Petit tour d’horizon des meilleures pratiques.
Apprendre ensemble ou la puissance du collectif
Publié le 04 juin 2021

Face à l’urgence, entreprises, associations, communauté scientifique, et particuliers se mobilisent pour trouver en un temps record des solutions innovantes en réponse à la crise, faisant émerger des collaborations surprenantes. Petit tour d’horizon des meilleures pratiques.
Open source et Open innovation
Les initiatives d’open innovation se multiplient afin de soutenir les institutions dépassées. De nombreuses entreprises ouvrent les portes de leur R&D pour offrir en open source quelques-uns de leurs secrets de fabrication et répondre aux besoins d’équipements médicaux - tests, masques ou respirateurs. C’est Décathlon qui met ainsi à disposition les plans et brevets de sa toute dernière innovation, le masque de plongée Easybreath, permettant à la société italienne Isinnova de développer de nouveaux respirateurs sous licence Creative Commons. Renault, Michelin et ST Mitroelectronics, quant à eux, ont rejoint le projet du collectif Makers for Life, dont la mission est de concevoir des respirateurs en imprimante 3D en mettant les plans à la disposition de tous en open source.
Ces initiatives ouvertes ne sont pas l’apanage des seules entreprises, et de nombreux particuliers mettent en commun leurs expertises pour lutter contre le virus. La plateforme de collaboration en ligne Just One Giant Lab a lancé OpenCovid19, qui permet de concevoir collectivement des outils et méthodes à bas coût, sûrs et faciles à utiliser. Cet institut de recherche virtuel ou « Wikipedia de la R&D » permet à chacun d’apporter son concours sur des sujets de recherche scientifique et d'innovation d’intérêt général. OpenCovid19 a recensé en un mois plus de 60 000 visiteurs venant de 183 pays et a donné naissance à 90 projets.
Intelligence collective
Reconnue pour favoriser la créativité et l’engagement, l’intelligence collective est de plus en plus utilisée au service de l’innovation, même si les difficultés à la mettre en œuvre opérationnellement ont jusqu’à présent freiné son adoption par les entreprises. Mais les exemples de déploiements à grande échelle qui apparaissent actuellement pourraient bien changer la donne. L'Institute of Protein Design de l'Université de Washington vient de lancer un serious game ouvert à tous sur la plateforme en ligne Foldit. L’objectif est de trouver de nouveaux médicaments anti-viraux contre le Covid19. La solution la plus probante sera fabriquée et testée par l'institut.
L’intelligence collective est aussi utilisée comme un outil permettant de nourrir le débat et d’encourager l’innovation. Cinquante-huit parlementaires ont par exemple créé une plateforme collaborative nommée « Le jour d’après » à destination des citoyens, afin de travailler avec eux sur des scénarios de sortie de crise.
Un dernier exemple enfin, avec l’université de Stanford qui a lancé récemment le projet collaboratif Folding@Home. S’appuyant sur un logiciel qui rassemble la puissance de calcul des ordinateurs particuliers pour réaliser des modélisations, cette initiative a pour but de comprendre le fonctionnement des protéines attachées au virus en les modélisant en 3D.
Coopétition et Collaboration inter-entreprises
Face à l’urgence et à la gravité de la situation les entreprises n’hésitent pas à unir leurs forces dans une logique de complémentarité ou de coopétition. Sanofi par exemple, vient d’annoncer un partenariat avec Translate bio pour développer un vaccin contre le COVID-19. Les chercheurs de l'Institut français de la recherche médicale (Inserm) travaillent avec Orange sur l'exploitation de données de géolocalisation anonymisées pour suivre les mouvements de la population en France pendant la pandémie et identifier les zones à risque.
D’autres entreprises s’associent afin d’assurer la continuité de leurs activités. C’est le cas par exemple des grandes surfaces ; ces dernières tendent la main aux producteurs locaux qui ne peuvent plus écouler leurs marchandises sur les marchés ou auprès des restaurateurs. Dans la même optique, en Chine, Freshippo Supermarket, une plateforme de commerce de détail détenue par le Groupe Alibaba, a lancé une initiative « d’employés partagés ». Pour faire face à la grave pénurie de main d’œuvre liée au Covid-19, l’enseigne a conclu une collaboration de partage de temps de travail des employés avec des restaurants contraints de fermer. Plus de 40 restaurants et 2,700 “employés partagés” ont ainsi bénéficié de l’opération.
Ces dernières semaines, par solidarité et par nécessité, collaborations et coopétitions se sont donc multipliés comme jamais à tous les niveaux de l’économie. Ces belles histoires sont autant d’exemples inspirants qui doivent nous accompagner dans notre réflexion sur l’après crise.
Des résultats au-delà de toutes les attentes
Le dispositif s’est déroulé sur plusieurs années, de 2016 à fin 2018, en plusieurs vagues successives. Au total, 20 000 guides « papier » détaillant les balades urbaines ont été distribués en circuit "qualitatif" (office de tourisme, hôtel de ville, maisons de quartiers). Dans les faits, ces balades urbaines (diurnes et nocturnes) ont été suivies par 2 000 personnes, l’application mobile qui leur est dédiée (Balades à Rennes) ayant été téléchargée plus de 4 000 fois (elle est disponible sur Google Play et l’AppStore).
De leur côté, les ateliers RennesCraft, qui s’appuyaient sur le jeu Minecraft, ont été l’occasion d’échanger sur les évolutions du territoire auprès d’un public jeune. Ils ont impliqué 150 enfants en tout. Les dessins animés ont quant à eux été visionnés 117 000 fois. Le nombre de participants aux cafés citoyens a été de 400.
Les contributions sur le forum de discussion en ligne se sont montées à 600. L’application Rennes 2030 en a collecté, elle, plus de 1 700. En 2018, un questionnaire en ligne a recueilli 560 réponses tandis qu’une boîte à idées, également accessible en ligne, a regroupé 60 propositions.
Laurent Riera,
Directeur de la communication et de l'information de la Ville de Rennes
« L’ensemble des contributions que nous avons récupérées ont vraiment fait bouger les lignes. Le réseau express vélo métropolitain en est un exemple flagrant. Il n’était pas du tout dimensionné avant l’opération comme il va l’être demain. De même, pour le réseau des petites places disséminées dans la ville, nous n’avions pas imaginé le nombre et la diversité des usages que les citoyens avaient en tête. Cette concertation a généré des échanges extrêmement qualitatifs et produit des effets très concrets. Cela a été magique. »
À retenir
Pour mobiliser et faire participer l'ensemble des acteurs du territoire, la ville de Rennes s’est fixé comme objectif de diversifier les moyens de communication et d’interaction avec eux, misant sur l’innovation pour atteindre les publics les plus éloignés, recueillir leurs avis et prendre en compte leurs aspirations.
L'objectif des élus était de sortir des sentiers battus de la concertation, afin de recueillir le plus largement possible la parole des Rennais et des Rennaises, y compris et surtout de ceux qui se sentent le moins “légitimes” à s’exprimer.