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Cet article a été rédigé par Séverine Lèbre Badré, Membre du Comité Exécutif en charge de l’engagement ESG, de la communication corporate et des relations avec les parties prenantes.

Avec la définition en 1980 du terme « sustainable development » par l’UICN, la responsabilité de l’entreprise a intégré l’organisation des entreprises.

De mes débuts, où le développement durable s’identifiait à l’environnement et plus précisément, à la lutte contre les pollutions, à la création en 2019 de la qualité d’entreprise à mission et l’apparition des Directions de l’engagement, de l’impact ou des performances, quel chemin de transformation ! Justifiée par l’urgence, la nécessité, le réalisme -et la régulation- ou les convictions, l’ESG permet aux questions sociétales et environnementales d’être à l’agenda stratégique des Directions générales.

Mais à quelles conditions est-elle un accélérateur d’engagement et de transformation de l’entreprise ? Comment s’empare-t-elle des sujets de performance ?

Développement durable, RSE, ESG... Derrière la créativité sémantique, une perpétuelle recherche d'impact

Il n’est pas certain que les limites planétaires aient d’emblée été perçues dans leur capacité de transformation des modèles économiques. A fortiori quand l’année suivant la publication du rapport du Club de Rome, le premier choc pétrolier allait rebattre les cartes de la croissance.

Il faudra attendre les années 90 et les premiers rendez-vous internationaux sur le climat, pour instiller une « conscience corporate environnementale », avec la création, pour les entreprises les plus impliquées, de directions environnementales ayant pour ambition de limiter les risques (pollutions, notamment) et de favoriser l’acceptation des activités de l’entreprise (usines, chantiers, …) dans une approche souvent défensive. Le long terme intègre les stratégies d’entreprise, mais souvent un peu à contre temps d’une réalité commerciale et financière plus immédiate et se structurant plus rapidement. 

La montée en expertises des directions du développement durable, l’extension de leur périmètre à la responsabilité sociétale et la structuration à la fois de la société civile et du reporting extra-financier ont fait émerger des notions complémentaires, cherchant à toujours mieux traduire le rôle de l’entreprise dans la préservation et l’amélioration de la vie sur terre. Avec l’ESG se développent les concepts d’engagement, de raison d’être et d’impact. Derrière cette créativité, une même réalité : la volonté et la nécessité pour l’entreprise d’inscrire son destin dans celui de la planète et du vivant.

La vision du leader pour impulser le changement

Beaucoup de décideurs peuvent se targuer d’avoir tenu en la matière un discours visionnaire : que l’on se réfère souvent au discours fondateur d’Antoine Riboud à Marseille en 1972. Je partage cette conviction que la vision de la dirigeante ou du dirigeant est en matière de contribution sociétale et environnementale de l’entreprise absolument décisive -vision et pas seulement conviction : volonté, parole, action. C’est aussi l’expérience que je fais au sein de KPMG en France. Incarnation, sens du long terme et vision de sa Présidente Marie Guillemot jouent un rôle décisif dans la raison d’être et l’impact du Cabinet.

Bien qu’encouragé par différents indicateurs, répondant à des normes et des standards de plus en plus élevés, en tout cas en Europe, l’engagement se vit au quotidien dans la culture de l’entreprise, ses valeurs et ses résultats. C’est ce que m’ont appris mes 30 ans d’expérience au sein d’entreprises engagées !

De l'accompagnement au pilotage, de la compliance à la stratégie, la RSE est désormais au coeur de la mission de l'entreprise

L’ESG permet d’intégrer la dimension d’affaires de l’entreprise. L’étude CEO Outlook de KPMG de cette année montre qu’elle est la préoccupation prioritaire des quelques 3000 dirigeants internationaux interrogés.

En associant responsabilité et performance, l’entreprise peut revendiquer une performance globale, progressant sur tous les tableaux, financier, sociétal et environnemental. La réglementation sert aussi à monter la barre : qu’elle soit européenne, avec la CSRD, ou nationale, avec le devoir de vigilance, la loi pacte ou encore AGEC, la réglementation permet de poser les questions, de booster la transparence, de développer les échanges avec les parties prenantes. Le progrès, ce n’est pas l’affichage de la performance : mais l’affichage de la performance seul donne à voir dans la durée les transformations, les engagements et les résultats. Un nouveau standard se développe : quel jeune diplômé imaginerait qu’une ETI ou une grande entreprise n’ait pas de politique ESG ? Comment se financerait en Europe une entreprise dénuée de trajectoire de décarbonation ? Une nouvelle normalité qu’il vaut mieux anticiper que subir.

En faisant le choix de transformer KPMG en cabinet à mission, nous avons décidé de jouer un rôle actif, au service de nos clients et grâce à l’excellence de nos talents. En positionnant l’ESG au cœur de notre feuille de route stratégique et en faisant évoluer notre gouvernance, nous souhaitons nous montrer à la hauteur des défis actuels ; et activer le formidable levier de notre engagement auprès de ceux qui construisent l’économie tous les jours. L’entreprise, lieu de prédilection pour avoir un impact concret sur la transition environnementale et sociétale ? Je le crois !


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