La majorité des entreprises canadiennes ont été victimes de fraude au cours de la dernière année. Les fraudeurs devenant de plus en plus astucieux, la plupart des organisations se tournent vers les technologies nouvelles et émergentes afin de réduire leur risque et de déjouer les attaques éventuelles.

Un récent sondage auprès de plus de 500 PME au Canada révèle que les trois quarts des répondants ont subi de la fraude interne (par un employé) ou externe (fraude par carte de crédit, chèques frauduleux, fausses factures ou fraude d’identité par piratage de comptes bancaires) au cours de la dernière année.

Pourtant, 87 % des entreprises affirment avoir mis en place un programme pour prévenir, détecter et gérer la fraude (fait intéressant, seulement 38 % des entreprises étaient « fortement d’accord » et 49 %, « quelque peu d’accord » avec cet énoncé).

« Si la plupart des entreprises ont adopté des programmes de lutte contre la fraude, bon nombre de ces programmes présentent des lacunes », constate Marilyn Abate, associée au groupe Juricomptabilité et crimes financiers de KPMG au Canada.

« Les menaces évoluent sans cesse, car les fraudeurs imaginent continuellement des façons de contourner les mesures de prévention mises en œuvre par les organisations, ajoute-t-elle. Donc, même si les entreprises croient disposer d’un programme antifraude efficace, ce dernier risque d’être piraté. Les entreprises doivent toujours être à l’affût de la prochaine menace. »

Le Centre antifraude du Canada a reçu l’an dernier 90 137 rapports de fraude, ce qui représente des pertes de 530 M$, contre 379 M$ en 2021 et 165 M$ en 2020.

Mme Abate affirme que des technologies comme l’intelligence artificielle (IA), l’apprentissage automatique et la biométrie sont des outils efficaces pour prévenir et déceler la fraude, surtout si elles s’ajoutent à un solide cadre de gestion des risques. « Les entreprises ont besoin de ces technologies pour se doter d’une protection agile et robuste contre des fraudes en constante évolution. Faute d’investir dans les outils et les méthodes nécessaires pour lutter contre la fraude, elles risquent de subir des pertes importantes », prévient Mme Abate.

Le sondage de KPMG révèle en effet que les entreprises sont pleinement conscientes qu’elles doivent apporter des changements importants à leur environnement d’exploitation pour gérer leur risque de fraude : la plupart (85 %) affirment qu’elles envisagent sérieusement d’investir dans ces nouvelles technologies.

La fraude liée aux cryptoactifs est en hausse

L’utilisation des cryptoactifs ayant augmenté, la fraude liée à ce type d’opération s’est de plus en plus répandue au cours des dernières années. À l’échelle mondiale, le volume de transactions illicites liées aux cryptomonnaies a atteint l’an dernier un sommet inégalé de 20,6 G$ US, selon le 2023 Crypto Crime Report du cabinet Chainalysis.

Les nouvelles méthodes de paiement comme la cryptomonnaie sont souvent plus vulnérables à la fraude, car la réglementation et les contrôles ne sont pas encore clairement fixés. Les échanges de cryptoactifs font l’objet de divers types de fraude, les arnaqueurs promettant des rendements élevés à des victimes trop confiantes.

Les plateformes d’échange de cryptoactifs sont tenues de s’inscrire auprès des autorités de réglementation canadiennes, mais bon nombre ne l’ont pas fait. Par conséquent, les investisseurs peuvent avoir du mal à déterminer si un échange de cryptoactifs est fiable. Depuis juillet 2020, l’InfoCentre de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario a enregistré une hausse de 200 % des plaintes liées aux cryptomonnaies.

« Les plateformes d’échange de cryptoactifs doivent être inscrites auprès des autorités de réglementation pour gagner la confiance des investisseurs, mais elles peuvent aussi optimiser leur plateforme technologique d’examen et de surveillance d’opérations importantes, ainsi que concevoir et mettre en œuvre un solide cadre de gestion des risques et de gouvernance technologique », explique Kareem Sadek, associé et co-leader du groupe Cryptoactifs et chaîne de blocs de KPMG au Canada.

Conseils concernant la détection et la gestion de la fraude

Myriam Duguay, associée au groupe Juricomptabilité de KPMG au Canada, affirme que l’adoption d’un programme antifraude efficace et la surveillance du risque associé aux tiers sont deux facteurs essentiels à la prévention et à la détection de la fraude dans tous les secteurs. D’ailleurs, selon le sondage de KPMG, un peu plus du tiers (35 %) des répondants étaient « fortement d’accord » pour dire que leur entreprise gérait de façon proactive la menace de fraude et le risque associé aux tiers afin d’inspirer confiance aux parties prenantes, et plus de la moitié (52 %) étaient « quelque peu d’accord ».

« On peut en déduire que bon nombre d’entreprises estiment encore devoir faire davantage pour s’assurer de la transparence de leurs fournisseurs et sous-traitants, ce qui est essentiel à l’efficacité d’un programme antifraude », souligne Mme Duguay.

Elle recommande aux organisations de prendre les mesures suivantes pour prévenir, déceler et gérer la fraude :

  • Établir, mettre en œuvre et régulièrement mettre à niveau un programme antifraude à l’échelle de l’entreprise, qui comprend une évaluation du risque de fraude.
  • Évaluer et surveiller activement et fréquemment le risque associé aux tiers.
  • Établir une ligne téléphonique ou un programme de dénonciation.
  • Mettre en œuvre une formation antifraude pour le personnel.
  • Procéder à la surveillance active des données et à l’analyse des données juricomptables.
  • Harmoniser les fonctions fraude, crimes financiers et cybersécurité.

Pour en savoir plus sur le groupe Fraude et juricomptabilité de KPMG et sur le Mois de prévention de la fraude, cliquez ici.

Un mot sur le sondage de KPMG auprès des entreprises

Entre le 3 et le 16 février 2023, KPMG au Canada a mené un sondage auprès de 505 entreprises canadiennes au moyen de la plateforme de recherche en ligne Methodify de Schlesinger Group. Tous les participants sont des propriétaires d’entreprise ou des décideurs membres de la haute direction. Parmi eux, 44 % dirigent des entreprises au chiffre d’affaires brut annuel de plus de 500 M$; 20 %, entre 300 M$ et 499 M$; 16 %, entre 200 M$ et 299 M$; 16 %, entre 100 M$ et 199 M$; et les 4 % restants, entre 50 M$ et 99,9 M$. Parmi les entreprises répondantes, 77 % sont des sociétés fermées et 23 % sont des sociétés ouvertes. Enfin, 44 % des PME sont des entreprises familiales.

Un mot sur KPMG au Canada

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