Cet article a été rédigé par : Sebastien Duval, Céline Frisch et Mathieu Schohn.
Le recul des investissements dans le secteur des biotech touche depuis 2022 le marché européen. Un an plus tard, les investissements dans le secteur de la santé sont ainsi passés de 55,2 milliards en 2021 à 29,5 milliards d’euros en Europe et aux États-Unis. Pendant un temps préservées, les biotech françaises sont depuis le début de l’année confrontées à la prudence grandissante des investisseurs.
Pour faire face à cette baisse des investissements et aux enjeux grandissants de la spécialisation des acteurs intervenant à chaque étape du développement d’un médicament, les biotech et les entreprises pharmaceutiques ont tout intérêt à se tourner vers une solution d’Alliance Management pour les accompagner dans leurs projets de sous-traitance pharmaceutique. Explications avec Céline Frisch, Senior Manager KPMG, et Sébastien Duval, Partner KPMG.
La sous-traitance pharmaceutique : un procédé essentiel dans l’industrie du médicament
Conséquence de l’explosion des coûts de R&D et du renforcement progressif du cadre réglementaire, le recours par l’industrie pharmaceutique et le secteur des biotech à des prestataires s’est généralisé depuis les années 1990. Des acteurs clés se sont imposés dans le processus de développement d’un candidat médicament :
- Les CRO (Contract Research Organization), qui prennent en charge tout ou partie des essais cliniques ;
- Les CDMO (Contract Development Manufacturing Organization), qui gèrent la production du médicament.
Estimé à 76,6 milliards de dollars en 2023, le marché mondial de l’externalisation de la R&D pharmaceutique devrait atteindre 127,3 milliards en 2028, affichant un taux de croissance annuel de 10,7 %.
Pourquoi les sous-traitants pharmaceutiques sont-ils si importants ?
Réduire les coûts de développement des médicaments
Les CRO et les CDMO permettent de rationaliser le coût des essais cliniques, avantage non négligeable pour les entreprises pharmaceutiques. Les répercussions de l’inflation, à laquelle n’échappent pas les essais cliniques, renforcent l’importance d’une solution visant à réduire les dépenses liées au développement des médicaments, qui dépassent en moyenne les 900 millions de dollars.
Déléguer une partie des processus les plus délicats
Le développement des médicaments, et notamment les essais cliniques, implique une grande complexité des processus. On assiste de plus à l’arrivée de nouvelles générations de traitements reposant, par exemple, sur les thérapies cellulaires complexes ou les thérapies géniques, qui ajoutent un niveau de complexité.
De même, le recours de plus en plus fréquent à la délocalisation des essais cliniques apporte son lot de complications et nécessite une gestion particulière.