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Les entreprises familiales suisses se concentrent sur l’innovation et le recrutement

La dernière édition du European Family Business Barometer, une étude publiée chaque année par European Family Businesses et KPMG, met en lumière une évolution prometteuse pour les entreprises familiales en Suisse: la moitié des participants portent un regard positif, voire très positif, sur les douze prochains mois.

Les entreprises familiales européennes sont confiantes dans l’avenir, mais elles doivent devenir plus agiles, favoriser les innovations et attirer les meilleurs talents afin de rester compétitives et de poursuivre leur croissance. Telles sont les principales constatations issues du dernier European Family Business Barometer, qui se base sur les réponses de plus de 1500 entreprises familiales dans 26 pays européens. Cette année, 13 entreprises familiales suisses ont également participé à l’étude. Elles ont fourni des éclairages supplémentaires sur un certain nombre de thèmes d’actualité tels que la politique, la numérisation et la fiscalité.

Défis commerciaux pressants et instabilité politique

Les résultats suisses de l’étude européenne montrent que les PME sont confiantes en ce qui concerne 2019 et qu’elles ont réalisé une croissance réjouissante pendant l’année écoulée: 46% des participants ont confirmé qu’ils avaient accru leur chiffre d’affaires au cours de l’année passée, alors que 30% des entreprises indiquent que leur chiffre d’affaires est resté stable sur la même période. L’étude globale montre que les trois quarts des entreprises familiales européennes sont confiantes, voire très confiantes, en ce qui concerne leurs perspectives pour l’année à venir.

Parallèlement, les entreprises familiales font toutefois face à de nombreux défis. En Suisse, il s’agit principalement de la difficulté à recruter du personnel qualifié, des charges salariales élevées, de la concurrence croissante et de la baisse de la rentabilité.

Malgré le Brexit, un protectionnisme accru et des négociations commerciales controversées au niveau mondial, les PME suisses ne considèrent pas que l’incertitude politique constitue l’un de leurs plus grands défis. Néanmoins, 54% des entreprises suisses ont cité l’instabilité de l’environnement de marché en Europe, au Royaume-Uni, en Asie ainsi qu’en Amérique du nord et du sud comme étant l’un de leurs principaux risques. De plus, 23% d’entre elles estiment que la densité réglementaire élevée et les charges administratives excessives font partie de leurs principaux risques commerciaux.

Les entreprises exportatrices prêtent une attention particulière aux relations entre la Suisse et l’UE, aux tendances protectionnistes aux Etats-Unis et aux incertitudes géopolitiques générales. Beaucoup de partenaires commerciaux traditionnels de la Suisse sont devenus plus imprévisibles: l’Allemagne est longtemps restée sans gouvernement, le Royaume-Uni est très probablement sur le point de connaître un Brexit «dur» et la France et l’Italie pâtissent d’un blocage des réformes.

Des investissements importants dans la technologie, l’innovation et les nouveaux employés

Parmi les entreprises interrogées en Suisse, 38% prévoient de se développer et de diversifier leurs produits afin de favoriser leur croissance future. Près de la moitié d’entre elles planifient des investissements dans l’internationalisation, alors que 85% des participants suisses (Europe: 86%) investissent dans leur cœur de métier. Par ailleurs, 92% des participants réalisent des investissements dans l’innovation et la technologie (Europe: 83%), alors que 77% d’entre eux investissent dans le recrutement et la formation (Europe: 81%).

Pour 61% des entreprises familiales suisses, le principal défi lié à la numérisation réside dans l’adaptation de leur modèle d’affaires. Toutefois, à une époque marquée par la numérisation croissante et les marchés axés sur la technologie, elles reconnaissent elles aussi que leurs employés et leur management doivent cultiver de nouvelles compétences. L’une des façons de les acquérir consiste à recruter de nouveaux collaborateurs. A cet égard, 46% des entreprises suisses ont accru leurs effectifs au cours de l’année écoulée.

Tout bien considéré, ces entreprises estiment que la numérisation offre d’énormes opportunités commerciales. Toutefois, celle-ci les oblige également à revoir leur modèle d’affaires, présente des risques relativement importants liés à la cybercriminalité et exige des efforts supplémentaires en matière de protection des données.

Incertitude juridique persistante due à la réforme fiscale à venir

La réglementation fait peser une lourde charge sur les entreprises interrogées et rendent la Suisse, qui est déjà assez coûteuse en tant que site économique, encore plus chère. Les entreprises suisses sont également préoccupées par l’incertitude juridique liée notamment à la réforme fiscale qui est toujours en suspens. Enfin, citons la pénurie persistante de main-d’oeuvre qualifiée qui constitue un autre défi majeur.

A ce sujet, 54% des entreprises suisses indiquent que la mise en œuvre d’une réforme efficace de la fiscalité des entreprises fait partie de leurs trois principales attentes envers les milieux politiques et réglementaires. Leurs deux autres attentes concernent la sauvegarde du système de formation par alternance afin de garantir la disponibilité de personnel qualifié (23%), suivie d’éventuels allègements fiscaux en matière d’imposition de la fortune et de la succession (15%).

Pour consulter la version complète du European Family Business Barometer avec les résultats détaillés de l’étude réalisée par KPMG, veuillez cliquer ici.

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