Ces renseignements sont tirés du sondage de KPMG Perspective des chefs de la direction de 2022. Des résultats plus récents sont disponibles dans l'enquête KPMG CEO Outlook la plus récente.

Qu’est-ce qui se profile à l’horizon?

De nos jours, l’incertitude plane sur l’économie, qu’il soit question d’inflation ou de l’augmentation des taux d’intérêts, ou encore de pénurie de main-d’œuvre et de changements à la réglementation.

Les conclusions de nos plus récents sondages auprès de dirigeants d’entreprise canadiens témoignent de cette incertitude. D’ailleurs, la plupart des dirigeants d’entreprise s’attendent à ce que le pays tombe en récession au cours des 12 prochains mois. La majorité d’entre eux s’attendent toutefois à ce que cette récession soit modérée et de courte durée, et ils ont déjà pris des mesures pour traverser les turbulences annoncées.

En fait, hormis les enjeux à court terme, les dirigeants d’entreprise sont plutôt optimistes quant aux bases essentielles de l’économie canadienne au cours des trois prochaines années. La presque totalité (96 %) des chefs d’entreprise canadiens qui ont répondu au sondage dans le cadre de l’enquête menée par KPMG International en prévision de son rapport annuel Perspectives des chefs de la direction ont exprimé leur confiance envers les perspectives de croissance de leur entreprise, de leur secteur d’activité et de l’économie canadienne dans son ensemble.

Dans une nouvelle étude semblable menée auprès de dirigeants de 503 petites et moyennes entreprises (PME), plus de huit répondants sur 10 (83 %) disent croire que leur entreprise connaîtra une croissance au cours des trois prochaines années.

Degré de confiance à l’égard des perspectives de croissance pour les trois prochaines années

Ce degré de confiance est corroboré par leurs projections en matière de revenu et d’effectif. Plus du tiers (37 %) des chefs de la direction canadiens sondés dans le cadre de notre enquête mondiale s’attendent à ce que leurs revenus annuels augmentent de 2,5 % ou plus par année au cours des trois prochaines années. Certains dirigeants de PME se disent encore plus optimistes, et près de trois sur cinq (59 %) d’entre eux s’attendent à ce que leurs revenus grimpent de 2,5 à 10 % par an.

Pour réaliser cette croissance, les entreprises de toutes tailles prévoient d’augmenter les embauches dès que prendront fin les turbulences à court terme. Neuf chefs de grandes entreprises canadiennes sur 10 (89 %) s’attendent à augmenter leur effectif au cours des trois prochaines années, et près de quatre sur 10 (38 %) prédisent une augmentation de 6 % ou plus.

Huit dirigeants de PME sur 10 (77 %) prévoient aussi une augmentation, et les trois quarts d’entre eux (75 %) s’attendent à ce que cette augmentation dépasse 6 % par année. En outre, 22 % anticipent une augmentation d’au moins 11 %.

Tout cela augure bien pour la force de l’économie à moyen terme et rend compte de la confiance qu’éprouvent les dirigeants en leur capacité d’augmenter les revenus de leur entreprise.

67%

67 % des chefs de la direction canadiens s’attendent à une forte activité du côté des fusions et acquisitions, en hausse de 11 % par rapport à l’an dernier, et 20 % de plus qu’ailleurs dans le monde

Cet optimisme concorde avec les mesures déjà prises par les entreprises pour se préparer à la récession anticipée. Près des trois quarts (71 %) des chefs de la direction canadiens sondés ont déjà ajusté leurs stratégies pour se concentrer sur l’augmentation de la productivité. La moitié (51 %) est déjà en train de gérer les coûts en augmentant les prix, et près de la même proportion (48 %) a réduit ses marges de profit.

Plus de 80 % des PME ont identifié, ou sont en train d’identifier et d’éliminer, les inefficacités et la complexité inutile au sein de leur modèle d’exploitation. Cette étape de base – essentielle en temps de récession – demeure une pratique exemplaire en tout temps et permet à l’entreprise de déceler ses lacunes ou ses faiblesses et de conserver son avance sur la concurrence.

La réalité des trente-six derniers mois a poussé les organisations à faire davantage appel à l’automatisation; elles sont ainsi devenues plus efficaces et ont dégagé les employés de certaines tâches pour qu’ils puissent s’attaquer à du travail plus profitable.

Pour être prêts à affronter une éventuelle récession – sans oublier les perturbations de la chaîne d’approvisionnement résultant de la COVID et les risques géopolitiques –, deux chefs de la direction sur cinq ont déjà diversifié leur chaîne d’approvisionnement pour obtenir et accorder de meilleurs prix et stabiliser la livraison.

Dans le cadre de notre enquête mondiale, les chefs de la direction canadiens ont exprimé un plus grand intérêt que tous les autres (67 %) envers les fusions et acquisitions ayant un important potentiel de stimulation de la croissance. Ce résultat est en hausse de 11 % par rapport à l’an dernier; il est de 20 % plus élevé que le résultat obtenu pour leurs homologues d’ailleurs dans le monde.

Bien que la plupart des chefs de la direction canadiens ont mis en place les outils de base pour faire face aux vents contraires d’une récession, d’autres enjeux exigent de la vigilance pour ce qui est d’évaluer les risques et les possibilités.

Près du quart des chefs de la direction déclarent que la protection de leur capital contre l’inflation (24 %), le coût des intrants et la poursuite de la transformation numérique et de la connectivité dans l’ensemble de l’entreprise (23 %) font partie de leurs principales priorités pour réaliser la croissance.

Le talent qualifié se fait rare

Pour les chefs de la direction des plus grandes entreprises canadiennes, le risque lié au talent s’est encore une fois inscrit parmi les menaces à la croissance après avoir été absent de la liste l’an dernier et s’être classé parmi les trois principales préoccupations il y a deux ans.

Même si tous les secteurs de l’entreprise canadienne ont l’intention d’augmenter leur effectif, la capacité de trouver des employés qui possèdent les compétences requises pourrait représenter un défi, particulièrement pour les PME. Soixante pour cent des chefs de la direction et 56 % des PME disent qu’ils ne disposent pas de la main-d’œuvre qualifiée nécessaire au déploiement stratégique et opérationnel qui leur permettrait de transformer leur entreprise.

Jusqu’aux deux tiers des PME affirment qu’elles ont déjà de la difficulté à embaucher des personnes ayant les compétences requises pour faire croître leur entreprise, et 57 % éprouvent de la difficulté à recruter les « talents de l’avenir » – ingénieurs, concepteurs, experts en sciences des données, etc.

Plus de la moitié (53 %) envisagent de recruter des candidats à l’extérieur du Canada et jusqu’à 74 % affirment que le Canada doit accueillir davantage de talents étrangers en technologie pour répondre à leurs besoins de main-d’œuvre et devenir des chefs de file de l’innovation.

Une immigration ciblée sera utile, mais il faudrait accueillir beaucoup plus de nouveaux arrivants et mettre en place de nouveaux modèles de gestion des talents, de la productivité et de l’efficacité de la main-d’œuvre pour contrer les effets du « tsunami de têtes grises » qu’entraîne le départ à la retraite des baby-boomers.

La pénurie de talents spécialisés se répercute sur toute l’économie et se fait également ressentir sur le front de la lutte aux changements climatiques. Quand on demande aux dirigeants de PME canadiens ce qui les empêche d’atteindre la carboneutralité ou des objectifs climatiques semblables, le principal obstacle cité est le manque de compétences et de savoir-faire pour mettre en œuvre les solutions.

Le gouvernement, le milieu universitaire et les entreprises doivent travailler ensemble à identifier les nouvelles compétences requises pour que nous puissions commencer à produire des diplômés, et à attirer les immigrants qualifiés, nécessaires au progrès de notre économie.

63%

63 % des PME ont de la difficulté à embaucher des personnes qui ont les compétences requises pour les aider à faire croître l’entreprise

Les dirigeants d’entreprise canadiens ont beaucoup appris sur leur organisation, leurs employés et leurs clients au cours des deux dernières années.

Ils saisissent l’importance de gérer pour le présent, sans perdre leur vue d’ensemble. Une récession de courte durée n’est qu’un des obstacles à surmonter, et les dirigeants canadiens prennent déjà des mesures pour atténuer l’impact de la période qui s’annonce afin d’en ressortir plus forts.

Mesures principales

  1. Identifier et éliminer les inefficacités ainsi que la complexité superflue au sein du modèle d’exploitation.
  2. Maintenir le cap sur la transformation numérique pour obtenir cet avantage concurrentiel tant convoité.
  3. Travailler de concert avec le gouvernement, le milieu universitaire et les associations professionnelles pour identifier les lacunes en ce qui concerne la main-d’œuvre et y remédier, notamment en attirant des immigrants qualifiés.
  4. Réfléchir à des partenariats ou à des fusions-acquisitions pour acquérir des compétences et des capacités numériques clés.
     

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