Les graines de la transformation sont déjà semées
Tant au Canada qu'à l'échelle mondiale, le secteur de l'automobile est en transformation. Actuellement, la transition s'opère vers les véhicules électriques, mais elle concernera bientôt les véhicules autonomes, et un jour, les véhicules volants.
Néanmoins, la vitesse à laquelle cette transformation aura lieu est encore difficile à cerner, puisqu'il faut prendre en compte adéquatement toutes les répercussions. La façon dont le Canada tirera profit de ses atouts déterminera s'il sera en tête ou en queue de peloton.
Le trajet vers l'électrification
En 2022, sur près de 27 millions de véhicules circulant sur les routes du Canada, seulement 2 % étaient électriques.
des nouveaux véhicules circulant sur les routes du Canada seront électriques
des nouveaux véhicules circulant sur les routes du Canada seront électriques
Le gouvernement fédéral exige que toutes les nouvelles voitures sur le marché soient électriques zéro émission d’ici 2035.
Toutefois, le Canada peut être plus qu'un simple passager dans ce trajet. S'il met les mains sur le volant, il pourra assainir l'environnement, faire croître son économie dans différents secteurs et renforcer son infrastructure vieillissante.
La place du Canada dans la révolution de la mobilité
Faire entrer des véhicules électriques construits au Canada dans nos garages
Les Canadiens faisant de plus en plus la transition vers l'électrique, comment pouvons-nous augmenter la part des véhicules électriques conçus et fabriqués au pays?
Le secteur de la construction automobile a longtemps été un moteur de croissance de l'économie du Canada. En 2019, l'année avant la pandémie, nous avons exporté des automobiles, des avions, des pièces et des biens associés pour une valeur de 74,4 milliards de dollars américains.1 Ces exportations représentent plus de 17 % des exportations totales du pays.
Le Canada est le septième exportateur de voitures au monde et il s'agit de son deuxième produit le plus exporté derrière le pétrole brut.
Notre pays a la possibilité de croître encore plus en prenant sa place comme de chef de file mondial en développement et en construction de véhicules électriques. Toutefois, pour arriver à destination, il est essentiel d'assurer une bonne coordination entre les différents secteurs, y compris la construction, l'infrastructure, l'exploitation minière et l'immobilier. Ces secteurs ont tous beaucoup à offrir et à gagner en participant à la croissance de notre capacité en matière de véhicules électriques.
Quelles sont les préoccupations des dirigeants du secteur?
Dans un sondage mené par KPMG en 2021 auprès des cadres du secteur mondial de l'automobile, tous les cadres ont prédit que la part de marché des véhicules électriques allait augmenter exponentiellement d'ici 2030...
... et la plupart d'entre eux ont prédit une croissance d'au moins 50 %.
L'un des facteurs les plus importants dans la transition électrique des consommateurs sera la capacité des constructeurs automobiles à réduire les coûts d'un véhicule électrique. Dans ce même sondage, 73 % des cadres ont prédit que les véhicules électriques allaient coûter autant que les véhicules à essence et diésel d'ici 2030. De plus, 91 % d'entre eux croient que les gouvernements devraient accorder des subventions directement aux consommateurs pour encourager l'adoption des véhicules électriques jusqu'à ce que les coûts s'équivalent.
Il est évident que les Canadiens souhaitent de plus en plus être propriétaires d'un véhicule électrique
Dans un sondage de KPMG réalisé en 2022 sur les attitudes des consommateurs envers l'électrification:
71 % des personnes interrogées envisagent de se procurer un prochain véhicule entièrement électrique
Un autre sondage de KPMG a révélé que 51 % des répondants ne voulaient plus jamais acheter de véhicule à essence
Tandis que près d’un tiers (30 %) regrettait de ne pas avoir déjà acheté un véhicule électrique
Ces chiffres sont solides, mais il faudrait un bond annuel de plus de 30 % des ventes de véhicules électriques dans les 13 prochaines années pour atteindre la cible de 2035 du gouvernement fédéral.
Une croissance aussi soutenue dépend de facteurs au-delà de la baisse des coûts. En effet, le gouvernement devra travailler avec les secteurs de l'automobile, de l'énergie, de l'immobilier et de l'infrastructure pour dissiper les craintes persistantes concernant l'autonomie de la batterie et les distances, l'alimentation électrique et la disponibilité des bornes de recharge.
Repenser l'infrastructure du Canada
Alimenter (et réalimenter) la charge des véhicules électriques
Il est relativement facile de trouver du carburant pour alimenter un véhicule à essence, et les conducteurs tiennent cette commodité pour acquise.
Ce qui n'est pas le cas des conducteurs de véhicules électriques.
Il y a actuellement environ 17 000 bornes de recharge publiques au Canada, c'est-à-dire approximativement 1 pour 30 véhicules électriques. D'ici 2026, plus de 1,3 million de véhicules électriques rechargeables seront sur la route, soit plus du triple du nombre actuel. Pour maintenir le même rapport de recharge par véhicule, nous devrons construire environ 30 000 nouvelles bornes de recharge d'ici les 4 prochaines années.
Selon une étude de consommation par KPMG, la moitié des Canadiens s'attend à ce que les bornes de recharge publiques fonctionnent rapidement et ne souhaite pas attendre plus de 20 minutes pour une recharge. En outre, une personne sur cinq a répondu qu'elle n'attendrait pas plus que cinq minutes.
Le coût total pour bâtir l'infrastructure de recharge publique et résidentielle nécessaire dépasse 10,5 milliards de dollars. Le gouvernement et le secteur privé devront donc investir beaucoup plus d'argent que prévu.
Les villes devront prendre les devants
Les trois quarts de Canadiens habitent dans un grand centre urbain et la moitié résident dans les six plus grandes régions métropolitaines du pays, c'est-à-dire Toronto, Montréal, Vancouver, Ottawa, Calgary et Edmonton. Par conséquent, les conseils municipaux des villes façonneront le succès de la transition vers les véhicules électriques.
Les municipalités devront mettre en place des normes de recharge pour les véhicules électriques dans les règlements de construction pour les nouveaux immeubles commerciaux et résidentiels. De plus, elles devront repenser les parcs de transport, investir dans l'infrastructure électrique et approuver des changements de conception et de zonage pour mettre à jour l'infrastructure actuelle, des immeubles aux stationnements en passant par les normes d'éclairage..
Un réseau électrique sous tension
Selon les prédictions, la transition des combustibles fossiles vers l'électrification fera augmenter la demande en électricité de près de 25 % d'ici 2035. La coordination d'un grand nombre de véhicules électriques avec le système électrique présente des problèmes complexes à résoudre. Les véhicules électriques entraîneront des charges électriques variables qui dépendent fortement des comportements des consommateurs.
Pour répondre à cette demande croissante, il sera indispensable d'investir dans le réseau électrique et de prendre des décisions immédiates pour suivre la cadence attendue des augmentations rapides des ventes de véhicules électriques.
L'occasion pour le Canada de montrer la voie
Le Canada a une occasion unique de jouer un rôle de premier plan dans la révolution électrique. La transition vers l'électrification ne touchera pas seulement les constructeurs automobiles et les acheteurs : elle transformera de nombreux secteurs comme celui de l'infrastructure, de l'exploitation minière, de l'énergie et de l'immobilier.
Nous avons tous les éléments en main pour y parvenir, mais il faudra agir rapidement et de manière intégrée pour exploiter notre potentiel.
Ensemble, amenons le Canada à faire un premier pas vers cet objectif.
