Les feux de forêt qui ont ravagé l'Ouest canadien de mai à juillet ont été un rappel brutal des dommages et des perturbations que causent les phénomènes météorologiques extrêmes. Ceux-ci ont des conséquences sur les gens, mais aussi les propriétés, l'environnement et les entreprises.
Selon une nouvelle étude de KPMG, 93 % des décideurs canadiens interrogés craignent que leur entreprise soit touchée par des phénomènes extrêmes cette année. La majorité d'entre eux ont déclaré que leur entreprise at été touchée l'an dernier, soit par l'arrêt complet des opérations, des pertes de productivité, des interruptions dans les chaînes d'approvisionnement, l'augmentation des coûts, des dommages matériels ou des pertes de profits.
Parmi les effets de plus en plus marqués du changement climatique, les phénomènes météorologiques extrêmes se sont imposés comme une norme. Par conséquent, la recette pour éviter une catastrophe est une bonne préparation. Malgré la prise de conscience généralisée des menaces inquiétantes et de leurs conséquences, toutes les entreprises ne prennent pas des mesures suffisantes.
« Les organisations n'accordent pas toutes la même attention à la préparation aux situations d'urgence pour faire face aux risques », affirme Roopa Davé, associée et leader nationale, Risques climatiques chez KPMG.
Selon l'étude de KPMG, neuf dirigeants d'entreprise sur dix savent qu'ils doivent élaborer une planification, mais seulement les deux tiers (68 %) se disent prêts à faire face à des urgences météorologiques.
Selon Mme Davé, il existe un fossé entre la planification des risques climatiques et la préparation aux situations d'urgence, qui est généralisé dans les entreprises canadiennes. « La planification et la préparation sont souvent isolées. L'équipe de gestion des risques climatiques évalue les préoccupations à long terme, comme le respect des engagements de carboneutralité, tandis que celle qui gère les opérations réfléchit à la planification d'urgence à court terme. Sans une vue d'ensemble des conséquences du changement climatique, la perspective est souvent myope. »
Les équipes responsables des risques climatiques et des opérations doivent collaborer dans leur planification. Le plus tôt sera le mieux, parce que les répercussions des phénomènes météorologiques extrêmes augmentent en fréquence et en coûts chaque année.
Selon Statistique Canada, les demandes de règlement d'assurance pour des événements météorologiques catastrophiques se chiffraient à des centaines de millions de dollars par année à la fin de 2010. Aujourd'hui, elles coûtent plusieurs milliards de dollars chaque année. En 2024, les réclamations ont atteint un sommet record de 7,1 milliards de dollars en raison de phénomènes météorologiques extrêmes tels que les feux de forêt qui ont presque consumé la ville de Jasper, en Alberta.
« Jusqu'à il y a environ cinq ans, des catastrophes se produisaient périodiquement, peut-être tous les deux ou trois ans. Aujourd'hui, elles se produisent chaque année », affirme Leon Gaber, leader national du groupe Résilience des infrastructures essentielles et de gestion des urgences de KPMG au Canada.
La responsabilité de faire face aux catastrophes échoit principalement au gouvernement, mais le secteur privé doit jouer son rôle, et de nombreuses entreprises ne sont pas prêtes. « Lorsque nous évaluons les plans des entreprises, nous constatons qu'ils sont souvent bien en deçà de ce dont elles ont besoin », explique M. Gaber.
Il ajoute que si la plupart des entreprises ont des plans d'urgence, ils sont souvent dépassés. « Beaucoup envisagent de faire face à un événement donné, comme un feu de forêt, mais ça s'arrête là. Toutefois, les organisations doivent désormais affronter différentes catastrophes au cours de la même année. »
Il existe cependant des aspects positifs, dont l'éventail significatif de données climatiques et météorologiques, ainsi que les technologies novatrices qui aident les entreprises à effectuer une meilleure planification. Les données de modélisation des changements climatiques sont rendues largement disponibles (et gratuites) par le gouvernement fédéral et des organisations internationales, bien que la plupart des entreprises ne possèdent pas les connaissances nécessaires pour interpréter les données.
« C'est là que nous travaillons avec les clients pour les aider à comprendre ce que les données signifient pour eux », explique Mme Davé.
Même avec cette compréhension, la planification efficace demeure un défi. Les entreprises doivent gérer les conséquences directes des catastrophes, mais aussi tenir compte des effets indirects sur les chaînes d'approvisionnement des phénomènes météorologiques extrêmes qui se produisent à des milliers de kilomètres, ou de l'impact sur la santé des travailleurs de la mauvaise qualité de l'air causée par la fumée des feux de forêt.
M. Gaber souligne le pouvoir de l'intelligence artificielle, de l'analyse des mégadonnées et de l'Internet des objets pour aider les entreprises à mieux planifier. Par exemple, une organisation peut créer un « jumeau numérique » de ses activités.
« Les jumeaux numériques reproduisent les conditions en temps réel. Les entreprises peuvent donc s'en servir pour simuler l'incidence des catastrophes et la façon dont les mesures d'atténuation prévues résisteront », dit-il.
L'investissement dans la technologie, la planification globale et les mesures d'atténuation implique des dépenses accrues, mais ces dépenses rapportent. « À mesure que les coûts du changement climatique augmentent, une bonne préparation devient avantageuse. Chaque dollar dépensé aujourd'hui pour des mesures d'adaptation permet d'économiser jusqu'à 15 $ », note le gouvernement du Canada.
Malheureusement, les chefs d'entreprise ont souvent l'impression d'avoir des préoccupations plus pressantes. « Plus des deux tiers citent les craintes de récession découlant des droits de douane en vigueur comme la principale raison de la réduction des investissements dans les risques climatiques », souligne Mme Davé.
Les entreprises ignorent un risque, mais s'exposent à d'autres par le fait même. « Ce ne sont pas des scénarios hypothétiques, ajoute Mme Davé. Les organisations doivent élaborer une meilleure planification dès aujourd'hui, car malheureusement, la catastrophe frappera inévitablement. »
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