Le secteur alimentaire au Canada se trouve à une étape cruciale, car les enjeux qui touchent les chaînes d’approvisionnement et l’environnement à l’échelle mondiale exercent de plus en plus de pression sur sa capacité à répondre à la demande.

Nourrir tous les habitants de la planète au cours des 25 prochaines années sera encore plus ardu. À ce stade, les besoins alimentaires mondiaux devraient avoir augmenté d’environ 60 % et la population pourrait avoisiner les 10 milliards d’humains. Alors que les pays devraient s’unir pour trouver des solutions durables, nous nous trouvons plutôt au cœur d’une période où le protectionnisme, qui se manifeste notamment par des guerres commerciales et la hausse des droits de douane, menace de perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales. Or, ce sont les consommateurs qui devront payer pour ce changement de paradigme, comme les Canadiens dont la facture d’épicerie est plus élevée que jamais.

Pour le Canada, le meilleur moyen de répondre à la demande et de contrer la menace de hausse des droits de douane est de créer une chaîne d’approvisionnement durable, solide et autosuffisante et de cesser de se fier aux autres pays. Pour ce faire, fermiers, épiciers, producteurs, fabricants et gouvernements devront travailler de concert pour mettre sur pied un secteur ouvert à l’innovation technologique, qui appuiera les entreprises au moyen d’investissements supplémentaires et tiendra compte des enjeux environnementaux, de façon à ultimement offrir aux consommateurs des produits de qualité supérieure à prix abordable.

Il faudra mobiliser de grands efforts pour imposer de tels changements, remarquent les professionnels de KPMG au Canada interviewés dans le cadre de cet article (qui accompagne le rapport de KPMG sur la résilience du système alimentaire mondial (en anglais)). « L’heure n’est pas aux réjouissances chez les producteurs, en raison de l’incertitude qui règne concernant les relations commerciales avec les autres pays », se désole Ebony Verbonac, associée et leader, Agroalimentaire, KPMG au Canada, région Ouest.

S’adapter rapidement aux nouvelles tendances en consommation, signe distinctif des entreprises les plus prospères, n’est plus aussi facile qu’auparavant, car les préférences des consommateurs varient régulièrement. « La tendance d’aujourd’hui pourrait ne plus avoir la cote l’année suivante, explique-t-il.Il faut continuellement s’adapter aux tendances en consommation et prévoir la direction qu’empruntera le marché. »

Le secteur alimentaire du Canada doit miser sur une meilleure durabilité, ce qui sous-entend de diminuer notre dépendance aux ressources d’autres pays. « Le pays produit suffisamment d’aliments de base pour nourrir ses habitants et diversifier l’offre sur les marchés internationaux, » avance-t-il.

Créer des chaînes d’approvisionnement résilientes

Mettre sur pied un secteur alimentaire résilient prendra du temps. Pour y parvenir, il faut commencer par créer une chaîne d’approvisionnement indépendante, ce qui manque au Canada à l’heure actuelle. Lorsque le Canada a investi dans des chemins de fer et des corridors de transports pour déplacer des aliments d’un bout à l’autre du pays, il s’en est remis à d’autres pays pour les investissements dans d’autres secteurs. Ted Salter, directeur exécutif, Chaîne d’approvisionnement, KPMG au Canada, affirme que les chaînes d’approvisionnement au pays manquent cruellement d’investissement, surtout dans les secteurs du commerce, des données et de la technologie. Jusqu’à maintenant, le Canada ne s’est pas retrouvé dans l’obligation d’investir dans ces domaines. Selon un récent sondage comparatif sur les chaînes d’approvisionnement, 40 % des biens de consommation emballés destinés à des secteurs d’activité canadiens, tels que les épiceries, les restaurants et les services alimentaires proviennent de l’intérieur, alors que 60 % sont importés des États-Unis.

Il demeure que, dorénavant, nous devrons mettre en place une chaîne d’approvisionnement plus durable. Voici quelques pistes de solution pour y arriver.

Adopter la « coopétition »

La collaboration est essentielle lorsqu’il s’agit de mettre en place des chaînes d’approvisionnement plus indépendantes. Or, dans le cas présent, il serait plus juste de parler de « coopétition », qui désigne la coopération entre concurrents. En Europe, les fabricants de produits alimentaires ont adopté une approche de modularité synchronisée, laquelle réunit tous les éléments de la chaîne d’approvisionnement. Dans le cadre de cette approche, les entreprises partagent des modules logistiques qui leur permettent d’utiliser les mêmes installations, comme les congélateurs et les entrepôts.De nombreuses sociétés investissent également dans de nouvelles infrastructures ensemble. Une telle approche comporte de nombreux avantages, de la réduction des coûts pour chaque entreprise, à une optimisation de l’utilisation de l’espace, en passant par une adoption plus rapide de la technologie.

Combler les écarts

Le Canada compte trois principaux systèmes de chaînes d’approvisionnement alimentaires :

  • la production agricole : fermiers et producteurs primaires.
  • les emballeurs d’ingrédients et de produits alimentaires : responsables de la transformation des ingrédients bruts en produits.
  • les partenaires de distribution et les détaillants : vendeurs de nourriture, dont les épiceries, les restaurants et les fournisseurs de services alimentaires.

Écosystème de la chaîne d’approvisionnement


Infographic: Écosystème de la chaîne d’approvisionnement

Exploité isolément ou de manière combinée, chaque système présente son lot d’inefficacités, qui prend de l’ampleur lorsqu’on greffe un système à un autre. L’occasion est présentement tout indiquée pour pallier ces inefficacités :

  • en comprenant mieux les liens entre chaque système;
  • en resserrant la collaboration entre chaque système;
  • en échangeant les données entre les intervenants de chaque système;
  • en réduisant les frictions;
  • en offrant plus de certitude aux partenaires.

Le but est de créer une chaîne d’approvisionnement davantage interconnectée et transparente au sein de laquelle chaque intervenant évolue dans le même sens.

Chaîne d’approvisionnement interconnectée


Infographic: Chaîne d’approvisionnement interconnectée

Échanger les données

Alors que les sociétés gagnent de plus en plus en intégration verticale à l’échelle des chaînes d’approvisionnement, elles récoltent également davantage de données. Même si les entreprises sont portées à protéger leurs renseignements personnels, en cas d’incertitude politique ou environnementale, l’information doit être partagée. Pourquoi? Parce que l’échange de données peut notamment aider à améliorer l’efficience des processus, rehausser les échanges commerciaux et combler plus facilement les lacunes sur le plan de la demande au Canada. Tous pourraient alors profiter de l’intelligence décisionnelle et de flux de travail collaboratifs entre les différentes entreprises. Même si celles-ci hésitent toujours à échanger des renseignements, les organismes des secteurs alimentaire et agricole pourraient profiter de l’occasion pour mettre en place une base de données sur les sols, les conditions météorologiques ou les tendances en consommation. Une telle base de données sera salutaire pour les organismes sur le plan de la mobilisation et de la reconnaissance au sein de leur communauté et permettra aux sociétés agricoles d’avoir accès à des renseignements importants.

TELUS Agriculture propose une fonction d’échange de données en temps réel à tous les intervenants de la chaîne d’approvisionnement, des fermiers aux entreprises alimentaires, en passant par les producteurs de biens de consommation emballés et les épiceries. Les sociétés de technologie agricole partagent régulièrement des données sur les sols, le rendement des récoltes et les algorithmes prescriptifs pour aider les consommateurs à fournir des données sur les semences, la fertilité et la protection des récoltes. TELUS fait un résumé de ces données et crée des outils conviviaux pour les fermiers sur ses plateformes mobiles, tout en veillant à ce qu’ils soient accessibles même en région éloignée.

En échange, les fermiers, en étroite collaboration avec leurs conseillers de confiance et leurs agronomes, utilisent ces outils pour suivre en temps réel les données sur le taux d’humidité des sols, les ravages causés par les parasites et la santé des récoltes. Les commentaires des fermiers et des agronomes sont directement intégrés dans les mises à jour, de façon à ce que les outils évoluent en fonction des besoins des utilisateurs. Cet échange de données en temps réel, des chercheurs jusqu’aux utilisateurs, en passant par les développeurs, donne lieu à un cercle vertueux d’amélioration continue.

Améliorer les occasions d’investir

Si l’on veut mettre sur pied une chaîne d’approvisionnement durable dans le contexte actuel, nous devons encourager l’investissement dans le secteur agricole. Sur le plan des chaînes d’approvisionnement, le Canada a besoin de davantage de modèles de capital pour aider les entreprises en démarrage à arriver à maturité et à acquérir de l’expertise en analytique avancée s’il souhaite attirer davantage d’investissements.

Pour y arriver, tous les paliers gouvernementaux ont un rôle à jouer. L’élimination ou la réduction des obstacles au commerce interprovincial pourrait faciliter le transport des produits d’un bout à l’autre du pays et favoriser la réduction des coûts. De même, les nouveaux crédits d’impôt et les nouvelles politiques fiscales en faveur d’investissements technologiques pourraient aider les entreprises en démarrage à arriver à maturité et ainsi permettre au Canada d’acquérir une expertise qui rehausserait son attrait auprès des investisseurs, tout en veillant au soutien des entreprises exportatrices.

« L’essentiel est de mettre en place un environnement favorable aux placements de capitaux, car les entreprises en démarrage ont besoin d’aide pour arriver à maturité et offrir l’expertise nécessaire pour rehausser l’attrait du pays auprès des investisseurs, » Ted Salter, Directeur exécutif, Chaîne d’approvisionnement, KPMG au Canada.

Investir davantage dans l’IA et la chaîne de blocs

La technologie est un aspect que les sociétés canadiennes du secteur alimentaire doivent impérativement améliorer et adopter. L’intelligence artificielle (IA) pourrait avoir une incidence importante sur le secteur, notamment en permettant l’agriculture de précision – où les fermiers trouvent les façons les plus efficaces d’utiliser l’eau et l’engrais – et en assurant la transparence de la chaîne d’approvisionnement, qui recourt à la chaîne de blocs pour suivre la provenance des aliments.

Les sociétés du secteur agricole utilisent déjà la chaîne de blocs sur les emballages de nombreuses marques au moyen de codes QR pour que les consommateurs voient le parcours d’un produit donné sur la chaîne d’approvisionnement.

L’IA en est encore à un stade embryonnaire, mais les entreprises devront y voir si elles tiennent à rester concurrentielles et à suivre l’évolution des marchés et des besoins de consommateurs. Si le Canada n’arrive pas à se montrer concurrentiel en matière d’économies d’échelle, il pourra se tourner vers l’IA pour améliorer son efficience opérationnelle, obtenir de meilleures récoltes, diminuer sa dépendance au travail manuel, optimiser l’utilisation de l’eau et réduire sa production de déchets, entre autres.

TELUS Agriculture recourt déjà à l’IA dans ses trousses numériques qui permettent aux fermiers d’avoir accès à des capteurs de l’Internet des objets (IdO), à des logiciels de gestion fermière et à des outils d’analyse prédictive. Ces trousses ont permis d’améliorer la durabilité et la résilience du système alimentaire, en aidant les fermiers à augmenter de 20 % leur saine gestion de l’eau et à diminuer de 15 % l’épandage d’engrais. Ces actions ont contribué à sauver 500 millions de litres d’eau annuellement.

Pourtant, de manière générale, on remarque que l’adoption de l’IA et de la technologie ne va pas nécessairement de soi dans ce secteur. John Jansen, chef mondial à TELUS Agriculture affirme que « des programmes remarquables fortement capitalisés ont déjà été lancés par le passé, sans donner les résultats escomptés parce que les fermiers ne disposent pas de temps ou de marge de manœuvre pour les mettre en fonction, puisque préparer les récoltes est beaucoup plus important. »

Selon Marc Low, directeur, Innovation, croissance et technologies émergentes, KPMG au Canada, plusieurs obstacles s’élèvent contre le déploiement de l’IA, dont :

  • Les barrières financières : les dépenses d’investissement initiales sont élevées et le capital est limité du côté des petits producteurs.
  • L’infrastructure technologique : il manque de systèmes numériques et de collecte de données.
  • L’expertise technologique : la pénurie de main-d’œuvre qualifiée capable de mettre en place des systèmes d’IA complexes nuit à la formation continue.
  • L’incertitude des rendements : comme l’IA ne génère pas de rendements immédiats, les utilisateurs s’inquiètent de la façon dont leurs investissements dans cette technologie porteront fruit.

En raison des difficultés que comporte l’implantation de l’IA, Kareem Sadek recommande aux fermiers, entre autres, de commencer par une section de la chaîne d’approvisionnement. « Allez-y progressivement, recommande-t-il, en commençant par éliminer les irritants de votre chaîne d’approvisionnement. »

La réponse ne se trouve pas dans une seule technologie, cependant. Si elles veulent être efficaces, les entreprises doivent combiner plusieurs technologies d’IA. Par exemple, une ferme pourrait se doter d’un robot qui se déplace dans chaque rangée de ses serres. Puis, à l’aide d’une vision par ordinateur, ce même robot pourrait analyser la culture pour déterminer si le pH de l’eau est adéquat ou s’il y a des problèmes du côté de l’engrais. Ensuite, au moyen d’un modèle d’analyse basé sur l’IA, il pourrait déterminer comment optimiser la récolte. « C’est ce qu’on appelle la structuration en couches, poursuit Kareem Sadek. On combine ici l’IA et l’IdO pour obtenir la meilleure solution. »

Windset Farms, le producteur de légumes par agriculture en environnement contrôlé (AEC) situé à Delta en Colombie-Britannique, essaie par plusieurs manières de mettre l’IA en œuvre. Il envisage l’utilisation d’une technologie d’optimisation des récoltes, qui permettra d’ajuster automatiquement des outils mécaniques pour notamment ventiler, chauffer, éclairer et irriguer selon des entrées de données complexes. Cette technologie aidera Windset Farms à gérer davantage d’hectares de serres tout en réduisant la surveillance physique. De plus, la ferme travaille actuellement au développement de son logiciel exclusif, StreamlineTM, qui utilise l’IA pour les recommandations relatives aux achats et aux ventes.« L’IA jouera un rôle majeur dans l’apprentissage machine. Elle guidera les outils mécaniques dans les serres de manière plus intentionnelle, en se basant sur l’expérience passée », affirme Steven Newell, président et chef de la direction à Windset Farms.

Mettre en place une stratégie de circularité

Dans l’optique de créer un système alimentaire plus durable au Canada, il est impératif de préserver les ressources plus longtemps, de réduire les déchets et de mettre en place une chaîne d’approvisionnement plus résiliente, qui ne nécessite pas continuellement l’ajout de nouvelles ressources.

« Le but d’une stratégie de circularité est de maintenir les ressources au sommet de la pyramide aussi longtemps que possible », explique Josh Hasdell, directeur principal, Services en stratégie ESG et impact social, KPMG au Canada. « La pyramide illustre le temps, l’effort et les ressources nécessaires pour créer un produit destiné à la consommation. Un produit au sommet de la pyramide génère un maximum de valeur. Toutefois, dès qu’on l’utilise, il en perd. En l’absence d’une stratégie de circularité, le produit est souvent mis au rebut et toute la valeur investie dans sa création est perdue.Le but de la circularité est de maintenir les produits au sommet de la pyramide le plus longtemps possible, en réutilisant continuellement les ressources et en prolongeant leur valeur, plutôt que de s’en débarrasser après un seul usage. »

Pyramide de valeur de la circularité

Infographic: Pyramide de valeur de la circularité
Infographic: Pyramide de valeur de la circularité

L’eau en est un exemple probant. On l’utilise dans de nombreux aspects de la production, de la préparation des sols à l’alimentation du bétail, en passant par la fertilisation des cultures. L’objectif est donc de maintenir son utilisation dans un circuit fermé, de façon à ce que les producteurs recyclent les eaux utilisées, pour réduire les nouveaux apports en eau, préserver son approvisionnement et protéger les écosystèmes locaux. Windset Farms tire une grande fierté de ses méthodes de conservation d’eau, qui commencent dès le drainage de l’eau d’irrigation dans les serres. Celle-ci est recueillie, puis filtrée et traitée pour arroser à nouveau les plantes des serres. Une fois réutilisée, l’eau subit un processus de dénitrification. Elle sert ensuite à irriguer les pâturages avoisinants avant de retourner dans les nappes souterraines.

Ce type de stratégie de circularité, que Windset Farms applique dans d’autres secteurs comme le chauffage ou l’utilisation d’énergie, est essentiel à ses activités. « Notre objectif est de réduire notre empreinte écologique au maximum en ce qui concerne le chauffage, l’électricité, l’eau, l’engrais et les sols, précise Steven Newell. Nous arrivons ainsi à atteindre une production par acre 20 à 40 fois supérieure à celle d’un champ ouvert. »

Josh Hasdell reconnaît que les entreprises ne sont pas nombreuses à tenir compte du concept de circularité dans leur processus de production, malgré une étude de KPMG selon laquelle la réutilisation des ressources peut donner lieu à des gains sur le plan de l’efficience, de la rentabilité et de l’innovation, tout en améliorant la relation avec les clients et d’autres intervenants. Là où le bât blesse, notamment, est que le terme « circularité » est davantage considéré comme un mot à la mode plutôt qu’un concept de base en matière de gestion de la chaîne d’approvisionnement. Pour que les entreprises se tournent vers cette approche, il faudra démystifier les termes qui y sont associés. Un mythe répandu auquel nous devons mettre fin est que dans le cadre d’une stratégie de circularité, le cycle du développement des produits n’est qu’une grande boucle de ressources. Or, cette fausse affirmation ne repose sur aucun fondement. La circularité consiste à utiliser fréquemment des circuits à petite échelle tout au long du processus de production pour récupérer et conserver les ressources au sommet de la pyramide, de manière efficiente.

Il demeure que Josh Hasdell persiste à croire que davantage d’entreprises appliqueront des stratégies de circularité directement, voire intégralement, en planifiant leur résilience avec rigueur, contribuant ainsi à la durabilité du Canada, tant du point de vue de l’environnement que de la chaîne d’approvisionnement. « Chaque procédé devra être conçu de façon à correspondre aux procédures d’exploitation de base, avance-t-il. Nous disons toujours qu’il ne devrait pas y avoir une équipe distincte, seule responsable de la durabilité. La durabilité doit s’intégrer à nos processus d’exploitation de base. »

Nouer des partenariats à long terme

S’il faut améliorer la résilience du système alimentaire canadien, les entreprises devront innover et collaborer comme jamais auparavant. Windset Farms, par exemple, a conclu un partenariat avec une société de services publics qui a reçu l’aide du gouvernement relativement à l’achat de lumières DEL, beaucoup plus efficaces que l’éclairage au sodium à haute pression utilisé fréquemment dans l’éclairage des serres.

Chaque entreprise y a trouvé son compte. Windset Farms a pu réduire sa consommation d’énergie, ce qui a permis à la société de services publics d’éviter l’achat d’électricité à base de combustibles fossiles auprès des États-Unis et de fournir du courant à d’autres entreprises et résidences du secteur au cours des périodes de pointe. « Il s’agit d’un excellent partenariat où l’on utilise la technologie pour alléger le fardeau sur les infrastructures et les sources d’énergie alternatives, » souligne Steven Newell.

Étudier le comportement des consommateurs

Les attentes des consommateurs seront également un autre facteur à prendre en compte, en raison du nombre grandissant de personnes qui se soucient de la provenance de leur nourriture et exigent de la transparence concernant les chaînes d’approvisionnement. Les attentes quant à la provenance des produits destinés aux consommateurs sont plus grandes, car les clients sont de plus en plus préoccupés par les enjeux liés à la sécurité, à la santé et à l’environnement.

Il est vrai que les consommateurs ont la durabilité à cœur, ce qui n’empêche pas l’inflation de se tailler une place dans leur esprit... et leur portefeuille.

Si le Canada parvient à s’adapter à l’évolution des marchés, les possibilités pour ce secteur, à l’échelle nationale et internationale, sont infinies. « À l’international, les produits alimentaires canadiens sont reconnus pour leur qualité supérieure, affirme David Guthrie. Nos produits alimentaires inspirent une grande confiance. Les consommateurs savent qu’ils proviennent d’un système fortement réglementé qui garantit leur sécurité pour la consommation. »

Six étapes pour obtenir un système plus résilient

Il ne fait aucun doute que toutes les parties prenantes des secteurs agricole et alimentaire du Canada doivent impérativement unir leurs forces pour créer une chaîne d’approvisionnement plus durable et résiliente.

Voici ce qu’elles doivent accomplir pour y arriver.

Assurer la sécurité alimentaire à l’échelle nationale
Un système alimentaire ne peut pas être viable si les consommateurs n’arrivent pas à y participer financièrement. Il faudra songer à appliquer de nouvelles solutions dans l’optique d’améliorer la production ou le taux de rendement qui, en retour, permettrait un meilleur accès aux produits alimentaires tout en réduisant leurs coûts.

Bonifier l’aide gouvernementale
Tous les paliers gouvernementaux doivent affronter cet enjeu et mettre en place un cadre qui permettra au Canada d’être un chef de file mondial en production alimentaire. En améliorant la réglementation qui appuie l’innovation et en offrant davantage d’occasions de financement, les gouvernements peuvent contribuer à l’évolution des chaînes d’approvisionnement nationales.

Susciter l’intérêt de la prochaine génération
Un enjeu potentiel est le départ à la retraite de nombreux fermiers au Canada. Si le Canada a l’intention de prendre les mesures nécessaires pour livrer concurrence sur l’échiquier mondial, le pays aura besoin d’une nouvelle cohorte de fermiers motivés, animés de nouvelles idées et prêts à prendre la relève. Le gouvernement a également un rôle à jouer : il peut mettre en place des politiques pour aider les producteurs de façon plus générale, mais aussi pour rehausser l’attrait du secteur agricole auprès de la prochaine génération. Ces politiques pourraient notamment porter sur les programmes universitaires axés sur la production agricole et sur les incitatifs financiers à l’intention des jeunes fermiers.

Investir dans la technologie
L’IA évolue rapidement et le secteur agricole canadien ne peut pas se permettre de prendre du retard. Si nous voulons suivre la cadence empruntée par le reste du monde, les gouvernements, les investisseurs en capital de risque et les autres intervenants doivent mettre en place des programmes de soutien aux jeunes pousses en technologie agricole et créer des conditions favorables à l’innovation locale. Les fermiers eux-mêmes doivent faire l’expérience de la technologie, même à petites doses. Le gouvernement devrait songer à trouver des moyens pour aider ce groupe à investir dans de nouvelles technologies.

Garder le consommateur en tête
Au bout du compte, le consommateur est celui que l’on doit combler. Les producteurs doivent comprendre ce qui lui tient à cœur maintenant et à l’avenir, en restant à l’affût des tendances en consommation. Simultanément, le secteur agricole doit trouver des moyens d’accroître son efficience de façon à maintenir les coûts à un faible niveau, surtout lors des périodes inflationnistes. La durabilité environnementale et la sensibilisation sont également des enjeux importants ici, car les consommateurs sont nombreux à se soucier, peut-être plus que jamais auparavant, de la manière dont leur nourriture est produite et vendue.
 

En fin de compte, nous devons collectivement réfléchir attentivement à notre façon de produire des aliments, ce qui peut signifier devoir rafraîchir le système agricole en entier. Si l’on ne peut plus se fier aux États-Unis, où doit-on investir pour développer le secteur au Canada? Nous connaîtrons une croissance lorsque les gouvernements et les entreprises injecteront des investissements importants dans l’IA et qu’ils commenceront à nouer des partenariats enracinés pour des décennies. Nous devons voir grand. C’est la seule façon de réellement devenir le pays résilient et producteur alimentaire que nous devons être.

Nous pouvons vous être utiles

Les professionnels de KPMG fournissent des services d’audit, de fiscalité et des services-conseils à un grand nombre d’organisations agricoles de premier plan au Canada – fournisseurs, producteurs, transformateurs et distributeurs.

Les clients s’appuient sur notre vaste expérience sectorielle et nos nombreuses ressources techniques pour réaliser une croissance rentable et obtenir une perspective nouvelle sur l’amélioration de la prise de décisions et des capacités internes. Cela nous donne un aperçu unique des complexités et des possibilités au sein du secteur, ce qui nous permet de proposer des solutions fiables.

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