipes sont outillées pour répondre aux besoins actuels et émergents. Intégrer des avancées technologiques (comme l’IA et la cybersécurité) à l’échelle de leurs activités et de leurs interactions avec les clients aidera ces entreprises à améliorer leur productivité, à se protéger contre les risques et à prendre de l’expansion de manière harmonieuse dans de nouveaux marchés.
Selon le sondage 2025 de KPMG Entreprises privées, les sociétés à capital fermé canadiennes ne cherchent pas seulement à réduire leurs coûts : elles élargissent leur clientèle, établissent de nouveaux partenariats et se préparent à une réorganisation vers la réalisation de projets d’envergure nationale. Elles évaluent également leur capacité à modifier rapidement leur fonctionnement, des mesures dont la réussite dépendra de la culture d’adaptabilité des différentes organisations, qui s’appuie sur des processus clairs et des équipes habilitées.
Dans ces circonstances, une attitude optimiste aussi prudente soit-elle, est justifiée, à condition que votre équipe soit prête à agir.
Le budget fédéral de 2025 présente des mesures prometteuses comme la passation en charges immédiate, l’amélioration de la RS-DE, l’élargissement des crédits d’impôt et la création de fonds de co-investissement dédiés. Les organisations qui examinent leur admissibilité et réagissent rapidement pourraient être mieux placées pour accéder à de nouveaux contrats et à du financement, et possiblement étendre leur présence sur le marché. Créer des relations constructives avec le gouvernement et les collaborateurs du secteur demeure important pour composer avec ces changements.
À propos de KPMG Entreprises privées
KPMG Entreprises privées est un guichet unique consacré exclusivement aux sociétés fermées, dont font partie les entrepreneurs, les entreprises familiales (y compris les bureaux de gestion familiale), les fournisseurs de capitaux privés et les clients en gestion de patrimoine privé. Nos équipes interfonctionnelles aident les clients à relever les défis les plus pressants, notamment l’accès aux capitaux, la complexité et l’observation fiscales, la planification de la relève et du désinvestissement, et l’atténuation des risques.
À propos du sondage de KPMG Entreprises privées auprès d’organisations
Ces conclusions résultent d’une étude réalisée en anglais et en français par Angus Reid Group pour le compte de KPMG du 5 au 14 novembre 2025 auprès d’un échantillon de n = 252 décideurs (administrateurs, vice-présidents, chefs de la direction ou autres cadres dirigeants) provenant d’entreprises au Canada dont le revenu brut annuel est d’au moins 50 millions de dollars canadiens. À des fins de comparaison uniquement, un échantillon probabiliste de cette taille dans la population générale présenterait une marge d’erreur de +/- 6,3 points de pourcentage, 19 fois sur 20.
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