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10 juin 2022     |    3 min de lecture

GREEN ECONOMY

Associé, Membre du Comité Exécutif, Head of Clients & Markets de KPMG en France, Mathieu Wallich-Petit décrypte les tendances du marché du conseil et de l’accompagnement des entreprises dans leurs multiples transformations.

Les projets de transformation des entreprises sur les critères ESG sont-ils aujourd’hui une réalité ?

C'est une tendance émergente. Les projets de transformation ESG à proprement parler sont aujourd’hui encore timides, mais nous anticipons que, d’ici deux ou trois ans, 80 % de notre volume d'activité sera consacré à ce type de grands projets qui transformeront en profondeur le business model des entreprises. Nous nous préparons donc à une véritable bascule à court terme.

Aujourd'hui, 80 % de nos missions ESG sont des missions autour du reporting ou de l’accompagnement sur la taxonomie, où nous co-construisons l’accompagnement aux côtés des clients par exemple ainsi que des missions audit en tant que Organisme Tiers Indépendant. Nous réalisons également des missions stratégiques pour permettre à des sociétés de définir et planifier leurs objectifs en termes d’enjeux ESG et nous permettons ensuite de passer de la stratégie à l’action et la mise en place des nouveaux modèles opérationnels.

Un enjeu clé pour KPMG, les missions de « true value », qui consistent à financiariser les impacts ESG afin de leur donner une substance valorisable dans les comptes de l’entreprise ou dans un indicateur de performance donné. Nous amenons à travers ce type de projet une valorisation de l'impact qui, à l’origine, n’est composé que de KPIs non financiers.

Cela consiste par exemple à valoriser, au-delà du simple profit financier d’un produit, d’autres paramètres tels que la valeur positive de la création d’emploi dans la région de production, la valeur sociale négative en cas d’emploi dans des pays à faibles revenus, la valeur environnementale positive par l’usage de matériaux renouvelables diminuée par la valeur négative de l’emprunte carbone dans la chaine de production.  . La « true value » consiste à valoriser les bénéfices liés à ce genre de projet par un autre prisme et de manière holistique. Dans ces missions, je dirais que nous sommes encore dans la partie « innovante » de l’offre ESG.

Enfin, nous menons de nombreuses missions de PPA (Power Purchase Agreement). Ces projets visent à mettre en place des contrats de sourcing d'énergie verte ou alternative. Ce sont des contrats très complets qui accompagnent de A à Z les entreprises dans leurs démarches de décarbonation de leurs processus industriels. Nous comptons aujourd’hui parmi nos clients beaucoup de fournisseurs de l’industrie automobile.

Plus généralement, qu’en est-il des projets de transformation des entreprises ?

Actuellement, les projets les plus impactants sont les missions d’accompagnement dans la transformation digitale des entreprises, depuis la stratégie jusqu’à la mise en œuvre des systèmes d'information. La mise à jour S/4 Hana crée un volume d’affaires soutenu autour des technologies SAP. Quant aux technologies Microsoft, nous venons d'acquérir Silverprod, numéro deux français sur l'implémentation d'ERP de cet éditeur. Cette acquisition vient soutenir et renforcer notre positionnement, avec la Tech comme axe stratégique majeur, qui doit composer demain avec ces nouveaux enjeux ESG.

Ces critères commencent-ils à être intégrés dans ces projets de transformation digitale ?

De plus en plus, mais cela reste encore marginal. En revanche, dans tous ces projets, nous amenons un important volet d’accompagnement du changement, assuré par les équipes Carewan by KPMG. En effet, une transformation digitale réussie est avant tout un projet humain, qui au-delà d’être un projet technologique, garantir son succès. Par exemple, sur la mission que nous menons pour un grand client international, qui est un projet de transformation SAP réalisé en partenariat avec Infosys, la moitié de nos efforts porte sur l’accompagnement humain au changement, clé pour l’adhésion et la réussite du projet. Sans les talents, au cœur des enjeux ESG, aucun projet de transformation ou de croissance ne seraient pérennes, 

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