​L’investissement dans le secteur des technologies financières canadiennes a chuté l’an passé : la valeur des transactions était plus de cinq fois moindre et le nombre de transactions a diminué considérablement vers la fin de l’année. Malgré ce ralentissement, on a tout de même enregistré la deuxième meilleure année en volume de transactions.

En effet, en 2022, on a constaté 169 investissements dans les technologies financières, pour un total de 1,3 G$ US au Canada – une chute comparativement aux 217 transactions derrière les 7 G$ US investis en 2021 – selon les données recueillies par PitchBook pour KPMG au Canada. Les transactions de financement d’amorçage et d’aide financière au démarrage ont représenté plus de la moitié des investissements en 2022, soit 57 et 41 transactions (séries A et B) respectivement.

« Ce ralentissement n’est pas surprenant compte tenu de l’effondrement des marchés et de l’investissement exceptionnel qu’on a enregistré dans les technologies financières en 2021. D’ailleurs, pour mettre les choses en perspective, l’investissement total de l’an passé a tout de même été plus important qu’en 2020, et on a enregistré le deuxième nombre le plus élevé de transactions à ce jour. Ainsi, les investisseurs semblent avoir trouvé plusieurs occasions avantageuses », explique Geoff Rush, leader du groupe Services financiers chez KPMG au Canada. « De plus, le nombre élevé de transactions de financement d’amorçage et d’aide financière au démarrage est de bon augure pour l’écosystème des technologies financières canadiennes, ajoute M. Rush. ».

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Faits saillants canadiens de 2022

  • Les 169 investissements (y compris le capital de risque [CR], le capital-investissement [CI] et les fusions-acquisitions [F&A]) ont totalisé 1,3 G$ US – un creux comparativement à l’année précédente qui a enregistré 217 transactions totalisant 7 G$ US.
  • Au 2e semestre, l’investissement total des 68 transactions qui ont eu lieu s’élevait à 439,9 M$ US – une baisse comparativement aux 85 transactions et au total de 810 M$ US du semestre précédent.
  • De tous les trimestres de l’année, c’est le 4e qui a été le plus bas, avec 27 transactions et un investissement total de 154,8 M$ US – une diminution comparativement au trimestre précédent (41 transactions et 285 M$ US) et au 4e trimestre de 2021 (52 transactions et 956 M$ US).
  • Aucun premier appel public à l’épargne n’a été enregistré.
Type de transaction Transactions par secteur
57 financements d’amorçage 51 en cryptoactifs
41 aides financières au démarrage (CR) 16 en paiements
30 financements de stades avancés (CR) 15 en technologies réglementaires
20 F&A 12 en technologies des assurances
9 investissements providentiels 8 en technologies immobilières
7 rachats (p. ex. par emprunt) 1 en cybersécurité
5 CI pour croissance/expansion 1 en technologies de gestion du patrimoine

Les perspectives pour 2023

Le ralentissement des marchés canadiens et mondiaux a exercé une pression qui a fait chuter la valeur des transactions l’an passé, une tendance qui se maintiendra sans doute cette année. « Comme les investisseurs sont préoccupés par une possible récession, la hausse des taux d’intérêt et les pressions inflationnistes, nous nous attendons à ce que la valeur et le volume des transactions demeurent modérés pour la majorité de 2023 et augmentent légèrement vers la fin de l’année », souligne Georges Pigeon, associé en Services-conseils transactionnels chez KPMG au Canada.

« Notons aussi que le domaine des technologies financières est actuellement influencé par un changement de mentalité. En 2021, beaucoup d’entreprises ont connu un afflux de capitaux provenant d’investisseurs en CR, alors certaines d’entre elles, qui ont rationalisé et restructuré leurs opérations dans le but de faire durer ces capitaux, n’auront besoin de liquidité que plus tard en 2023 – voire seulement en 2024. Ainsi, abandonnant une mentalité de “croissance à tout prix”, plusieurs sociétés de technologies financières visent maintenant plutôt une croissance responsable qui préserve la liquidité de l’entreprise aussi longtemps que possible pour atteindre une rentabilité durable dans un avenir pas très lointain, ajoute M. Pigeon. ».

La chute de l’investissement mondial

Le repli des investissements en technologies financières au Canada reflète la tendance mondiale. En effet, on a enregistré mondialement 6 006 transactions totalisant 164 G$ US en 2022, soit une baisse comparativement aux 7 321 transactions s’élevant à 239 G$ US de l’année précédente. Malgré cette baisse, 2022 représente la troisième meilleure année en ce qui concerne l’investissement total et la deuxième meilleure année en ce qui concerne le volume des transactions pour ce domaine, d’après le rapport Pulse of Fintech – S2 2022 de KPMG International, une analyse semestrielle des tendances mondiales en investissement dans le secteur des technologies financières.

Le rapport indique également que l’Amérique continue de recevoir la plus grande part des investissements en technologies financières dans le monde, soit 68,6 G$ US répartis sur 2 786 transactions en 2022, dont 61,6 G$ US répartis sur 2 222 transactions sont issus des États-Unis..

Les paiements et les cryptoactifs : les attraits des investisseurs

Alors que le secteur des paiements est demeuré le plus populaire mondialement, c’est le secteur des cryptoactifs et des chaînes de blocs qui a suscité le plus d’attention au Canada, et ce malgré une année d’instabilité en raison de la dévalorisation de cryptomonnaies stables (stablecoins), de la baisse des échanges de cryptoactifs et de la faillite de cryptoprêteurs.

Même si l’intérêt pour les entreprises canadiennes de cryptoactifs pourrait s’estomper en 2023, M. Rush affirme que l’année s’annonce critique pour le domaine puisque les investisseurs demandent la précision de la réglementation ainsi que plus de transparence.

« Nous nous attendons à l’émergence d’un écosystème de cryptoactifs plus épuré, plus transparent et plus responsable cette année. Tant que la transparence, la confiance, la réglementation et l’innovation seront au cœur de l’écosystème des cryptoactifs, le domaine a un avenir prometteur, mentionne M. Rush. »

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