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L'essentiel

Depuis plusieurs années, le contexte mondial est marqué par diverses crises : tensions géopolitiques, inflation, urgence environnementale. Autant de facteurs qui ont nettement impacté les dynamiques de transactions au sein du continent africain, déjà en proie à des défis internes (instabilités politique et macroéconomiques, défis infrastructurels).

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Panorama des tendances d’investissement sur le continent africain en énergies renouvelables. Le rôle crucial de l'Afrique dans la transition énergétique.


En 2023, l’Afrique a connu un ralentissement des investissements, passant de 1851 deals réalisés en 2022 à seulement 1299 l’année suivante. En dépit de ces défis, la confiance des entreprises et des investisseurs privés est restée solide, ces derniers étant aujourd’hui les principaux acteurs positionnés sur le marché africain.

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En outre, le paysage des transactions du continent tend à devenir plus optimiste depuis le quatrième semestre de 2023, qui a marqué un tournant avec une augmentation prépondérante du nombre de deals. Cette nouvelle dynamique repose sur plusieurs facteurs, dont l’implication d’acteurs clés dans la croissance économique des régions.

L’un des facteurs principaux au cœur du déploiement des investissements en Afrique réside dans le haut potentiel que revêt la région en termes de ressources naturelles. Car, dans un contexte où les pays du monde entier modifient leur stratégie pour tendre vers un passage aux énergies renouvelables, l’Afrique représente un acteur crucial, catalyseurs de véritables opportunités pour les investisseurs étrangers.

A propos de cette étude

Chaque année, nos équipes d’experts analysent les dynamiques de transactions en Afrique, prenant en compte les volumes d’acquisitions répartis par régions, le type d’investisseur ainsi que le secteur concerné afin de pouvoir dresser un panorama complet des tendances d’investissements en Afrique.

Cette année, l’objectif de nos experts à travers cette étude est d’apporter un éclairage aux dynamiques de transactions dans tout le continent africain, tout en analysant le rôle et le potentiel de l’Afrique comme acteur dans la démarche mondiale de lutte contre le réchauffement climatique.

Tout au long de cette analyse, nos experts explorent le rôle crucial des investisseurs internationaux dans la propulsion de la croissance des pays d’Afrique, les défis énergétiques et les opportunités encore inexploitées en matière de ressources afin de dégager les perspectives qui façonneront le paysage des fusions et acquisitions dans le domaine de l’énergie verte en Afrique

2023 : Une année nuancée entre ralentissements et défis

Après une solide dynamique enregistrée en 2021, l’année 2023 affiche un rythme de transactions plus ralenti. Une tendance à la baisse observée à travers tout le continent africain et dont les facteurs sont multiples :   

  • Tensions géopolitiques mondiales (plus particulièrement la guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine) qui ont causé une baisse des tendances mensuelles dès le premier semestre 2023 ;
  • Ambiguïtés autour des changements politiques au sein de différents pays d’Afrique ;
  • Persistance de l’inflation à l’échelle mondiale ;
  • Défis économiques, tels que la dévaluation de la monnaie qui touche certains pays à l’image du Nigeria.

Autant de facteurs qui conduisent les investisseurs à se montrer plus prudents et plus vigilants.

Un rebond, signe de la résilience du continent africain

En dépit de ces défis, l’Afrique a su favoriser sa croissance au dernier semestre 2023 pour atteindre un taux de +14,8% entre novembre et décembre, aidée par :

  • Le ralentissement de l’inflation ;
  • Une plus grande stabilité des taux d’intérêt ;
  • Une diminution des dévaluations par rapport aux trimestres précédents.

Un marché qui reste solide, porté par certaines régions performantes

Cette croissance a particulièrement touché certains secteurs tels que la santé, l’agroalimentaire, les transports et la logistique. Ces derniers bénéficiant de chaînes de valeur régionales élargies et de collaborations renforcées grâce à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Mais si le marché africain a su rebondir, c’est en grande partie dû aux performances de régions qui agissent comme de véritables moteurs de croissance :

  • L’Afrique du Nord et l’Afrique australe ont dominé en 2023 le volume des transactions, obtenant respectivement 23,8% et 38,9% des parts.
  • L’Afrique de l’Est a connu un ralentissement plus modéré grâce aux transactions transcontinentales et à un pipeline plus important.
  • L’Afrique du Sud, l’Egypte et le Nigéria pour la troisième année consécutive se révèlent être des marchés clés en matière de M&A dans toutes les régions.
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Le soutien d’acteurs clés

  • Si l’Afrique a réussi à inverser la tendance au dernier semestre 2023, c’est en raison de la confiance que les entreprises et PE ont continué de placer en elle en restant les acteurs les plus actifs en termes de transactions.
  • L’Afrique dispose aussi d’un soutien public et institutionnel accru, concentré en particulier sur les infrastructures, les minéraux et les énergies renouvelables.
  • Les gouvernements du continent assurent eux aussi une aide en créant des chaînes de valeurs régionales plus solides et en favorisant la croissance de secteurs comme le transport et la logistique à travers la facilitation des échanges commerciaux via la ZLECAf.

L’ensemble de ces facteurs constituent des leviers de croissance solide. Le plus crucial étant le potentiel de l’Afrique en tant que fournisseur d’énergies renouvelables.

L’Afrique, une région à haut potentiel dont les ressources attirent les investisseurs du monde

Dans un contexte mondial où les horizons ont été redessinés par l’urgence des défis environnementaux, chaque pays est poussé à favoriser le mix énergétique et à tendre vers l’adoption d’énergies renouvelables et de solutions moins polluantes.

Dans ce cadre, l’Afrique revêt un fort potentiel pour devenir un point d’accès clé et concentrer les investissements des pays engagés dans une démarche de transition énergétique.

En 2023, 76 transactions ont été enregistrées, combinant les secteurs des énergies renouvelables (54 transactions) et du lithium (22 transactions), dont 51 transactions (représentant 67,1 %) ont été initiées par des investisseurs internationaux.

Des pays tels que l'Afrique du Sud, le Kenya et l'Égypte ont attiré un nombre plus élevé de transactions, grâce à leur paysage riche en gisements de lithium et à leur abondance de ressources renouvelables.

Le lithium : un élément de plus en plus incontournable

Composant essentiel des batteries rechargeables nécessaires au stockage de l’énergie solaire, le lithium est aussi lié à cette dernière en raison de sa présence en abondance dans les pays d’Afrique.

Jusque-là, la participation du continent africain à la production mondiale de lithium était de 4%. Mais, elle devrait continuer de croître pour atteindre 10% en 2024 car son exploitation intéresse les leaders du marché tels que la Chine, Hong Kong et l’Australie.

On remarque d’ailleurs le développement d’une stratégie à long terme chez les investisseurs à travers le passage de mines opérationnelles à des mines en phase d’exploitation, signe de la confiance placée dans le potentiel du marché africain.

L’énergie solaire : une solution alternative qui place l’Afrique en région hautement stratégique

Au cœur des solutions ciblées dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique figure l’énergie solaire. Entre 2022 et 2023, 40% du total des accords sur les énergies renouvelables reposaient sur cette solution alternative.

Or, les ressources solaires de l’Afrique représentent à elles seules 60% du total mondial. Un potentiel que le continent n’exploite encore que très peu mais qui attire déjà fortement les investisseurs étrangers.

En 2023, le continent a connu une hausse des acquisitions ciblant les solutions solaires de la part d’acteurs désireux d’élargir leurs portefeuilles solaires, de s’étendre géographiquement et d’adopter des technologies innovantes.

En outre, ces perspectives d’investissements concernent avant tout l’Afrique elle-même qui pourrait transformer ce potentiel en opportunité unique d’accélérer l’électrification rurale en profitant de la hausse des acquisitions liées aux solutions solaires.

Les difficultés de l’Afrique à mettre en œuvre sa transition énergétique

Pour atteindre ses objectifs de durabilité d’ici 2030, l’Afrique aurait besoin d’environ 187 milliards d’euros d’investissements annuels. En outre, le coût du capital pour les grands projets d’énergie propre en Afrique est deux à trois fois plus élevé que dans les économies avancées comme la Chine.

Aujourd’hui, la région est stimulée par les investissements liés à ses ressources naturelles et aux énergies renouvelables qui constituent des aides substantielles dans l’atteinte de ses objectifs.

L’Afrique se confronte à des défis multiples tels que :  

  • Des déficits infrastructurels ;
  • Un alourdissement des dettes ;
  • Des coûts d’emprunt élevés ;
  • Des incertitudes politiques.

Autant de facteurs à l’origine des difficultés que connaît l’Afrique à développer et concrétiser ses ambitions de projets d’énergie renouvelable à travers le continent, mais qui trouvent une première solution dans les investissements étrangers.

La nécessité de poser un cadre structurant pour attirer la confiance des investisseurs

Pour attirer les investisseurs et permettre le déploiement de projets d’énergies propres, les pays d’Afrique ont tout intérêt à établir :

  • Des cadres juridiques et réglementaires stables ;
  • Des autorités énergétiques indépendantes ;
  • Des institutions capables d’identifier les investissements énergétiques rentables, de gérer efficacement les processus d’appel d’offres ainsi que les partenariats entre le public et le privé.

Dans une dimension globale, l’Afrique doit créer un environnement de soutien favorable qui génère l’intérêt et la confiance des investisseurs.

Perspectives du continent africain

Après deux ans de ralentissement, les tendances des transactions en Afrique semblent s’inverser, offrant des perspectives optimistes pour l’année 2024.

Entre l’implication d’acteurs clés dans la croissance économique du continent, de forts potentiels énergétiques capables d’attirer les investissements étrangers, et l’accélération de la transformation des territoires sous l’impulsion de soutiens stratégiques, l’horizon du continent africain est chargé en défis et en opportunités structurantes. Des perspectives qui dans l’avenir s’articuleront également autour des enjeux relatifs au développement des technologies liées à l’IA.


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