Le mouvement vers une approche plus intégrée et un gouvernement en réseau plus connecté a déjà été amorcé au cours de la dernière législature, tant au sein des administrations que dans l'écosystème plus large des organisations (semi-)publiques, privées et de la société civile. Toutefois, la mise en place d'une coopération engagée et ciblée entre divers partenaires et parties prenantes n'a pas toujours été évidente dans la pratique. À notre avis, cette coopération constitue le défi majeur des années à venir pour faire face aux évolutions et défis sociétaux complexes, et souvent multidisciplinaires. Par conséquent, des opportunités se présentent à tous les niveaux politiques pour intégrer davantage les organisations gouvernementales, tant verticalement qu'horizontalement, afin d'améliorer la coopération. Par exemple, une manière intéressante d'y parvenir pourrait être de revoir la structure ou la chaîne des organisations gouvernementales en fonction d'une visualisation des flux de données, afin de regrouper les services gouvernementaux de manière plus logique selon un partage optimisé des données et de favoriser une meilleure coopération entre les silos (de données) départementaux.
Dans le cadre de la mise en œuvre d'une politique axée sur les données, le gouvernement devra continuellement (ré)évaluer son rôle et son fonctionnement pour l'avenir. Il est essentiel de s'appuyer sur les connaissances, l'expertise et l'engagement collectif de tout son écosystème, y compris la société civile et le secteur privé. Cela implique l'engagement collectif du Quadruple Helix, où gouvernements, entreprises, universités et citoyens collaborent pour mettre en œuvre des solutions innovantes. Chaque organisation gouvernementale doit donc réfléchir à la répartition optimale des tâches et des rôles vis-à-vis de ses usagers, de ses partenaires et des autres départements gouvernementaux. Ainsi, le gouvernement peut jouer le rôle de « plateforme » en combinant les forces des partenaires publics, privés et de la société civile, dans le cadre d'une structure de gouvernance qui permet à chaque partie de l'écosystème de tirer parti de ses atouts.
Cela est non seulement motivé par les contraintes budgétaires et l'épuisement des fonds de résilience, mais aussi car il est nécessaire de renforcer et compléter sa propre capacité d'innovation interne. Parallèlement, il est crucial de favoriser une coordination approfondie avec les citoyens pour obtenir une compréhension suffisamment précise de leurs besoins et exigences, ainsi qu'une coopération étroite avec le monde universitaire, qui peut contribuer au développement des innovations de demain grâce à la recherche et au développement. Enfin, les technologies innovantes et les plus prometteuses peuvent être développées et commercialisées par le secteur des affaires.