C’est le dilemme ultime du juste équilibre : si vous léguez trop de richesse à vos enfants, vous risquez qu’ils croient y avoir droit, deviennent dépendants et soient démotivés. Si vous léguez trop peu, vous craignez que cela ne génère du ressentiment, de l’insécurité financière et de la discorde au sein de la famille. Alors, quel est donc le juste montant à transmettre?
Ce dilemme devient de plus en plus courant à mesure que les baby-boomers vieillissent et que les transferts de patrimoine s’accélèrent. Avec l’augmentation d’événements ayant une incidence sur la liquidité, comme une vente d’entreprise, déterminer le bon montant à léguer à la prochaine génération est une priorité pour de nombreuses familles.
Au cœur du problème se trouve un double désir que partagent la plupart des parents : voir leurs enfants réussir et les protéger des difficultés financières. Mais cela entre souvent en conflit avec l’objectif de favoriser l’indépendance, la motivation et la responsabilité. À en juger par la vague croissante de transferts de patrimoine, et par le nombre grandissant de clients du Bureau de gestion familiale à la recherche de conseils sur le juste équilibre, ce dilemme ne fait que s’intensifier.
Les familles qui s’attardent sur le « combien? » se posent la mauvaise question. Le véritable enjeu n’est pas tant à propos des chiffres : il s’agit plutôt de la préparation.
En tant que cycliste et coureur passionné, je peux faire un parallèle. Disons que vous vous préparez à un marathon ou à une course de cyclisme de longue distance.Sans une bonne préparation (alimentation, repos et plan d’entraînement efficace), vous vous exposez à l’échec (demandez-moi quelles sont les conséquences d’un demi-marathon sans une préparation adéquate, alors que j’étais un jeune débutant). La réussite repose sur des mois, voire des années, d’entraînement, de préparation mentale et de stratégie.
Le même concept s’applique au transfert de patrimoine. Il ne s’agit pas de la taille de l’héritage à la ligne d’arrivée, mais du degré de préparation de la prochaine génération quant à sa gestion. Qu’il s’agisse de 1 million, de 10 millions ou de 100 millions de dollars, on ne peut pas s’attendre à ce que nos enfants gèrent leur patrimoine de façon responsable s’ils n’ont pas été informés, éduqués et outillés pour le gérer efficacement.
La vraie question n’est donc pas de savoir combien d’argent transmettre à la prochaine génération, mais plutôt comment la préparer.