Alors que les tensions géopolitiques s’intensifient et que les barrières tarifaires redéfinissent le commerce international, les atouts historiques du Canada, tels que sa situation géographique favorable et sa stabilité, ne sont plus suffisants. Les entreprises doivent maintenant se concentrer sur l’augmentation de la productivité afin de protéger leurs marges et demeurer compétitives.

La fonction de la chaîne d’approvisionnement est l’un des leviers les plus puissants pour la productivité des entreprises. Elle permet de faire passer efficacement les ressources du point d’approvisionnement au point de livraison avec un minimum de pertes ou de retards. En alignant l’offre sur la demande grâce à une visibilité et à une coordination axées sur les données, les entreprises canadiennes sont en mesure de réduire les temps d’inactivité, les coûts d’inventaire et les contraintes opérationnelles.

Mais si une chaîne d’approvisionnement très performante a le potentiel de soutenir une meilleure prise de décision dans toutes les fonctions et d’amplifier la productivité et la rentabilité globales de l’entreprise, sa mise en place présente des défis.

Pour en savoir plus sur les obstacles susceptibles de ralentir votre avancement et sur les stratégies pour établir une chaîne d’approvisionnement qui crée une grande valeur, poursuivez votre lecture.

Les entraves à la productivité

La fragmentation des systèmes représente l’un des principaux obstacles à la productivité des chaînes d’approvisionnement. Les technologies utilisées pour le transport, l’entreposage et la prévision fonctionnent souvent de façon isolée, ce qui entrave l’optimisation de bout en bout. Par exemple, un fabricant peut utiliser des plateformes distinctes pour l’approvisionnement et la logistique, et ainsi manquer des occasions de réduire les délais ou de regrouper les envois.

L’aspect culturel joue aussi un rôle. En règle générale, les sociétés canadiennes ont tendance à être réticentes au risque et à repousser l’investissement dans l’analyse prédictive et l’automatisation, alors que le rendement du capital investi est certain. Cette réticence peut freiner le progrès et laisser les sociétés à la traîne par rapport à des concurrentes plus disposées à innover et à s’adapter.

La qualité des données pose aussi un problème important. De nombreuses entreprises fonctionnent avec des jeux de données désorganisés ou incomplets, ce qui entraîne une prise de décision réactive. Sans données nettes et structurées, notamment sans ventilation des coûts par unité de gestion des stocks (UGS), il devient presque impossible d’évaluer la rentabilité des produits ou des canaux.

Par où commencer

Avant de créer un plan d’optimisation de la chaîne d’approvisionnement, commencez par bien définir le résultat escompté. Bien que la productivité soit généralement décrite comme l’amélioration du rapport entre les intrants et les extrants, sa signification pour votre entreprise dans le contexte de votre chaîne d’approvisionnement est unique. Sans définition claire du résultat voulu, une entreprise risque de s’engager dans des initiatives déconnectées et dénuées de valeur stratégique.

En outre, les dirigeants doivent analyser leur modèle opérationnel et l’environnement de données en place. Mais plutôt que d’attendre des données parfaites ou une intégration complète de système, les entreprises devraient commencer par déterminer ce qui entraîne des décisions réactives (en cas de rupture de stock afin d’accélérer les envois, par exemple) et comment de meilleures données ou une collaboration plus étroite pourraient mener à une planification proactive.

Ces étapes de diagnostic sont essentielles pour élaborer une feuille de route garante de valeur ajoutée au fil du temps.

Ce que vous pouvez faire : un plan de productivité

Voici ce que les entreprises pourraient faire pour optimiser la productivité de leur chaîne d’approvisionnement.

  1. Effectuer une analyse coûts-services au niveau de l’UGS : Par exemple, un fabricant de produits alimentaires pourrait découvrir que certains produits à faible marge sont trop coûteux à stocker et à expédier, et repenser sa gamme de produits ou sa stratégie de distribution.
  2. Commencer à adopter des outils d’intelligence décisionnelle pour les opérations quotidiennes : Un fournisseur de logistique pourrait mettre en œuvre un logiciel d’optimisation des itinéraires pour réduire les délais de livraison et les coûts de carburant. Une entreprise d’électronique grand public pourrait utiliser l’analyse prédictive pour anticiper les pénuries de composants et ajuster ses plans d’approvisionnement en conséquence.
  3. Privilégier la collaboration : Un distributeur de boissons pourrait par exemple travailler en partenariat avec des magasins pour coordonner les promotions et éviter les changements de commande de dernière minute.

Toute économie réalisée grâce à ces efforts devrait être réinvestie dans des technologies évolutives, comme des systèmes de réapprovisionnement automatisé ou des plateformes de planification intégrée, pour favoriser une transformation à plus grande échelle. En se concentrant sur des initiatives à haut rendement, les entreprises canadiennes peuvent gagner en dynamisme et en assurance, tout en posant les bases pour une innovation plus audacieuse dans leur chaîne d’approvisionnement.

Ce que vous NE DEVRIEZ PAS faire

  • N’attendez pas d’avoir des données parfaites ou des systèmes totalement intégrés avant de passer à l’action. Les décisions relatives à la chaîne d’approvisionnement sont souvent fondées sur des données dispersées sur plusieurs plateformes ou incomplètes. Il est toujours possible d’en tirer des renseignements précieux. Par exemple, l’analyse séparée des données concernant les achats et l’expédition peut mettre en évidence des occasions d’économies. Le fait de reporter une décision en attendant des données parfaites peut entraîner des inefficacités et des risques accrus, comme des ruptures de stock, une surproduction ou de mauvaises performances des fournisseurs en raison d’une planification réactive.
  • Évitez de lancer des fonctionnalités d’IA déconnectées. Le déploiement d’outils non liés aux résultats de l’entreprise peut faire perdre du temps et des ressources. Une équipe de logistique peut programmer une feuille de calcul pour suivre les délais de livraison. Cependant, si cet outil n’est pas connecté à la planification des itinéraires ou aux ressources d’assistance à la clientèle, il n’améliorera pas le rendement global.
  • Ne vous concentrez pas uniquement sur le coût au détriment de la résilience. Réduire les coûts sans tenir compte de l’agilité ou de la résilience peut rendre les entreprises vulnérables aux perturbations. Par exemple, un distributeur d’aliments qui réduit l’espace de son entrepôt pour faire des économies risque de ne pas être en mesure de faire face à des hausses soudaines de la demande ou à des retards de ses fournisseurs.
  • Évitez de considérer la collaboration comme une case à cocher. Le simple échange de données n’est pas suffisant. En l’absence de planification concertée, les partenaires de la chaîne d’approvisionnement manquent des occasions de diminuer les dépenses et d’accroître l’efficacité. Un fournisseur d’emballages peut régulièrement transmettre des mises à jour de commandes à un fabricant. Cependant, si ces mises à jour ne sont pas coordonnées avec les échéanciers de livraison ou les formats nécessaires, cela peut entraîner une manutention excessive, des chargements de camions inefficaces ou des retards au quai de réception.
  • N’oubliez pas la gestion du changement. L’introduction de nouveaux outils ou procédures sans préparation adéquate des équipes peut entraîner une adoption hésitante. Une entreprise qui déploie un nouveau système de prévision sans donner de formation à ses planificateurs risque de sous-utiliser ses ressources et d’obtenir des résultats incohérents.

En résumé

Les organisations canadiennes ont une occasion en or d’augmenter leur valeur grâce à une chaîne d’approvisionnement plus productive. Lorsqu’ils remédient à la fragmentation des systèmes, favorisent la collaboration stratégique, adoptent une prise de décision fondée sur les données et surmontent les réticences d’ordre culturel, les dirigeants peuvent passer d’opérations réactives à une planification proactive. Le succès commence par une définition claire de la productivité pour votre entreprise. Ensuite, des initiatives ciblées à fort impact serviront de fondation à une transformation et à une résilience évolutives.

KPMG peut vous être utile

KPMG au Canada est là pour vous aider à repérer les obstacles à la productivité, à concevoir des programmes d’amélioration autofinancés et à mettre en œuvre des solutions d’intelligence décisionnelle qui donnent des résultats. Nous collaborons avec les chefs de file de la chaîne d’approvisionnement canadienne pour mobiliser des fonds, optimiser les modèles opérationnels et permettre aux équipes d’agir en toute confiance.

Si vous souhaitez aller au-delà de la marge bénéficiaire et concevoir une chaîne d’approvisionnement qui offre une productivité mesurable et soutenue, travaillons ensemble pour penser et mettre en œuvre des solutions intégrées qui génèrent des résultats commerciaux réels.

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