Mesurer, c’est savoir. Le reporting est donc essentiel pour communiquer les progrès réalisés en matière de durabilité. En interne et en externe. Il deviendra probablement bientôt une obligation pour bon nombre d’entreprises.
« Tout le monde connaît le reporting financier. Il existe, en effet, depuis 200 ans environ. Les choses sont toutefois différentes pour le reporting de la durabilité, qui n’a vu le jour qu’il y a 20 à 25 ans. » Steven Mulkens, Executive Director chez KPMG Réviseurs d’Entreprises, explique pourquoi le reporting de la durabilité est encore méconnu de certains.
Il y a de fortes chances que de nombreuses entreprises y aient affaire dans les années à venir. Si la réglementation actuelle (NFRD ou Non Financial Reporting Directive) n’est actuellement une obligation que pour une centaine d’entreprises de notre pays (sociétés cotées et institutions financières), l’Europe va probablement la rendre obligatoire pour un millier d’entreprises belges à partir de 2023 avec la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive).
Anticiper l’avenir
Dans la mesure où la CSRD entrera probablement en vigueur à partir de l’exercice 2023, Steven Mulkens recommande aux entreprises de s’y préparer dès maintenant. « Elles doivent mettre en place des processus, des systèmes et des structures pour permettre un reporting fiable et précis des données non financières », déclare-t-il.
Une éventuelle obligation ne constitue heureusement pas la seule raison de rendre compte de la durabilité. Steven Mulkens : « Vous pouvez en tirer avantage. Les investisseurs manifestent un intérêt croissant pour les investissements durables, qui impactent positivement la réputation d’une entreprise et permettent de mieux appréhender les risques non financiers. Ce dernier point est souvent sous-exposé dans les reportings actuels. »
La stratégie de durabilité de House of HR est, sans surprise, essentiellement axée sur les aspects sociaux. L’entreprise attache donc une importance toute particulière au reporting.
« Intégrer les gens dans la société et leur permettre d’y contribuer via leur emploi, c’est déjà une démarche durable en soi. » C’est dans la nature de House of HR, un fournisseur de services RH basé à Roulers et principalement actif en Belgique, aux Pays-Bas, en France et en Allemagne. « Nous avons néanmoins constaté que la RSE occupait une place de plus en plus importante dans notre méthode de travail », explique Rika Coppens, CEO. « Il nous a donc semblé essentiel de clarifier nos priorités dans nos rapports. De quoi mettre l’ensemble des départements et des entités du groupe sur la même longueur d’onde. » Au second semestre 2020, House of HR a organisé un exercice à l’issue duquel l’entreprise s’est focalisée sur certains Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies. « Nous avons, en toute logique, privilégié les aspects sociaux, notamment la santé et le bien-être, l’égalité et l’éducation de qualité », précise Rika Coppens.
Les entreprises n’ont pas le choix
La stratégie a débouché sur la définition du KPI dont les progrès seront désormais consignés dans le rapport annuel. Rika Coppens se dit ravie des exigences de reporting que House of HR a fixées : « En plus de faire en sorte que tout le monde vise les mêmes objectifs, une entreprise doit aussi expliquer ce qu’elle prône. Et le reporting pousse à se montrer honnête vis-à-vis de soi-même. »
D’après Rika Coppens, les entreprises ne peuvent d’ailleurs quasiment plus se soustraire au reporting de leurs avancées en matière de durabilité. « Il revêt une importance croissante », conclut-elle. « Les banques travaillent de plus en plus avec des fonds ESG. Et en pleine guerre des talents, cet aspect peut faire une grande différence pour attirer des collaborateurs. »