Cet article a initialement été publié dans Foundation Magazine

Il faut plus que des discours inspirants et des idées altruistes pour faire œuvre utile. Un changement véritable, de nature à améliorer la vie des gens et à unir une collectivité, nécessite des personnes disposées (et aptes) à employer leur temps, leurs ressources et leurs compétences à concrétiser ce changement.

Les Canadiens sont conscients de l’importance du bénévolat. En 2018, Statistique Canada a brossé un tableau du bénévolat au pays et constaté que près de 8 Canadien·ne·s sur 10 (âgés de 15 ans et plus) faisaient du bénévolat. Ces personnes ont ainsi donné cinq milliards d’heures de leur temps pour améliorer la vie de leurs concitoyen·ne·s. En tant que leader, Impact social de KPMG au Canada, j’ai vu des collègues de partout au pays consacrer leurs efforts à des initiatives de justice sociale, à des collectes de fonds et à des programmes communautaires transformateurs. Leur travail varie grandement, mais ces bénévoles ont en commun la conviction que le changement ne peut venir que de personnes disposées à s’atteler à la tâche.

Une culture du bénévolat profite aussi aux organisations. Comme je l’ai constaté, les personnes qui sont encouragées par leur employeur à œuvrer dans leur collectivité évoluent personnellement en apprenant de nouvelles compétences, en nouant de nouvelles relations dans la collectivité et en prenant connaissance de points de vue diversifiés sur des enjeux pressants.Par conséquent, elles se présentent au travail avec un sentiment accru d’appartenance et de détermination et deviennent des sources d’inspiration et de motivation pour leurs pairs. En outre, les bénévoles sont au cœur des engagements ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) d’une organisation et jouent un rôle clé dans l’établissement de relations avec la collectivité. Pour ces raisons, entre autres, la stratégie d’impact social de KPMG vise à instaurer chez notre personnel une culture axée sur ses objectifs et ses valeurs, dans laquelle des personnes trouvent l’inspiration et le soutien nécessaires pour faire évoluer les enjeux et les causes qui leur tiennent à cœur.

L’incidence positive du bénévolat ne fait aucun doute, mais la réalité des dernières années a rendu le bénévolat traditionnel très compliqué. Depuis que Statistique Canada a mené son enquête sur le bénévolat en 2018, bien des événements sont survenus, notamment la pandémie mondiale qui, dès son apparition, a mis fin de manière décisive aux activités bénévoles effectuées en personne. Cette épidémie entrave toujours le retour à pied d’œuvre des anciens bénévoles. Comme le mentionnait en 2021 un article de Foundation Magazine, des études sur l’incidence de la COVID-19 sur les ressources humaines des organismes canadiens de bienfaisance et à but non lucratif (menées par les organisations Charity Village et The Portage Group) révèlent aussi que les deux tiers des organismes sondés (64 %) ont subi une baisse du nombre de bénévoles depuis le début de la pandémie en mars 2020, et que 26 % d’entre eux ont perdu plus de 75 % de leurs bénévoles en une année.

KPMG n’est pas à l’abri de cette tendance. Au cours des deux dernières années, nos bénévoles aussi ont eu du mal à poursuivre leur travail communautaire en raison des restrictions de santé publique, des pressions économiques et de l’évolution des priorités. Si je suis extrêmement fière et reconnaissante de mentionner dans Notre plan d’action : Bilan d’impact 2022 au Canada que quelque 1 180 membres de notre personnel ont effectué plus de 36 000 heures de bénévolat et de travail pro bono en 2021, je sais qu’il ne sera pas facile de poursuivre sur cette lancée. À cette fin, je crois que tous les efforts d’une organisation pour promouvoir et favoriser le bénévolat parmi les membres de son personnel profiteront à tous.

Allumer l’étincelle

Le bénévolat fleurit lorsque les gens sont soutenus dans l’exercice de leur passion. L’organisation joue un rôle important en offrant ce soutien. Au sein de notre cabinet, KPMG a constaté que les stratégies suivantes étaient les plus fructueuses :

  • Permettre des horaires variables – Le bénévolat prend du temps et, pour bien des gens, il peut être difficile de trouver des heures libres en dehors d’une journée de travail ordinaire. L’organisation peut leur donner un coup de pouce en leur permettant de négocier des horaires de travail qui leur donnent le loisir de faire du bénévolat tout en assumant leurs responsabilités.
  • Offrir des encouragements financiers – Il existe différentes façons pour une organisation de soutenir financièrement le bénévolat de son personnel. Par exemple, en vertu du programme de soutien financier au bénévolat de KPMG, nos talents peuvent demander qu’un don soit versé à un organisme canadien de bienfaisance ou à but non lucratif, en reconnaissance de leur bénévolat.
  • Effectuer un service pro bono – KPMG investit 500 000 $ en services pro bono pour soutenir des projets menés par des organisations autochtones qui auront une incidence sur la protection de la nature et de la biodiversité. Des employés de KPMG consacreront leurs compétences et leur passion à soutenir ces projets.
  • Proposer des occasions de formation continue – En plus du soutien et des encouragements financiers, il est avantageux d’offrir aux bénévoles des ressources supplémentaires en formation.Le fait d’apprendre quels sont les enjeux et l’incidence concrète de leurs actions inspire les bénévoles à en faire davantage et à en tirer un plus grand sentiment d’accomplissement.
  • Lancer des occasions à l’interne – Il convient d’offrir au personnel des possibilités d’exercer leurs compétences et leur passion au travail, tout en faisant progresser les engagements du cabinet en ce qui concerne les facteurs sociaux et environnementaux, ainsi que sur le plan de l’inclusion, de la diversité et de l’équité. À titre d’exemple, notre personnel peut participer au Réseau des Champions de l’environnement, au Cercle des leaders de demain, aux comités sur le développement durable et aux réseaux d’employés de KPMG.
  • Utiliser la technologie – Les plateformes de bénévolat peuvent faciliter la coordination, le suivi et la mesure des activités bénévoles de l’ensemble des ressources humaines d’une entreprise. Nous mettons en œuvre une application qui permettra à nos effectifs de se renseigner en profondeur sur des activités bénévoles menées partout au pays. Elle donnera accès à des activités de bénévolat à effectuer en personne ou en mode virtuel en faveur d’une foule de causes et d’organismes communautaires, ainsi que de comités internes d’action sociale et environnementale. En outre, elle avisera des séances d’information pour en apprendre davantage sur les enjeux et les organismes communautaires.
  • Consolider les équipes – Pour certaines personnes, le bénévolat est plus agréable et plus accessible en groupe, surtout maintenant que les collègues reviennent travailler au bureau. Au fil des ans, notre cabinet a constaté que les activités bénévoles, assimilées à des activités de consolidation d’équipe, ont pour effet d’intéresser les gens au bénévolat ou de leur faire découvrir des occasions qu’ils n’avaient pas envisagées.
  • Rendre hommage – Le soutien aux bénévoles consiste aussi à célébrer leur travail. Nous l’avons fait avec succès en décernant nos prix annuels Impact social KPMG. En 2022, nous avons remis 47 prix nationaux et régionaux à plus de 160 personnes et membres de notre personnel, en plus de verser un don de 70 000 $ aux organismes de bienfaisance choisis par les lauréats afin de soutenir leur mission.
  • Propager les réussites – Faire connaître l’action et le succès des bénévoles (p. ex., sur des plateformes sociales, lors d’assemblées du personnel ou par des communications internes et des bulletins d’information,) active leur motivation et inspire d’autres collègues, ainsi que des personnes de l’extérieur du cabinet, à les imiter.

Une organisation peut aussi jeter les bases d’activités de bénévolat en formant des alliances communautaires à l’échelle locale ou nationale. En 2019, par exemple, dans le cadre du Programme communautaire des bénévoles en matière d’impôt de l’Agence du revenu du Canada, KPMG s’est allié à Banques alimentaires Canada pour tenir des comptoirs d’information fiscale gratuits. Des membres du personnel de KPMG ont aidé les bénéficiaires des banques alimentaires à produire leurs déclarations de revenus et à obtenir les soutiens publics auxquels ils avaient droit. De plus, des équipes de KPMG ont effectué du travail pro bono afin de rationaliser le processus de production des déclarations de revenus et ont créé une plateforme technologique pour prendre en charge le bénévolat virtuel des effectifs de KPMG et des bénévoles de la communauté, qui s’est révélé particulièrement utile pendant la pandémie. Par ailleurs, l’année 2022 a marqué un jalon important de ce programme. Grâce à notre appui, les comptoirs d’information fiscale de Saskatoon, de Mississauga, de Windsor et de White Rock ont remis 18,2 millions de dollars aux communautés locales et rempli 4 492 déclarations de revenus, soit le double de l’année précédente.

La collaboration entre le bureau de KPMG de la région du Grand Vancouver et First Book Canada pour le programme Family for Literacy en est un autre exemple. Des bénévoles du cabinet ont donné un livre à chaque élève d’une école primaire participante et se sont joints aux enfants pour une journée de lecture en classe. De telles initiatives, ainsi que d’autres dans notre quarantaine de bureaux au Canada, ont une incidence positive bien réelle. À l’origine de chacune d’elles, on a cerné un besoin social auquel nos effectifs ont répondu en y consacrant leurs compétences ou leur passion.

Chaque parcours est unique

On ne saurait écarter les avantages du bénévolat. Malgré tout, instaurer et maintenir un milieu de travail qui inspire et encourage les gens à faire œuvre utile en dehors de leur travail n’est pas une mince affaire, surtout à une époque où il est même difficile de recruter des talents pour combler des postes rémunérés. En faisant connaître l’action de nos bénévoles et nos stratégies de motivation, j’espère pouvoir contribuer à favoriser le changement à l’extérieur de KPMG.

Heather Baker, FCPA, FCA, est associée directrice canadienne, Qualité et gestion des risques, et leader, Impact social, KPMG au Canada.

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