• Bertrand Aubry, Associé |
  • Cédric Pommot, Directeur |
3 min de lecture

De nombreux acteurs du secteur de l’industrie financière font face à la convergence des enjeux d’innovation, de transformation et de stratégie, à l’heure où le numérique est un puissant moteur de changement. Les experts de KPMG vous donnent leur point de vue en tant que réels acteurs de la transformation digitale des organisations sur les évolutions des pratiques de marché en matière de gouvernance des données.


Depuis plusieurs années, les acteurs de l’industrie financière investissent dans la collecte, la gestion, la qualité et l’exploitation de la donnée interne et externe. Ils sont dans la recherche de nouvelles utilisations de ces données pour améliorer : la satisfaction client, l’expérience utilisateurs, l’efficacité des processus ou la maîtrise des risques.

Toutefois, une récente étude de Gartner révèle qu’une fois nommés, les CDO ne restent en moyenne que 2,5 ans en poste et que dans 50% des cas, leur départ est lié à un constat d’échec.

Trois séries de facteurs expliquent cette situation.

  • Un déploiement des gouvernances encore faible
  • Un besoin de légitimer et d’imposer leur rôle
  • Un triple défi entre le rapide retour sur investissement, l’inertie des legacy systems et le suivi des feuilles de routes

Dans ce contexte, il convient de s’interroger sur comment les CDO doivent se préparer et quels sont les enjeux pour les organisations ?

Des fondations à consolider pour l’opérationnalisation de la data gouvernance

Les institutions financières se sont équipées d’un cadre de gouvernance souvent rigide qui a ses limites et qui peine à répondre efficacement aux enjeux de valorisation de data métiers non réglementaires. En effet, l’observation des pratiques actuelles montre que :

  • Des dictionnaires de données existent mais sont généralement cantonnés aux données clefs. 
  • Le lignage fonctionnel a été initié mais il ne remonte pas aux systèmes sources.
  • Les rôles et responsabilités sont formalisés mais peu assumés en pratique

Etendre le champ de la gouvernance des données aux nouveaux domaines de données internes et externes

De plus en plus de consommateurs sont sensibles aux critères ESG qui peu à peu s’imposent dans les actes d’achat ou d’investissement. Or, du point de vue de la donnée, être capable de justifier d’investissements et de financements de l’économie durable signifie d’organiser la collecte, l’analyse et le retraitement d’une masse considérable de nouvelles informations, provenant de sources multiples et souvent externes. Sans une bonne organisation des processus de gestion des données, la tâche devient vite insurmontable.

Profiter de l’arrivée de nouveaux standards de modélisation des données

De manière concomitante, le Système européen de banques centrales (SEBC) vient récemment de confirmer le projet d’Integrated Reporting Framework (IREF) à horizon 2027 avec la mise en place du Banks Integrated Reporting Dictionary (BIRD). Cette initiative destinée à standardiser et harmoniser les reportings des banques dans un objectif de simplification.

Accélérer le chantier de la valorisation de la donnée

En parallèle, les CDO doivent investir le terrain du Data & Analytics qui s’est considérablement développé au sein des directions fonctionnelles. Les CDO peuvent profiter de ce contexte favorable pour imposer leur rôle et servir les enjeux de transformation digitale. La technologie peut également s’avérer être un allié du CDO comme catalyseur du besoin de gouvernance et d’accélérateur dans son déploiement. En effet, elle évolue à grande vitesse et transforme en profondeur l’architecture du SI des Banques et des Assurances.

Développer une gouvernance des usages

Nouvelles méthodologies, nouvelles technologies, le CDO manie des approches pour mettre la donnée au cœur des processus et de l’organisation des entreprises appelées à devenir des « data-driven companies » à l’ère de l’économie digitalisée.

Acteur de cette transformation, le CDO parviendra d’autant mieux à valoriser le patrimoine des données de l’organisation et à développer de nouveaux cas d’usage en lien avec la stratégie de l’entreprise que se développera une culture de la donnée, où chacun se sent responsable vis-à-vis de ses pairs de la qualité de l’information qu’il produit.