Le Canada est sur le point d'ouvrir son lucratif marché des jeux en ligne aux exploitants du secteur privé. La première province à se lancer est l'Ontario, où la Commission des alcools et des jeux de l'Ontario (CAJO) approuvera bientôt la première liste de nouveaux venus au pays.
L'expansion du marché des jeux en ligne est un pari audacieux pour les gouvernements fédéral et provinciaux. Elle fait aussi miroiter des rendements élevés pour les acteurs du secteur privé qui respectent les règles en vigueur dans leur territoire. En Ontario, cela signifie qu'il faut passer par un rigoureux processus d'inscription et préparer les processus opérationnels, les contrôles et les partenariats qui seront examinés à la loupe par la CAJO.
Un plan de match réaliste
Pour devenir un exploitant privé de jeux en ligne, vous devez être prêt à défendre votre stratégie. Après avoir d'abord effectué une analyse des écarts pour repérer les lacunes de conformité, les candidats du secteur privé en Ontario devront démontrer à la CAJO qu'ils ont comblé (ou qu'ils prévoient combler) leurs lacunes de contrôles de façon efficace et durable. Leur capacité à démontrer cela dans leur demande pourrait fort bien peser dans la décision de la CAJO.
En outre, on gagne à être réaliste. Les régulateurs voudront voir que toutes les lacunes relevées dans cette analyse initiale cruciale seront corrigées par des mesures réalistes et réalisables. Cela signifie qu'il faut s'engager à contrôler les stratégies de conception réalisables et viables bien après la mise en œuvre des plans.
Tout le monde gagne lorsque les contrôles internes – ou ce que la CAJO appelle « matrices d'activités de contrôle » – ont leur raison d'être et qu'ils sont facilement auditables. À cette fin, il est avantageux de faire participer des auditeurs internes ou des conseillers en audit indépendants dès le début du processus d'inscription. De cette façon, lorsqu'ils feront leur rapport sur vos contrôles, vous saurez à quoi vous attendre.
Selon une vision à long terme de cette occasion, il faut toutefois reconnaître les avantages d'une conception de contrôles et de processus globaux flexibles. Les entités qui prévoient exercer leurs activités en Ontario feront probablement de même dans d'autres territoires lorsque ceux-ci ouvriront leurs portes. Par conséquent, concevoir avec souplesse maintenant réduira les modifications plus tard et rendra l'organisation plus agile dans ses futurs processus d'inscription.
Chercher de l'inspiration à l'externe n'est pas une mauvaise chose non plus. Les exploitants canadiens de jeux en ligne peuvent s'inspirer de marchés plus matures (p. ex., le Royaume-Uni) et consulter des experts techniques et des conseillers qui connaissent bien les initiatives du secteur privé comme celle-ci.
Vos partenaires, un facteur déterminant
En vertu des nouvelles normes en Ontario, les exploitants privés de services de jeux en ligne doivent rompre leurs liens avec les organisations qui continuent d'exercer leurs activités sur le marché non réglementé. Cette démarche peut être complexe, en particulier dans un domaine interconnecté et sans limite comme les paris en ligne. Par exemple, il peut y avoir des scénarios où les candidats travaillent avec des fournisseurs qui entretiennent des liens commerciaux indirects avec des organisations non réglementées. Il se peut aussi que les candidats en Ontario continuent de travailler avec un fournisseur de services de soutien qui offre également des services à des exploitants hors province. Bien que ce scénario ne relève pas de la compétence de la CAJO, il n'est pas à négliger pour autant. Par conséquent, il est dans l'intérêt de tous les candidats de veiller à ce que leurs fournisseurs de biens ou de services puissent prouver hors de tout doute qu'ils ont rompu de tels liens. Encore une fois, il est essentiel de faire preuve de diligence raisonnable lorsque les régulateurs posent des questions.
Le moment est certainement venu de choisir judicieusement vos alliés. Pour les candidats en Ontario, le fait de s'associer à un fournisseur inscrit auprès de la CAJO et qui se spécialise dans les jeux prouve en quelque sorte que le fournisseur a été, ou sera, bien examiné. Toutefois, les candidats dont les fournisseurs ne sont pas reconnus par la CAJO feraient bien d'effectuer d'autres contrôles diligents pour vérifier s'ils sont à l'aise avec l'environnement de contrôle, les processus et la réputation de leur fournisseur sur le marché. N'oubliez pas que l'exploitant principal devra assumer les conséquences de toute annulation au nom des fournisseurs de biens ou de services. Donc, s'il vous faut plus de temps et d'efforts pour vérifier vos réseaux d'intervenants, voyez cela comme un investissement.
Un processus d'apprentissage pour tous
Il n'y a pas de manuel universel pour la transformation des jeux en ligne au Canada. Malgré tout, des développements similaires dans les paris sportifs sur matchs individuels (voir le billet de mon collègue Steve Hills « Place au jeu : Paris sportifs sur les matchs individuels – la chasse au permis est ouverte ») et le processus d'inscription auprès de la CAJO en Ontario offriront aux nouveaux venus sur le marché un bon aperçu de ce qui les attend.
Là encore, l'année à venir sera une période d'apprentissage pour tous les intervenants, qu'il s'agisse des exploitants qui veulent conquérir le marché canadien des jeux en ligne ou des régulateurs déterminés à maintenir l'intégrité de ce marché. Le processus d'inscription sera rigoureux, certes, mais avec un plan de match souple, auditable et bien pensé, tous sortiront gagnants de la transformation des jeux en ligne au pays.
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