Baromètre international de la consommation Baromètre international de la consommation

Les consommatrices et consommateurs européens ont une forte conscience de la durabilité. C’est ce que montre le premier baromètre international de la consommation de KPMG, réalisé en collaboration avec l’institut d’études de marché IFH de Cologne.

• 86% des consommateurs interrogés en Suisse, Italie, Allemagne et Grande-Bretagne jugent importantes ou très importantes la durabilité et la consommation durable.
  
• Un consommateur suisse sur cinq ressent une pression sociale à se soucier de la durabilité. 
• Les principaux obstacles à l’adoption d’un mode de vie durable sont la charge financière supplémentaire entraînée par les prix supérieurs des produits durables, tout comme l’incertitude sur la manière de contribuer utilement au développement durable.
• Pour 98% des Suissesses et des Suisses, le recyclage constitue un aspect important voire très important de la durabilité.

29% des consommatrices et consommateurs en Suisse, Allemagne, Italie et Grande-Bretagne jugent importantes ou très importantes la durabilité et la consommation durable. Cette catégorie se tient informée et achète des produits durables de manière ciblée et consciente. Dans les foyers avec des enfants, la valeur d’adhésion est supérieure, à 32%, à celle des foyers sans enfants (27%). 

57% des consommateurs ont indiqué que le thème de la durabilité leur tenait à cœur mais qu’ils avaient des difficultés à trouver des approches systématiques au quotidien. Ils considèrent que s’il existait un profil de durabilité transparent et standardisé pour les biens de consommation, ils feraient davantage dans ce domaine au quotidien.

11% des personnes interrogées jugent ce thème peu important et ne souhaitent pas s’intéresser davantage à cette question, voire veulent limiter son importance. 3% seulement des personnes interrogées considèrent que ce thème n’est pas important de façon générale.

Interrogées sur les raisons pour lesquelles les consommateurs se soucient du thème de la durabilité, la plupart des personnes interrogées invoquent l’instauration d’un meilleur bilan climatique pour les générations futures (54%), tout comme la protection de leur propre santé (53%). Près d’un tiers des personnes interrogées indiquent qu’elles considèrent tout particulièrement cette thématique du fait de la couverture médiatique relative à l’accélération du changement climatique et se sentent donc tenues de s’intéresser à ce sujet. 15% ressentent une pression sociale à se préoccuper de cette thématique; avec une valeur bien supérieure (19%) en Suisse par rapport aux autres pays.

Parmi les personnes interrogées jugeant la durabilité importante ou très importante, 61% indiquent que la charge financière supplémentaire est le principal obstacle à une consommation durable. En Allemagne, cette valeur est nettement supérieure, à 71%, à celle des autres pays, tandis qu’elle est nettement inférieure en Italie (52%).

45% des personnes participant à l’étude jugeant au moins importante la durabilité indiquent qu’il est difficile pour elles de contribuer utilement au développement durable. Un tiers indique qu’organiser sa vie de façon plus durable et changer pour cela ses habitudes constitue un réel défi. En Suisse et en Grande-Bretagne, cette valeur est légèrement plus élevée, à 37%, que celle de l’Allemagne (36%); tandis que les consommateurs d’Italie ressentent nettement moins souvent ce changement comme un défi (25%).

Dans le groupe où la durabilité ne joue pas ou peu de rôle également, le prix constitue un facteur déterminant (57% des mentions). Les autres raisons invoquées sont l’intérêt pour d’autres thématiques (29%) et le sentiment d’infantilisation (28%).

En ce qui concerne l’importance des différents aspects de la durabilité, toutes les options font l’objet d’une forte adhésion, mais le recyclage en particulier: presque toutes les personnes interrogées (96%) l'estiment en effet important ou très important. En comparaison avec les autres pays, la Suisse est en tête dans ce domaine: près de 98% des Suissesses et Suisses ayant participé à l’enquête indiquent en effet qu’ils jugent le recyclage important ou très important. Par ailleurs, environ 93% des personnes interrogées jugent importantes ou très importantes des conditions de travail équitables, la protection animale et l’exclusion du travail infantile. 

En comparaison nationale, la Suisse se démarque particulièrement au niveau de l’utilisation des énergies renouvelables, jugée au moins importante par plus de 93% des personnes interrogées. En outre, la saisonnalité des denrées alimentaires jouent un plus grand rôle en Suisse (90% des mentions) qu’en Allemagne (86%) et en Grande-Bretagne (84%). Les Italiennes et les Italiens la jugent pour leur part encore plus importante (92%). À titre général, l’Italie accorde une plus grande importance aux différents aspects de la durabilité que les autres pays. 

La forte conscience de la durabilité chez les ménages a pour conséquence que les aspects de la durabilité des entreprises se transforment de plus en plus en un facteur de compétitivité. Dans ce contexte, les entreprises doivent communiquer de manière crédible et sérieuse les dimensions sociales, écologiques et économiques de leurs produits, car la soif d’informations des consommateurs est grande.

Des indications sur la consommation des ressources, le pourcentage de recyclage des matières premières et le respect des normes juridiques de production chez les fournisseurs doivent par exemple pouvoir être consultés sur les sites Internet des entreprises, car près d’un tiers des consommateurs souhaiterait pouvoir s’informer par ce biais.

Toutefois, selon près de la moitié des personnes interrogées, les activités en matière de durabilité devraient être validées par une instance neutre, par exemple sous la forme de rapports de tests ou de sigles apposés par des associations œuvrant pour le développement durable (p. ex. commerce équitable). Dans le cadre de cette recherche d’informations, les évaluations d’entreprise par des agences de notation externes sont également jugées importantes par près d’un tiers des personnes interrogées. Enfin, les consommateurs sont de plus en plus sensibles à l’écoblanchiment et à l’usage inflationniste du concept de durabilité dans les entreprises.