Après avoir accéléré leurs plans de transformation numérique pendant la pandémie, les organisations doivent maintenant faire face à une foule de nouveaux défis, allant de l’incertitude économique et des troubles géopolitiques à la hausse des coûts et à une crise mondiale des talents. Dans ce contexte, les leaders canadiens du numérique ont continué à investir dans les technologies nouvelles et émergentes.

Dans son dernier rapport mondial sur la technologie, KPMG a sondé plus de 2 200 cadres technologiques et experts sectoriels du monde entier. La presque totalité des répondants – ce qui correspond essentiellement à ceux qui ont investi dans leur évolution numérique – disent avoir constaté une amélioration du rendement et de la rentabilité depuis deux ans. Bien que, dans l’ensemble, les répondants canadiens semblent être plus réticents à prendre des risques en adoptant de nouvelles technologies que leurs homologues internationaux, ils font tout de même des plans et des investissements importants.

D’autres informations tirées du rapport Perspective des chefs de la direction 2022 de KPMG révèlent que, même si les chefs d’entreprise canadiens sont conscients des obstacles qu’ils devront affronter, ils restent optimistes quant à leur capacité à prospérer au cours des trois prochaines années – et comptent sur la technologie pour y parvenir. Les deux rapports mettent en évidence six grands thèmes sur lesquels les entreprises canadiennes devraient orienter leurs efforts de transformation, en particulier dans l’éventualité d’un ralentissement économique.

Six grands thèmes

1. Le rythme accéléré de la transformation numérique

Les répondants ont été presque unanimes à affirmer que la transformation numérique les avait aidés à franchir plus rapidement les étapes clés de leur parcours, tant sur le plan opérationnel que technologique, et qu’ils entendaient donner la priorité à la modernisation des applications et à l’automatisation intelligente au cours de la prochaine année. Ils ont également été nombreux à manifester leur intérêt pour les nouvelles technologies, notamment le métavers, les jetons non fongibles (NFT) et les technologies Web3.

Cependant, l’un des plus grands défis à venir – au Canada comme ailleurs dans le monde – est le manque de talents et de compétences nécessaires à la mise en œuvre et à l’adoption de technologies innovantes. En période de ralentissement économique, les entreprises qui s’en sortent le mieux sont celles qui continuent à investir dans les activités les plus essentielles.

C’est le moment pour les entreprises canadiennes de se montrer à la hauteur, d’élaborer des cas d’utilisation des technologies perturbatrices et de s’assurer qu’elles développent les compétences requises, que ce soit à l’interne ou par l’intermédiaire d’un solide écosystème de partenaires externes afin que, au moment de la reprise, elles puissent continuer à prospérer.

57%

Pour 57 % des répondants canadiens, une agilité accrue et la modernisation de l’entreprise constituent les principaux facteurs à l’origine de la transformation numérique

78%

78 % des répondants canadiens estiment que leur organisation est extrêmement ou très efficace dans l’utilisation de la technologie pour faire progresser leur stratégie d’affaires

43%

43 % des répondants canadiens considèrent la pénurie de talents compétents comme la première cause de l’adoption des capacités numériques

2. Même si les Canadiens sont réticents à prendre des risques, ils démontrent un appétit croissant envers les technologies émergentes

Les participants internationaux au sondage ont déclaré qu’ils avaient jeté les bases pour accueillir les technologies émergentes et seraient près de la moitié (46 %) à avoir fait des plans en ce sens. Mais la majorité d’entre eux (55 %) n’ont pas encore pris de mesures significatives, préférant attendre de voir ce que font leurs concurrents ou quels produits et services seront demandés par leurs clients. Bien que les technologies émergentes et perturbatrices présentent des risques, 53 % des répondants canadiens prévoient d’investir dans le métavers au cours des deux prochaines années (contre 57 % à l’échelle mondiale) et 67 % prévoient d’investir dans l’informatique quantique au cours de la même période (contre 67 % à l’échelle mondiale).

 

Les entreprises canadiennes doivent d’abord comprendre pourquoi elles investissent dans des plateformes émergentes comme le métavers et calibrer leurs investissements en fonction de l’orientation de l’entreprise et de la marque, et de la stratégie de transformation numérique dans son ensemble. De plus, en raison de la rareté des capacités techniques dans des domaines tels que le métavers, le Web3 et l’informatique quantique, elles devront déployer des efforts pour développer ces compétences à l’interne tout en bâtissant un écosystème de partenaires externes, et pour automatiser les tâches peu complexes et à volume élevé.

36%

Selon 36 % des participants canadiens au sondage, une culture d’entreprise réfractaire au risque constitue un frein à la transformation numérique

40%

40 % des répondants canadiens sont d’avis que l’orientation client constitue le principal moteur d’investissement dans la technologie d’entreprise

64%

64 % des chefs de la direction estiment qu’une accélération de la transformation numérique s’impose pour attirer et conserver les talents et les clients

93%

93 % des répondants canadiens ont déclaré être sur la bonne voie pour ce qui est de l’adoption de la technologie infonuagique

3. L’importance de l’orientation client comme moteur des investissements en TI

Facteur clé de l’élan que connaissent les investissements en TI, l’expérience client est au cœur de la transformation numérique. Les répondants canadiens ont attribué un pointage supérieur d’au moins 10 % à l’importance d’améliorer l’expérience client, par rapport à leurs homologues mondiaux. La technologie d’entreprise jouera un rôle clé à cette fin, près des deux tiers des répondants canadiens ayant manifesté leur intention d’investir dans ce domaine dans l’année à venir.

Au même titre que l’expérience client, l’expérience employé prend de plus en plus d’ampleur. Dans le contexte de la crise mondiale des talents et de la possibilité pour les employés de travailler de n’importe où, l’expérience des employés devient un facteur clé de différenciation concurrentielle. Pour attirer et fidéliser à la fois les clients et les employés, les entreprises doivent réfléchir à la manière dont elles peuvent améliorer leurs capacités numériques et utiliser les technologies pour satisfaire et dépasser les attentes en matière d’expérience utilisateur. Pour ce faire, elles doivent repenser la technologie d’entreprise et décloisonner les services.

4. L’adoption de la technologie augmente la rentabilité

Les dirigeants croient dans les perspectives qu’offre la transformation numérique. Quelque 78 % des répondants canadiens (contre 66 % des répondants mondiaux) estiment que leur organisation est extrêmement ou très efficace dans l’utilisation de la technologie pour faire progresser leur stratégie d’affaires. La quasi-totalité des répondants canadiens affirment que la transformation numérique a amélioré la rentabilité ou le rendement de l’entreprise au cours des deux dernières années. Le marketing, les ventes et le service à la clientèle sont les secteurs qui récoltent la plus grande part et profitent le plus des investissements.

L’amélioration du profil de la marque, le renforcement du sentiment d’accomplissement et le fait d’être reconnu comme un innovateur sont aussi des atouts pouvant attirer les clients, les employés et d’autres parties prenantes – y compris les investisseurs – qui souhaitent s’associer à votre marque, ce qui répercutera sur la rentabilité et la création de valeur au fil du temps et stimulera la progression.

5. L’infonuagique n’est plus un enjeu majeur, mais reste un élément important des stratégies de transformation

Les entreprises qui ont le mieux réussi leur transformation numérique et affichent une rentabilité supérieure sont souvent celles qui ont atteint, voire dépassé, leurs objectifs infonuagiques. En effet, 93 % des répondants canadiens (89 % à l’échelle mondiale) ont déclaré être sur la bonne voie, ayant soit terminé leur migration ou à tout le moins amorcé la migration de leurs charges de travail stratégiques vers le nuage. De plus, 59 % des répondants canadiens affirment qu’au moins 40 % de leurs charges de travail sont maintenant hébergées dans le nuage, et notre sondage auprès des chefs de la direction révèle que 71 % des PME investissent dans les technologies infonuagiques.

Cependant, la divergence de vues entre les équipes des TI et des services opérationnels quant aux priorités infonuagiques reste un défi, plus encore que les exigences de sécurité et de conformité. Une vision stratégique unifiée – et, dans la foulée, la nomination d’un responsable des services infonuagiques – pourrait resserrer l’écart et améliorer les résultats.

Si la transformation infonuagique s’inscrit dans l’évolution logique de l’informatique, elle ne doit pas pour autant être considérée comme la seule avenue sur la voie de la modernisation. De nombreuses entreprises explorent de plus en plus les stratégies hybrides car elles se rendent compte qu’il serait préférable d’héberger à l’interne certaines de leurs charges de travail. Dans de nombreux cas, il est possible de moderniser ou de maintenir ces charges de travail en dehors du nuage. Les fournisseurs de services infonuagiques à très grande échelle (hyperscale) investissent massivement dans des solutions réparties sur plusieurs nuages et offrant une intégration plus transparente des services hébergés sur place.

6. Les technologies perturbatrices vecteurs de nouvelles cybermenaces

En moyenne, deux répondants canadiens sur trois (65 %) se disent extrêmement ou très confiants dans leur capacité à gérer les cyberrisques, notamment les menaces provenant de groupes criminels organisés et de chaînes d’approvisionnement compromises. Malgré cela, 55 % des Canadiens affirment que leur organisation est en retard en matière de cybersécurité, même si des plans et une vision bénéficiant du soutien des dirigeants sont en place. Selon notre sondage auprès des chefs de la direction, seulement 56 % des chefs d’entreprise canadiens se disent adéquatement préparés pour affronter une cyberattaque, un pourcentage en baisse de 17 % par rapport à l’année précédente.

Le degré peut-être excessif de confiance dans la capacité des entreprises à gérer les cyberrisques, tant au Canada qu’ailleurs dans le monde, pourrait être l’indice d’une sous-estimation des risques réels. L’adoption relativement récente du travail hybride et la transformation numérique des canaux clients ont redéfini le paysage des cybermenaces. La cybersécurité est devenue plus complexe dans un univers Web3 en évolution rapide et qui inclut le métavers et l’informatique quantique.

Il est important que les entreprises comprennent la façon dont la sécurité et la confidentialité évoluent dans ce nouvel espace. La fidélité des clients reposant sur la confiance, l’intégration dès le départ de la sécurité dans les initiatives de transformation numérique contribuera à améliorer la fiabilité de l’expérience vécue par les clients et devrait se traduire par une augmentation des fonds consacrés à la cybersécurité.

85%

85 % des chefs de la direction conviennent de l’absolue nécessité d’instaurer une solide stratégie de cybersécurité pour bâtir la confiance de leurs principales parties prenantes

55%

55 % des participants du Canada affirment que leur organisation est en retard en matière de cybersécurité

56%

56 % des chefs de la direction canadiens se disent prêts à affronter une cyberattaque, en baisse de 17 % depuis 2021.

Être à l’avant-garde de l’innovation exige un soutien adéquat

Les entreprises canadiennes tirent parti de la technologie pour faire face aux incertitudes de l’avenir et constatent l’effet positif des initiatives qu’elles ont mis de l’avant au cours des deux dernières années. Mais être agile, c’est aller au-delà de la technologie et se doter d’une solide infrastructure de soutien dans laquelle les fonctions comme les services juridiques, la réglementation, la protection des renseignements personnels, la gouvernance et la gestion des risques entreprennent leur transformation numérique au même rythme.

Pour maximiser leur rendement et leur résilience dans un avenir incertain, les entreprises devront définir les domaines technologiques à conserver à l’interne et ceux qui nécessitent une expertise externe. Souvent, l’élaboration de capacités technologiques internes n’est pas la meilleure solution, notamment celles qui relèvent du monde du métavers.

Le Canada est devenu au fil du temps un chef de file mondial en matière d’innovation, avec un nombre croissant de jeunes pousses dans les domaines des TI et des technologies financières, ainsi que des communautés d’innovation et des réseaux de partenariat. Les entreprises canadiennes qui adoptent un écosystème de partenaires – pouvant inclure des tiers fournisseurs, des entreprises technologiques et des conseillers – auront une longueur d’avance dans la course à la transformation de l’économie canadienne.

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