Dans un monde où la perte de biodiversité s’accentue, les sociétés canadiennes doivent intensifier leurs efforts pour divulguer l’incidence de leurs activités sur la santé de la planète, selon un nouveau rapport de KPMG au Canada.
La vaste majorité (91 %) des 200 plus grandes entreprises canadiennes, selon le chiffre d’affaires, font actuellement état de leur performance environnementale, sociale et de gouvernance (ESG), mais seulement un tiers (35 %) d’entre elles divulguent des informations relatives à la perte de biodiversité portant à la fois sur leur contribution potentielle à l’accélération de cette perte et sur les risques qui en résultent pour leur organisation. Par contraste, elles sont près des trois quarts (72 %) à rendre compte de leurs objectifs en matière de réduction des émissions de carbone.
« Alors que près des deux tiers des entreprises canadiennes ne divulguent pas encore l’impact de leurs activités sur la nature, la préservation de la biodiversité et du capital naturel est la prochaine frontière émergente en matière de communication sur le climat, affirme Katie Dunphy, associée des Services-conseils en matière d’enjeux ESG de KPMG au Canada. La plupart des organisations rendent compte des progrès réalisés par rapport à des objectifs précis, mais les entreprises doivent désormais élargir leur champ d’action pour intégrer l’ensemble de leur impact sur la nature et la société afin de gérer efficacement les risques physiques, financiers et de réputation croissants. »
« Les entreprises sont confrontées à des questions de plus en plus complexes sur les risques liés aux droits de la personne et les impacts sociaux, pourtant seulement la moitié (50 %) des 200 plus grandes sociétés canadiennes communiquent de l’information sur leur approche de la gestion des droits de la personne et encore moins (39 %) rendent compte de leurs efforts de réconciliation avec les Autochtones », souligne Mme Dunphy.
« Notre analyse montre que les entreprises qui sont plus avancées dans leur démarche ESG sont plus susceptibles de divulguer des informations sur ces enjeux, mais toutes les entreprises canadiennes ont la responsabilité de protéger la biodiversité, de faire progresser la réconciliation avec les Autochtones et de respecter les droits de la personne, ajoute-t-elle. Pour l’instant, la déclaration est volontaire, une situation qui pourrait changer bientôt. Pour éviter de se laisser distancer, les entreprises doivent rapidement faire le point sur les attentes des détenteurs de droits, des parties prenantes et des organismes de réglementation, et publier des rapports transparents sur ces questions. »
Principaux constats du rapport :
- 91 % des sociétés canadiennes rendent compte de leur performance en matière de développement durable ou de facteurs ESG.
- 72 % divulguent leurs objectifs de réduction du carbone.
- 56 % divulguent leurs risques climatiques selon les recommandations du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GIFCC).
- 35 % communiquent de l’information sur leur approche de gestion ou sur leur performance en matière de biodiversité et du capital naturel.
- 39 % communiquent de l’information sur leur approche de gestion ou sur leur performance en matière de réconciliation avec les Autochtones.
- 50 % communiquent de l’information sur leur approche de gestion ou sur leur performance relativement au respect des droits de la personne.
- 30 % ont adopté ou ont l’intention d’adopter des objectifs de réduction d’émissions de carbone fondés sur des données scientifiques (tels que définis dans le cadre de la Science Based Targets initiative).
- 36 % intègrent un énoncé officiel de certification dans leur rapport sur la durabilité ou les facteurs ESG
La transparence, facteur clé pour gagner la confiance des parties prenantes
Malgré l’intensification des pressions pour une plus grande transparence en matière d’ESG et une surveillance accrue de la conformité des fournisseurs aux critères ESG, à peine un peu plus du tiers (36 %) des entreprises canadiennes passent à l’étape suivante et obtiennent la certification d’un tiers pour s’assurer que l’information qu’elles fournissent est exacte et conforme aux meilleures pratiques.
« La façon dont les entreprises communiquent l’information ESG à l’extérieur de l’organisation fournit un éclairage essentiel quant à leur performance globale, déclare Farah Bundeali, associée en Audit et Certification chez KPMG au Canada. La certification de l’information ESG non financière renforce encore davantage la confiance des parties prenantes dans l’exactitude et la fiabilité des renseignements divulgués, dans un contexte où les pratiques de communication de l’information font l’objet d’une surveillance de plus en plus étroite. »
Selon un récent sondage mené par KPMG auprès des chefs de la direction, la majorité (63 %) des leaders canadiens interrogés souhaitent s’appuyer sur un cadre externe de certification de leurs données ESG, une tendance qui risque de s’accentuer sous l’effet de la hausse des attentes concernant les normes de certification obligatoires.
Prendre de l’avance sur les normes réglementaires
La création de l’International Sustainability Standards Board (ISSB) par l’International Financial Reporting Standards (IFRS) Foundation laisse présager l’adoption prochaine d’un langage commun concernant les enjeux ESG. Les informations qui seront bientôt exigées par l’ISSB sur le développement durable et le climat s’appuient sur les recommandations du GIFCC, et des cadres d’information similaires englobant un ensemble toujours plus vaste de mesures ESG sont en cours d’élaboration.
Selon Mme Dunphy, « bien que l’élaboration de normes ESG universelles soit un processus complexe, les entreprises ne devraient pas attendre pour s’y mettre et celles qui choisissent d’élargir dès maintenant la portée de leurs rapports ESG auront une longueur d’avance pour attirer des capitaux et rester concurrentielles à long terme ».
Pour connaître toutes les tendances en matière de publication d’information sur la durabilité par les entreprises, consultez l'annexe canadienne au sondage 2022 de KPMG sur les rapports sur le développement durable.
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