Selon 91 % des chefs d'entreprises au Canada, les perturbations technologiques représentent davantage une occasion qu'une menace. En effet, au cours des dernières années, particulièrement en raison des effets de la pandémie, de nombreuses organisations ont accéléré l'adoption de la technologie et se sont tournées vers une stratégie fondée sur le numérique. Pourtant, la transformation numérique n'est pas une tâche facile. Qu'il s'agisse d'un désaccord au sein de la direction sur l'orientation de la transformation, du choix de la bonne solution technologique, de différents niveaux de maturité numérique, de la course aux talents ou de l'exploitation d'un écosystème de fournisseurs fiables, les défis à multiples facettes peuvent entraver les résultats souhaités.

Une transformation numérique réussie commence donc par un objectif commercial clair, suivi des différentes composantes de l'initiative, comme la stratégie, l'approche architecturale, les processus et les programmes de gestion du changement.

Les principaux points à retenir de notre café-causerie sur la transformation numérique intitulé

Comment les organisations complexes peuvent réaliser des projets de transformation numérique et adopter le changement

Dans le monde du Web3 et de l’industrie 4.0, les organisations subissent des pressions pour accélérer leur virage numérique. Cependant, imaginez une organisation dotée de plus de 7 000 systèmes partagés entre 250 services, qui agissent tous comme une entité indépendante. Maintenant, imaginez que la plupart de ces 7 000 systèmes sont hébergés dans d’anciens centres de données. Finalement, imaginez que cette organisation se doit d’être au service de tous les citoyens du pays, et ce, peu importe leurs options de connectivité ou leur niveau d’aisance avec la technologie.

Telle est la réalité du gouvernement du Canada. Or, de nombreuses organisations publiques et privées font face à des enjeux similaires, comme des systèmes tentaculaires, des données conservées de manière isolée et des services gérés à l’extérieur de l’organisation (« shadow IT »). Dans le cadre du quatrième café-causerie sur la transformation numérique, notre animatrice, Anna Leon, associée au sein du groupe Stratégie technologique et transformation de KPMG au Canada, s’est entretenue avec Catherine Luelo, dirigeante principale de l’information du Canada. Elles ont notamment partagé leurs réflexions sur la réalisation de projets de transformation prioritaires ainsi que sur l’ouverture au changement pour offrir une meilleure expérience aux Canadiens.

L’accélération de la transformation numérique

Pour accélérer la transformation numérique dans un environnement complexe, il faut faire bien plus que changer les processus d’affaires et déployer des technologies. « La transformation numérique est comme un muscle qui travaille dans l’ensemble du gouvernement, explique Catherine. Lorsqu’on s’entraîne, pour prendre du muscle, il faut isoler une partie du corps. Cela s’applique également au gouvernement : il est impossible de transformer 7 000 systèmes dans 250 services en même temps sans établir des priorités. En outre, chaque effort de transformation doit reposer sur des engagements en matière de sécurité et de protection des renseignements afin de combler le fossé numérique. »

Voici les principaux points à retenir de notre café-causerie sur les moyens d’accélérer la transformation numérique d’une organisation complexe et tentaculaire :

  • Intégrer une vision commune du numérique à l’échelle de l’organisation et dans sa culture : Il est important de songer à l’incidence de l’évolution rapide de la technologie sur le personnel et les processus. L’un des aspects les plus délicats des projets de transformation est la gestion du changement. « Alors que nous élaborons certains programmes de transformation d’envergure au sein du gouvernement, il est essentiel d’offrir notre soutien aux services qui contribuent à la modernisation. Nous devons les inciter à mettre au point la bonne technologie tout en veillant à ce que nos fonctionnaires et les Canadiens soient outillés pour l’appliquer », explique Catherine. En plus de tenir compte de la technologie dans leur transformation numérique, les organisations complexes devraient aussi prendre en considération leur personnel et leurs processus.
  • Stimuler le perfectionnement du personnel pour accroître l’impact : « Le gouvernement fournit des services technologiques qui soutiennent tous les Canadiens et met en place des programmes pour les plus vulnérables d’entre eux, affirme Catherine. Le travail que nous effectuons est vraiment intéressant, inspirant, stimulant et pertinent. » Cependant, le Canada souffre d’une pénurie de talents. Le taux de postes vacants au sein d’entreprises du secteur numérique est d’environ 30 %, mais il ne s’agit pas d’un cas isolé : de nombreuses organisations privées – du domaine bancaire à celui du transport – se trouvent dans la même situation. « Je suis d’avis qu’un échange de talents plus actif entre les secteurs publics et privés profiterait à tous au pays, avance Catherine. Cela représenterait une occasion en or pour le gouvernement puisqu’il pourrait tirer de nombreuses leçons du secteur privé qui bénéficieraient à la fonction publique. »
  • Tenir compte des complexités de l’intégration et de l’adoption des systèmes : Le gouvernement est une organisation d’une très grande complexité, et bon nombre de ses systèmes de données sont désuets (certains ont même plus de 50 ans). Ces systèmes ne figurent pas sur la liste de priorités en matière de transformation; ils doivent être remplacés, et la technologie infonuagique contribuera à accélérer ce processus. L’objectif ultime est de moderniser les systèmes et d’intégrer les données de manière uniforme dans tous les services. Grâce à cela, un programme numérique et commun d’authentification pourra être mis en place et « il ne sera plus nécessaire de se souvenir de plus de 40 identifiants pour accéder aux systèmes du gouvernement, dit Catherine. Ayant travaillé au sein d’entreprises grandement axées sur le client, je comprends très bien l’expérience d’une vitrine numérique. Dans le cadre de celle-ci, les utilisateurs finaux sont en mesure d’accéder aux services de tous les canaux et bénéficient tous de la même expérience. En d’autres mots, on ne peut pas se tromper de porte d’entrée. »
  • Tirer parti des technologies émergentes et infonuagiques : L’adoption de technologies émergentes joue un rôle essentiel dans l’accélération de la transformation numérique. Le gouvernement du Canada travaille avec l’automatisation et l’intelligence artificielle pour accélérer la prestation des services et avec l’informatique quantique, notamment dans le domaine de la cybersécurité. Catherine est fascinée par le métavers et les technologies du Web3 utilisées pour améliorer la vie des Canadiens, mais elle souligne l’importance de ne pas perdre de vue les principales technologies de l’univers actuel. Bien qu’elle ne soit pas nouvelle, la technologie infonuagique changera la donne au sein du secteur public puisqu’elle représente un levier de modernisation et aide les gouvernements à offrir des services aux citoyens au moyen d’approches plus agiles. Le défi du gouvernement – mais aussi de toute organisation, qu’elle soit grande ou petite, publique ou privée – est de faire place à l’innovation tout en mettant en place des assises solides.

Comment les organisations façonnent-elles leur avenir numérique?

Le métavers est un concept en évolution auquel s’intéressent de plus en plus les dirigeants d’entreprise. Cependant, bon nombre d’entre eux ne savent pas comment leur organisation peut s’immerger dans le métavers et les autres nouvelles technologies en concordance avec leurs efforts globaux de transformation numérique.

Lors de notre premier café-causerie, notre animatrice, Anna Leon, associée au sein du groupe Stratégie technologique et transformation numérique de KPMG au Canada, a discuté avec des chefs d’entreprise de certains des plus grands défis de la transformation numérique, en particulier l’adoption du métavers dans le milieu des affaires canadien. Poursuivez votre lecture pour explorer quelques-unes de leurs observations ou visionnez l’enregistrement intégral de la séance (en anglais).

L’essor du métavers

Le métavers est considéré comme le prochain stade de l’évolution de l’Internet, un espace où les gens se regrouperont dans des mondes virtuels pour le travail et les loisirs. Les investissements abondent dans ce domaine, surtout dans les secteurs du jeu, du magasinage et des jetons non fongibles (JNF). Ainsi, de nombreux dirigeants d’entreprise se demandent s’ils devraient eux aussi rejoindre le métavers et si une analyse de rentabilité le recommande.

« Le sujet du métavers est comme une tarte meringuée, a expliqué Mme Leon lors du café-causerie en direct. C’est sucré et moelleux, mais les principaux éléments fondamentaux n’ont que peu de substance. » Les dirigeants d’entreprise ne devraient ni le considérer comme une autre mode ni s’y investir à fond parce que c’est la dernière nouveauté. « Si ce n’est pas le métavers aujourd’hui, ce sera autre chose demain, a-t-elle lancé. Comment mettre nos organisations dans la bonne position et les doter du bon cadre pour soutenir notre personnel et nos clients tout en favorisant l’innovation durable? »

Voici certains des principaux points à retenir de notre café-causerie sur la transformation numérique concernant la façon dont les organisations façonnent leur avenir numérique.

  • La nouvelle génération est déjà dans le métavers. Pour prendre les devants, il faut embarquer dans le jeu : « En ce moment, c’est là qu’il faut se trouver pour interagir avec de nouveaux employés potentiels et les former dans ce nouvel environnement », a exprimé Rob Tran, directeur de l’exploitation de Bondly Finance. Pour vous lancer dans le métavers, vous pouvez « ramper », « marcher » ou « courir ». Ramper peut signifier l’achat de JNF. Marcher peut représenter un partenariat avec une autre entreprise déjà présente dans le métavers, possiblement pour commanditer ou produire un événement ponctuel. Courir peut se traduire par l’élaboration de votre propre environnement numérique.
  • Le métavers offre de nouvelles possibilités intéressantes d’atteindre de nouveaux publics, mais son rendement reste à déterminer : « Ce sont ses possibilités inexploitées qui m’emballent », a indiqué Roman Coba, vice-président des technologies de Federated Co-operatives Ltd. Il pourrait ouvrir la porte à la diffusion de communications, de produits ou de services à des publics qu’on n’avait encore jamais réussi à atteindre. Du même coup, « personne ne sait où il aboutira ni quelle valeur il apportera, a-t-il ajouté. Il est difficile de déterminer le montant d’argent et d’effort à investir pour quelque chose dont on ne peut pas vraiment calculer le rendement. » Comme pour n’importe quel aspect de la transformation numérique, selon lui, il est important de se concentrer sur la valeur que la technologie générera pour l’organisation et non la technologie ou la dernière nouveauté elle-même.
  • La transformation numérique est synonyme d’adaptation aux désirs et aux besoins des clients, ce qui peut en retour contribuer à l’acquisition et à la rétention des talents : « Ce qui nous emballe chez Kruger, une entreprise de fabrication qui adopte de nouvelles technologies, c’est la possibilité d’utiliser et de monnayer les données que nous recueillons de nos capteurs. Il y a tellement de possibilités, tellement à apprendre et à utiliser dès maintenant », a dit Geneviève Bertrand, vice-présidente principale des technologies de l’information. Par exemple, Kruger se sert de lunettes 3D pour former ses opérateurs en entretien préventif. L’adoption de telles technologies modernes est aussi attrayante pour les nouveaux employés potentiels. « L’entreprise doit s’adapter pour satisfaire les désirs et les attentes des gens, a-t-elle renchéri. Cela fait partie de la transformation numérique. »
  • N’attendez pas pour adopter des technologies novatrices comme le métavers. Commencez dès maintenant : Les organisations n’ont pas de stade de maturité « magique » à atteindre pour se mettre à innover et à tirer profit des technologies comme le métavers ou la chaîne de blocs. « Devez-vous avoir une présence dans le métavers? Oui, mais la façon de procéder variera en fonction des objectifs de votre organisation. L’étendue de votre présence et la façon dont vous souhaitez vous représenter sous ce nouvel angle seront très différentes, a affirmé Kareem Sadek, associé et coleader du groupe Chaîne de blocs et cryptoactifs de KPMG au Canada. C’est le temps de commencer à y réfléchir. »

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