Face à une prise de conscience nécessaire et un besoin d’action fort d’enclencher un vrai tournant vers un futur durable et décarboné, le fret ferroviaire doit être considéré comme un outil phare de la transition écologique en France. Une dynamique à encourager, qui va au-delà du plan de relance proposé par le Gouvernement à l’automne dernier.
KPMG vous propose ce point de vue inédit sur le rôle du Fret comme acteur indispensable de la transition écologique à dynamiser avec une stratégie de développement ambitieuse pour atteindre l’objectif de doublement de la part modale du ferroviaire d’ici 2030 et enclencher ainsi un vrai tournant vers la décarbonation du transport de marchandises en France.
Le Fret ferroviaire : un acteur clé de la transition écologique.
Focus sur le transport combiné.
Les impacts du Fret ferroviaire
Le transport de marchandises est un secteur primordial de l’économie, comme en témoigne son rôle essentiel pendant le premier confinement, qui garantit l’approvisionnement et la continuité industrielle du pays.
De manière globale, le secteur du transport et de l’entreposage représente plus de 1,2 million d’emplois et près de 216 M € de chiffre d’affaires en France.
Favoriser le ferroviaire, notamment sur des trajets longs ou de manière combinée présente une réduction forte des externalités négatives du transport :
Des objectifs et des attentes à différents niveaux
- Depuis plusieurs années la transition écologique est remontée dans l’agenda stratégique des organisations, entreprises et états. Publié en 2019, le pacte vert pour l’Europe a pour objectif d’inscrire la société et l’économie de l’Union Européenne dans une logique de neutralité carbone d’ici 2050. Les transports, partie intégrante de ce pacte, envisagent de réduire de 90% les émissions du secteur d’ici 2050.
- La Green Logistic : la prise en compte de l’impact écologique des chaînes logistiques devient une question clé dans le choix et l’optimisation des flux logistiques des entreprises. Si la demande de transport de marchandises à empreinte carbone neutre, ou la plus faible possible, est croissante, elle s’oriente alors naturellement vers des solutions comme le Fret ferroviaire. En témoigne par exemple le dispositif « Fret21 » qui a pour objectif d’aider les entreprises à réduire leurs émissions de carbone liées à leurs activités de transport.
Le Fret ferroviaire en France : un potentiel sous-exploité à redévelopper
Plusieurs points sont à améliorer afin de déployer son plein potentiel :
Des objectifs et des attentes à différents niveaux
Face à l’urgence, deux dispositifs ont été mis en place avec pour ambition de doubler la part modale du fret ferroviaire d’ici 2030.
- L’alliance 4F : « Fret Ferroviaire Français du Futur », elle regroupe les acteurs de la filière en France et a pour principal objectif de doubler la part des marchandises transportées par le rail d’ici 2030. En juin 2020, l’Alliance a soumis un plan en 10 axes et 30 actions pour un total de 15 milliards d’euros à horizon 2030.
- Le plan de relance du gouvernement : annoncé par le gouvernement en septembre 2020, il constitue une feuille de route pour enclencher la reprise économique du pays face à la crise. Il est axé sur trois priorités.
À court terme, les demandes de l’alliance 4F semblent avoir été entendues. Cependant, il est important d’élaborer à moyen et long terme des mesures et investissements plus concrets et ambitieux, sans quoi l’objectif du doublement de la part modale du fret d’ici 2030 sera difficilement atteint.
Dynamiser le Fret ferroviaire en France
Bien que la France ne soit pas le seul pays à avoir observé une tendance à la baisse de la part modale du ferroviaire, un certain nombre de pays ont mis en place avec succès des politiques de soutien du ferroviaire notamment en Suisse, en Allemagne et en Autriche.
Il est clair qu’une stratégie de développement du Fret ferroviaire ambitieuse est nécessaire en France afin d’arriver à un objectif de doublement de la part modale du ferroviaire d’ici 2030 et d’enclencher un vrai tournant vers la décarbonation du transport de marchandises en France.
Celle-ci passera notamment par :
• Des investissements sur le long terme, nécessaires pour l’amélioration des infrastructures ferroviaires.
• La poursuite de la digitalisation du secteur (trains autonomes, la maintenance prédictive, le train digital, des systèmes d’attelage automatique, IoT, le train hybride à hydrogène).
• L’exploitation du potentiel qu’apportent les solutions de wagons isolés, permettant de transporter des volumes limités en acheminant des wagons individuels ou regroupés.
• Le transport combiné, basé sur l’utilisation successive de différents modes de transport.
• Une réglementation plus intensive et des incitations publiques pour dynamiser le secteur.
Toutes ces actions permettront aux entreprises ferroviaires de proposer des services compétitifs, de qualité et innovants, et d’intégrer le ferroviaire de demain pleinement dans une logistique plus verte de bout en bout.
Focus sur le transport combiné
Le transport combiné permet d’utiliser successivement différents modes de transport (routier, ferroviaire, maritime ou fluvial) en transportant une UTI (Unité de Transport Intermodal). Il s’agit d’une alternative complémentaire au transport conventionnel qui consiste à regrouper plusieurs modes de transport tout au long de l’acheminement des marchandises.

Ce mode de transport permet d’assurer l’acheminement des marchandises en porte-à-porte tout en combinant les avantages des différents moyens de transport disponibles sur des volumes et des distances importants. L’utilisation successive de plusieurs moyens de transport limite les ruptures de charge, consommatrice en temps et en coût, et améliore ainsi la sécurité des marchandises en maintenant le même contenant.
D’après un baromètre réalisé auprès des chargeurs sur le transport ferroviaire, le transport combiné serait la solution la plus largement sollicitée en cas de report modal face au transport ferroviaire conventionnel avec une préférence pour le rail-route
Cependant, le secteur a besoin de se déployer pour répondre aux objectifs de transition écologique.
En Europe, la part du transport combiné dans le transport de marchandises ferroviaire est particulièrement hétérogène entre les pays.
Il existe une interopérabilité des infrastructures ferroviaires entre les pays de l’Ouest et de l’Est du continent.
Ce qui implique une aide du gouvernement et une réflexion sur les solutions envisageables :
Le gouvernement a mis en place une aide à l’exploitation, appelée « aide à la pince », afin de réduire le coût supplémentaire que constituent les ruptures de charge vis-à-vis du transport routier.
Des solutions telles qu’une standardisation des infrastructures ferroviaires, une augmentation du nombre terminal de transports combinés ou une adaptation et une harmonisation des processus à l’échelle européenne sont à envisager.
KPMG Impact
KPMG accompagne les entreprises, investisseurs, acteurs institutionnels et le monde de l’économie sociale et solidaire vers la construction d’un nouveau modèle d’entreprise et de société à impact, conciliant les enjeux économiques, humains, sociétaux et environnementaux. KPMG Impact fédère l’ensemble des équipes KPMG, à l’échelle territoriale et mondiale, pour aider les acteurs de l’économie à se réinventer, créer un système de valeur partagée et œuvrer pour le bien commun.
KPMG Impact, impact in all we do.
Tag : Transports
Contacts :
Nathalie Gay, Directrice, Business Development Transport & Mobilités - KPMG en France