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Nous avons analysé les publications de 275 entreprises européennes de secteurs non-financiers appartenant à l’indice européen STOXX 600 et implantées au sein de 14 pays (dont 54 entreprises françaises) en couvrant les questions suivantes :

- Quelles leçons pouvons-nous tirer des premières publications des entreprises françaises et européennes au regard de l’éligibilité à la Taxonomie ?
- Comment vous situez-vous par rapport à vos pairs sectoriels européens en matière d’éligibilité ?
- Quel narratif encadre les chiffres publiés, est-t-il suffisamment détaillé pour appréhender la méthodologie suivie et comment est-il connecté au plan stratégique RSE ?

Principaux constats

Eligibilité par secteur (France)

Plus de groupes se situent au-dessus de la diagonale qu’en-dessous. Cela s’explique en partie par le fait que de plus en plus de groupes investissent de manière durable mais également par la prise en compte dans les CapEx liées à des mesures individuelles des droits d’utilisation comptabilisés selon IFRS 16 qui augmentent l’éligibilité des CapEx de manière significative. 

Les bulles représentent la moyenne des entreprises françaises qui composent les secteurs analysés : la taille de chaque bulle correspond à la variance des résultats observés par secteur (plus les résultats sont larges, plus la bulle est grosse).

Nous voyons une régression linéaire s’afficher : pour les activités éligibles valorisées en termes de chiffre d’affaires, les CapEx concernés sont à la même hauteur.

Activités éligibles au sens de l’acte délégué

70% des sociétés françaises ayant identifiés des activités éligibles à la Taxonomie Européenne, ont utilisé pour au moins un indicateur, la terminologie des activités économiques décrite dans les annexes de l‘acte délégué pour le climat (par ex., « Rénovation des bâtiments existants ») pour expliquer l‘éligibilité de leurs activités à la Taxonomie Européenne.

Cette pratique offre plus de transparence et facilite la comparabilité entre les entreprises.

Les principales catégories qui ressortent sont « Construction et immobilier », « Energie », « Production et distribution d’eau, assainissement, gestion des déchets et dépollution » et « Industrie manufacturière ».

Indicateurs d'alignement

  • En exigeant la publication du chiffre d’affaires, des OpEx et des CapEx alignés sur des critères environnementaux et sociaux, la Taxonomie Européenne impose l’identification, la disponibilité, la fiabilité et la traçabilité de nouveaux types d’informations dans les processus financiers. Les données financières (IFRS) et extra-financières doivent désormais être coordonnées et utilisées dans l’exécution des processus end-to-end par les financiers et les opérationnels.
  • Bien que l’évaluation de l’éligibilité ait souvent été réalisée au niveau du Groupe, nous anticipons que l’évaluation de l’alignement nécessitera une plus grande implication des opérationnels (dans les filiales).
  • La collecte des données et leur fiabilité sont des défis majeurs pour le reporting de la Taxonomie Européenne et plus largement pour le reporting extra-financier. Etant donné que le calcul des indicateurs de l’alignement nécessite un niveau d’information plus granulaire, il est recommandé d’anticiper les analyses à mener.

Informations qualitatives

  • Pour cette première année de reporting, le niveau des informations qualitatives diffère fortement selon les entreprises.
  • La longueur des publications varie considérablement, allant d’un paragraphe à plus de 9 pages avec une moyenne à moins de 2 pages. La longueur ne fournit cependant pas d’indication quant à la qualité de cette dernière. En effet, certaines entreprises décrivent en détail ce qu'est la Taxonomie Européenne, tout en fournissant des informations limitées quant à leurs analyses et leurs résultats. 
  • La plupart des émetteurs consacrent une partie dédiée à la Taxonomie Européenne dans leur DPEF, pour d’autres l’information est incorporée dans les chapitres existants. Certains ont intégré les indicateurs au sein de la présentation de leur modèle d’affaires.
  • Les éléments intégrés dans le calcul du dénominateur et du nominateur des indicateurs ne sont pas toujours explicités ce qui rend plus difficile la comparabilité de ces informations. 

Taxonomie Européenne et stratégie ESG

  • Peu d’émetteurs de l’échantillon font le lien entre la Taxonomie Européenne et leur stratégie ESG plus large, soit en incluant des éléments de la Taxonomie Européenne dans leurs objectifs et indicateurs généraux, soit en décrivant comment cette évolution réglementaire impacte leur stratégie ESG existante. 
  • Nous nous attendons à ce que davantage d’entreprises tirent parti des informations communiquées au titre de la Taxonomie Européenne pour intégrer dans leur stratégie ESG des actions visant à augmenter les indicateurs d’alignement.
  • - Premièrement, la Taxonomie Européenne offre un ensemble complet d’indicateurs de performance basés sur des objectifs environnementaux . Elle a par ailleurs vocation a être complétée par une panoplie plus complète d’indicateurs extra-financiers tels que des indicateurs sociaux prévus dans une « Taxonomie Sociale ».

    - Deuxièmement, approcher les sujets de durabilité au travers plusieurs thématiques de manière systématique pourrait être plus largement intégré dans les stratégies ESG actuelles. Par exemple, connecter des projets d’économie d’énergie à des projets d’économie circulaire pourrait créer des synergies et éviter des effets négatifs inattendus.


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